Assurance professionnelle pour les infirmières libérales (IDEL)

Assurance professionnelle pour les infirmières libérales (IDEL) | Thierry Payet

La loi Kouchner 2002-303 du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de soins, précise que les infirmières et infirmiers libéraux sont tenus de souscrire à une assurance responsabilité civile professionnelle (RCP).

Dans le cadre de l’exercice de sa pratique, l’infirmier peut être mis en cause et voir sa responsabilité engagée.

Quelles responsabilités lui incombent ? Quelle protection offre la RCP ? A quel prix ?

Médicalib vous en dit plus à ce sujet.

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JE – Les responsabilités de l’IDEL

L’infirmier est personnellement responsable des décisions et des actes de soins qu’il effectue dans le cadre de son rôle propre.

Il est donc susceptible d’engager sa responsabilité civile, administrative, pénale ou disciplinaire.

Bon à savoir Si le déplacement n’est pas mentionné sur l’ordonnance, vous pouvez le facturer « avec tact et mesure ». Il ne sera alors pas pris en charge par l’Assurance Maladie et, il reviendra au patient de vous verser le montant de cette indemnité.
Pensez à bien l’avertir!

II- La RCP : une obligation légale

L’article L.1142-2 du code de santé publique (CSP) indique que :

« Les professionnels de santé exerçant à titre libéral, […] sont tenus de souscrire une assurance destinée à les garantir pour leur responsabilité civile ou administrative susceptible d’être engagée en raison de dommages subis par des tiers et résultant d’atteintes à la personne, survenant dans le cadre de l’ensemble de cette activité.”

Bon à savoir Avant toute souscription il importe de bien lire les différentes clauses d’exonération de responsabilité notamment en cas de force majeure, d’intervention d’un tiers, etc…

III- RCP : quelle couverture pour les IDEL ?


UN – Risques

La responsabilité civile professionnelle couvre les risques (faute professionnelle, négligence, …) liés à la pratique de l’activité professionnelle ainsi que les éventuels dommages causés à un tiers (patient ou collègue).

Parmi les risques potentiels on recense :

  • une erreur de dosage lors de l’administration des traitements
  • une erreur de manipulation lors de l’auscultation d’un patient
  • un accident causé par le matériel médical
  • un accident dû à une négligence ou une omission
  • un accident lié à un mauvais conseil ou une mauvaise appréciation

B- Prise en charge

  • prise en charge des frais liés à la procédure de défense du professionnel de santé (honoraires d’avocat, frais d’expertise, etc.).une erreur de manipulation lors de l’auscultation d’un patient
  • indemnisation financière du préjudice subi par un patient, ses proches, ou un tiers payeurs (organismes sociaux …).
Bon à savoir pour pouvoir prétendre à une indemnisation, le patient, ses proches …  doivent être en mesure de prouver :
*LA FAUTE : volontaire ou involontaire, grave ou non, la preuve de l’existence d’une faute permet d’attester que l’infirmier n’a pas prodigué des soins « consciencieux, attentifs et conformes »
*L’ATTEINTE A L’INTÉGRITÉ physique ou psychique du patient, une aggravation de son état ou son décès.
*LE RAPPORT DIRECT entre la faute et le dommage subi.

IV- Non souscription à une RCP : quel(s) risque(s) ?

“Le manquement à l’obligation d’assurance prévue à l’article L. 1142-2 est puni de 45 000 euros d’amende.

Les personnes physiques coupables de l’infraction […] encourent également la peine complémentaire d’interdiction […] d’exercer l’activité professionnelle ou sociale dans l’exercice de laquelle ou à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise. Cette interdiction est portée à la connaissance du directeur général de l’agence régionale de santé qui en informe les organismes d’assurance maladie. » [1]


V- RCP : quel coût ?

Le coût de souscription à une responsabilité civile professionnelle varie en fonction des options choisies par le professionnel de santé, de son expérience professionnelle…

En moyenne, le prix d’une assurance responsabilité civile infirmier est de 59€ par an.


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Sources :

  • [1] Code de la santé publique – Légifrance – Article L1142-25
  • Les 3 responsabilités professionnelles de l’infirmière – MACSF – 11 MAI Mars 2022
  • Le rôle propre de l’infirmier – MACSF – MAJ 8 mars 2021
Santé d'abord Ostéopathie

Qu’est-ce qu’un microtraumatisme répété ? Comment puis-je m’en remettre ? | Thierry Payet

Un type courant de blessure continue d’apparaître dans la clinique récemment, ce sont les microtraumatismes répétés, également connus sous le nom de RSI. Les microtraumatismes répétés (RSI) affectent jusqu’à 1 travailleur sur 50 au Royaume-Uni. Affectant principalement le haut du corps – les mains, les bras, le dos et les épaules, il se produit lorsqu’une personne fait à plusieurs reprises la même action pendant de longues périodes. Les efforts répétitifs sont courants dans notre vie quotidienne car nous avons tendance à répéter les mêmes mouvements encore et encore. les travailleurs manuels qui soulèvent des objets lourds plusieurs fois, ou nous nous tenons dans une position «non naturelle» pendant une durée prolongée; par exemple, être assis devant un ordinateur ou conduire une voiture. Les activités peuvent inclure l’exécution de tâches qui impliquent de la force, telles que soulever des objets lourds de manière répétitive, éviter de se reposer tout en poursuivant une activité, une mauvaise posture et travailler dans des positions inconfortables ou dans un environnement froid.

Le RSI peut se présenter sous 2 formes;

1. La condition médicale reconnue telle que la tendinopathie, le coude de tennis, le syndrome de la coiffe des rotateurs ou le syndrome du canal carpien

2. Est plus communément appelée douleur non spécifique ou diffuse.

Causes des RSI

La chose suivante peut augmenter votre risque de développer un RSI :

• Activités répétitives.

• Effectuer des activités qui impliquaient de la force – par exemple, soulever des objets lourds.

• Pratiquer une activité pendant une longue période sans repos.

• Effectuer des activités qui vous obligent à travailler dans des positions inconfortables.

• Mauvaise position.

• Travailler dans un environnement froid.

Les symptômes peuvent inclure :

Ils ne sont initialement présents que lors de l’exécution de la tâche répétitive, mais progressivement, ils peuvent être présents tout le temps et s’aggraver lors du retour à la tâche. Cela peut éventuellement empêcher la personne de faire des travaux de routine et d’autres activités.

Il existe des options d’auto-assistance:

  • Faites régulièrement de courtes pauses pour vous étirer et bouger vos membres au travail

  • Changez régulièrement de tâches pour ne pas faire la même chose pendant une période prolongée

  • Des exercices comme le yoga, le Pilates, la natation ou le yoga peuvent aider à soulager vos symptômes

  • Reposez la zone symptomatique – mais pas trop longtemps car cela peut affaiblir vos muscles

  • Utilisez de la glace pour réduire l’inflammation causée par la tension dans le muscle.

  • Vous voudrez peut-être prendre des médicaments anti-inflammatoires et/ou analgésiques (conseillés par votre médecin généraliste)

Le traitement ostéopathique peut aider à réduire les symptômes et à atténuer le problème en traitant non seulement la zone symptomatique, mais aussi en regardant plus haut dans la chaîne. Par exemple, si vous avez RSI dans votre avant-bras, nous veillerons à ce que le coude, l’épaule, le cou et le haut du dos fonctionnent tous correctement, tant du point de vue musculaire qu’articulaire. Notre travail va favoriser le drainage des toxines et améliorer la circulation et relâcher les tensions dans la zone concernée. Nous donnerons probablement également des conseils sur les exercices, les étirements et les aides qui peuvent être utilisés pour réduire les symptômes, par exemple une épi-sangle pour réduire les symptômes de l’épicondylite ou du coude de tennis.

#MouvementRépétitif #Fatigue musculaire #TennisElbow #GolfersElbow #Travail de bureau

écrans enfants

des conséquences sur leurs comportements | Thierry Payet

728 heures. C’est la durée moyenne d’exposition aux écrans des enfants de 3 à 10 ans, chaque année. Cela équivaut à 2 heures en moyenne par jour. Les écrans sont omniprésents dans notre quotidien mais leurs effets sur la santé physique et mentale des enfants sont encore débattus. Une étude publiée récemment a mesuré l’impact de l’exposition aux écrans sur la santé mentale des enfants. Pour cela, elle a analysé les résultats de 87 études menées sur plus 159 000 enfants. Santé sur le Net décrypte ce phénomène.

écrans enfants

Ecrans et enfants : des effets physiques et comportementaux

De nombreuses données de la littérature démontrent les effets délétères des écrans sur la santé physique des enfants. Notamment, il existe une association entre le temps passé sur un écran et le surpoids ou l’obésité. La sédentarité induite par l’utilisation importante des écrans explique ce phénomène. Par ailleurs, en cas d’usage quotidien supérieur à 2 heures ou juste avant l’endormissement, les écrans ont des effets néfastes sur la qualité de sommeil des enfants.

En revanche, les effets des écrans sur le comportement des enfants ne font pas consensus dans la littérature. C’est pourquoi, des chercheurs de l’université de Calgary, à Alberta, ont voulu répondre à la question : existe-il une association entre le temps passé sur un écran et des troubles comportementaux chez les enfants ? Ils ont effectué une revue systématique et une méta-analyse incluant 87 études et plus 159 000 enfants âgés de 12 ans ou plus jeunes (l’âge moyen des enfants était de 6 ans). Par « écrans », les scientifiques font référence à l’exposition à la télévision et aux jeux vidéo. Ils se sont interrogés sur les impacts de cette exposition sur les troubles de comportements intériorisés, tels que l’anxiété ou la dépression, et sur les comportements extériorisés comme l’agressivité et les Troubles de Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité.

À savoir ! Une méta-analyse est une étude statistique synthétisant les résultats obtenus par différentes études indépendantes qui portent sur la même problématique de recherche. La revue systématique est un travail de collecte, d’évaluation critique et de synthèse des connaissances existantes sur une question donnée. Ces deux types d’études apportent un niveau de preuve important.

Les analyses effectuées par les chercheurs démontrent qu’un temps excessif passé sur les écrans est associé à des effets faibles mais significatifs sur la santé mentale des enfants. L’exposition abusive des écrans est liée à des troubles des comportements extériorisés (agressivité et inattention) et intériorisés (dépression et anxiété). Les auteurs soulignent également le manque de reproductibilité des études faites sur le sujet. Cela expliquerait le fait qu’elles apportent des conclusions contradictoires.

Prévenir les effets des écrans : les gestes à adopter

L’exposition des enfants commence dès le plus jeune âge. En effet, un tiers des enfants de 0 à 3 ans prennent leurs repas devant un écran. De plus, les recommandations de l’OMS sont claires sur le développement en bonne santé des enfants : « Le temps consacré à des activités sédentaires de qualité sans écran fondées sur l’interactivité avec un aidant – lecture, chant, histoires racontées ou jeux éducatifs par exemple – est capital pour le développement de l’enfant. » Ainsi, quelles sont les recommandations en la matière ?

Le Haut Conseil de la Santé Publique recommande :

  • Pas d’écrans avant l’âge de 3 ans ;
  • Pas d’écrans 3D avant 5 ans ;
  • Ne pas disposer d’écrans dans la chambre des enfants ;
  • Eviter de regarder la télévision 1 heure avant l’endormissement ;
  • Limiter le temps passé devant les écrans au profit d’activités variées.

Par ailleurs, pour lutter contre les effets délétères de l’exposition abusive des enfants aux écrans, des députés de l’Assemblée nationale ont déposé une proposition de loi en février 2022. Elle vise à mener des campagnes de sensibilisation de la population aux risques des écrans sur la santé des enfants. En cas d’acceptation, cette proposition donnera lieu à la création d’un plan national contre la surexposition des enfants aux écrans.

Alexia F., Docteure en Neurosciences

Sources

– Eirich R, et al. Association of Screen Time With Internalizing and Externalizing Behavior Problems in Children 12 Years or Younger: A Systematic Review and Meta-analysis. jamanetwork.com. Consulté le 23 mars 2022.
– PROPOSITION DE LOI relative à la prévention de l’exposition excessive des enfants aux écrans. assemblee-nationale.fr. Consulté le 23 mars 2022.
– Effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans. hcsp.fr. Consulté le 23 mars 2022.
World Sleep Day - could a lack of sleep be making you fat?

World Sleep Day – could a lack of sleep be making you fat? | Thierry Payet

On World Sleep Day we thought we’d examine to link between poor sleep and weight gain.

Sleep isn’t what necessarily springs to mind when it comes to addressing weight issues.  Blame is much more likely to be laid at the door of diet and exercise.

But, according to the NHS, people who sleep less than 7 hours a day tend to gain more weight and have a higher risk of becoming obese than those who hit that 7 hours.

So why might that be?

  • Tiredness makes you crave sugar and stodgy comfort food.
  • It impacts your willpower to make healthy choices.
  • You are less likely to have the energy (or inclination) for exercise.
  • A lack of sleep has been found to trigger a rise in the hormone ghrelin (closely related to hunger) and prompt decreased levels of leptin (associated with feeling full). This can lead to increased hunger and appetite, which makes overeating more likely.

As we explored in a previous blog – tackling a patient’s weight is not an easy topic for any Practitioner.  But experienced Osteopath, Robin Kiashek, feels it would be remiss of him to treat a musculoskeletal issue without discussing body weight in situations where the patient is clearly heavier than is healthy.

Robin says: “Whatever the problem that brings a patient to my door, I always take time to explore their lifestyle.  It’s vital if I’m going to address the problem effectively at its root.  These conversations may reveal poor lifestyle choices around food and exercise or habits that are impacting on the patient getting a full night’s sleep.  It’s very easy to get into bad habits without necessarily realising the potential physical impact they can have.”

So, how can you improve your night’s sleep?

We’ve covered how a lack of sleep can negatively impact you.  But what can you do on a practical level to improve your slumber?  Robin has a few tops tops:

  • Don’t go to bed on a full stomach – avoid heavy or large meals within a few hours of bedtime. They can lead to discomfort and keep you awake.
  • Avoid alcohol before bed – initially it may make you sleepy but can cause wakefulness after a couple of hours and make it difficult to get back off again.
  • Stop the stimulants – caffeine and nicotine are best avoided in the run up to bedtime. The effects of caffeine can last for up to 8 hours, so that late afternoon coffee could be causing a problem.
  • Create a calm environment – cool, dark and quiet are the ideal elements to promote a good night’s sleep.
  • Develop a wind down routine – calming activities such as taking a bath, reading a book or performing relaxation techniques could all aid sleep.
  • Timing is key – try to go to bed and get up at the same time every day to reinforce your body’s sleep/wake cycle.
  • Power down – switch off computers and phones at least an hour before bed.

And don’t forget the bed

Of course, you can have the best sleep routine in the world but if you’re trying to get your shut eye on a saggy mattress or pull-out bed then you may continue to struggle. Obviously not everyone has the budget for a top-of-the-line sleep station, but it is worth considering:

  • Pillow perfection – make sure your pillow is the correct size and firmness for you. It should fit snuggly into your neck and shoulders so that it fully supports your head.
  • Check that mattress – the recommended lifespan of a mattress is eight years so it might be time for a trip to the shops.
  • It’s all about the base – your mattress of choice also needs support. Placing a mattress on slats will impact how long it lasts. Consider investing in a divan – which is itself sprung – as a base for your mattress.

If you are feeling the effects of lack of sleep or perhaps have a musculoskeletal issue that’s keeping you awake, then why not book an appointment with Robin?

 

 

High ankle sprains

High ankle sprains – East Gippsland Osteopathic Clinic | Thierry Payet

High ankle sprains

High ankle sprains

What is a high ankle sprain?   

A high ankle sprain is stretching of the ligament in front of the ankle which holds our two leg bones- fibula and tibia together above our ankle joint. High ankle sprain is caused by rolling over the front of our foot (toes in the ground) this places more pressure on the front of our ankle, unlike the usual lateral ankle sprain where we roll on the outside of our ankle.

High ankle sprains commonly occur with a fracture, if you are unable to put weight on the ankle after rolling it- be sure to get it seen to. We highly recommend imaging to determine the extent of the injury before treatment.

How long does it take to heal?

Without a fracture, the ankle generally takes 8-12 weeks to heal however you may not be running until 12 weeks. Due to the instability of the joint above the ankle- the ligament which holds the two bones together is stressed each time you bend your foot up and down (dorsiflex and plantarflex).

Healing time depends on how well the ankle injury is managed, it is very important that the first 2 weeks that the ankle is enforced with strapping or a brace to allow for reduced stress and proper healing of the ligament.   

What can an osteopath do?  

We can assist your ankle in its normal healing processes by addressing any biomechanical adaptations that may occur due to the altered walking style, they may also be able to provide some pain relief and improve mobility. An osteopath is qualified to take you through a rehabilitation program to get you back up and running in no time!

If you fear you’ve injured your ankle and are experiencing pain of any kind, book an appointment at East Gippsland Osteopathic Clinic today! We’ll be sure to have you on the right foot in no time!

How to Manage your Migraines: Part 1

Part 1 – East Gippsland Osteopathic Clinic | Thierry Payet

How to Manage your Migraines: Part 1

How to Manage your Migraines: Part 1

Migraines are a very common and distressing disorder that’s affecting over 3 million Australians. Whilst it is most commonly noted in woman, those aged in their 20’s and 30’s, it can be experienced by anyone, regardless of age or gender. Migraine symptoms typically present as a one-sided headache lasting between 4-72 hours, accompanied by a throbbing or pulsating sensation. The intensity of migraines is another debilitating factor, as the pain typically sits between moderate to severe, and is often aggravated by physical activity. Migraines are also quite commonly associated with nausea, vomiting, aura/vision disturbances, and increased sensitivity to light sound and smell. So now that we know what happens when we get one, let’s learn a little more about the symptoms and how osteopathy can help!

Whilst the exact cause of migraines is still being researched, there are treatments available that can help reduce the symptoms, frequency or intensity of migraines. Osteopathy has been shown in some cases to be quite effective as poor posture, muscle tightness and restrictions through the spine and cranium are all predisposing and maintaining factors for migraines. 

For those of you currently experiencing migraines, or know someone who does, please keep in mind that there are some RED FLAGS associated with migraines that require immediate assistance/advice:

  • Systemic symptoms and signs (ie. If you have a fever, a drop in level of consciousness, confusion, seizures)
  • Neurological symptoms and signs (ie. numbness and/or tingling, loss of coordination, paralysis, progressive limb or fascial weakness)
  • Sudden onset (if sudden <1min, otherwise known as ‘Thunderclap’ migraines)
  • Older age group (ie. over 50 years old)
  • Previous headache history change (if it’s a ‘new’ type of migraine for you/change of typical symptoms)
  • Postural/positional – (if your migraine is triggered by a clear change in your posture)
  • Progressive – if you’re symptoms are progressively worsening over time
  • Papilloedema (GP can detect this through ophthalmoscope)

If you have any further questions or concerns regarding migraines, please come in and book an appointment at one of our East Gippsland Osteopathic Clinics and we will do our utmost to assist you in treating and managing this debilitating disorder. Click here to book your appointment today.

frais kilométriques et indemnisations possibles

frais kilométriques et indemnisations possibles | Thierry Payet

En tant qu’infirmier(e) libéral(e), vous vous déplacez quotidiennement au domicile de vos patients. De visites en visites, les kilomètres s’accumulent et les frais liés à ces nombreux déplacements deviennent conséquents.

Indemnisations possibles ? Cotations applicables ? Conditions d’application ? Modalités de facturation ?  

Medicalib vous en dit plus à ce sujet.

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I – Indemnités forfaitaires de déplacement (IFD/IFI) et indemnités kilométriques (IK)

Dès lors que le médecin a prescrit une intervention à domicile et que cette mention figure sur l’ordonnance, la facturation de frais de déplacement (indemnité forfaitaire de déplacement, indemnités kilométriques) est possible. Cette facturation vient s’ajouter aux honoraires des actes de soins réalisés et des majorations éventuelles (nuit, dimanche et jours fériés)

Bon à savoir Si le déplacement n’est pas mentionné sur l’ordonnance, vous pouvez le facturer « avec tact et mesure ». Il ne sera alors pas pris en charge par l’Assurance Maladie et, il reviendra au patient de vous verser le montant de cette indemnité.
Pensez à bien l’avertir!

A – Indemnités forfaitaires de déplacement

IFD pour les IDEL

Le montant des IFD est fixe. Défini par la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP), il est pris en charge par l’Assurance Maladie

IFI pour les IPA

“Les frais de déplacement se cotent en association à chaque forfait [(éligibilité, initial ou suivi)], via le code prestation IFI”[1].

Cette “cotation [est] possible à chaque déplacement réalisé pour des soins liés à la dépendance dès lors qu’un forfait BSA, BSB ou BSC ou DI dans le cadre de l’article 12 du chapitre I, est facturé le même jour au patient.” [2].


B – Indemnités kilométriques (IK)

Les frais engendrés par les fréquents déplacements représentent un coût non négligeable pour les professionnels de santé. L’administration fiscale a donc prévu une indemnisation basée sur un barème détaillé.

“Au début de chaque année civile [(1er janvier)], l’administration fiscale propose à chaque professionnel de santé de choisir entre deux options de prise en charge des frais” [3] : frais réels de déplacement ou forfait kilométrique.

Frais réels de déplacement

Cette option nécessite de comptabiliser tous les frais réellement engagés dans le cadre de l’exercice libéral : déplacement, frais de stationnement, garage, péages, carburant, entretien du véhicule. Tous les justificatifs de ces dépenses devront être soigneusement conservés.

Bon à savoir  “Il est important de procéder à l’évaluation exacte de la quote-part en rapport avec l’activité libérale » [4]

Forfait kilométrique

Cette option nécessite de tenir un cahier de bord quotidien reprenant l’ensemble des kilomètres parcourus dans le cadre de l’activité libérale. Ce forfait prend en compte les charges liées à l’entretien du véhicule, aux frais d’essence… “Il est calculé suivant un tableau annuel mis en place par l’administration fiscale”[5].

Il est nécessaire de répondre à certaines conditions pour pouvoir prétendre à cette option, à savoir : 

  • le domicile du patient doit être situé dans une agglomération différente de celle du lieu d’exercice du professionnel.
  • la distance entre le cabinet infirmier et le domicile du patient doit être supérieure à 2 km en plaine et à 1 km en montagne.

Le montant des indemnités kilométriques varie en fonction du « terrain » au sein duquel l’infirmier évolue (plaine, montagne…).

Ces dernières se calculent sur la base d’un aller-retour entre le domicile du patient et le cabinet de l’infirmier. Un seuil est soustrait de la distance évaluée : 4 km en plaine et 2 km en montagne.

Par ailleurs, depuis janvier 2020, un plafonnement des indemnités kilométriques a été instauré. 

KILOMÈTRES TERRAIN FACTURATION
0 à 299 km plaine 0.35 €/km
0 à 299 km zone montagneuse 0.50 €/km
300 à 399 km tout type de terrain A partir du 300ème km  l’indemnité journalière est diminuée de 50 %
400 km et + tout type de terrain Au-delà du 400ème kilomètre, l’infirmière libérale ne peut plus prétendre au remboursement de ses indemnités kilométriques.

II – Cotations applicables

Désignation Cotation Prix
Indemnités forfaitaires de déplacement IFD 2.50 €
Indemnité forfaitaire de déplacement dans le cadre d’un forfait dépendance  ou d’une prise en charge IPA
4 IFI /jour maximum pour un même patient.
IFI 1 2.50 €
Indemnités kilométriques
(pour chaque kilomètre parcouru jusqu’au domicile du patient).
IK plaine :
0.35 €/km
montagne :
0.50 €/km
pieds ou ski : 3.40 €/km

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Pour plus d’informations sur Medicalib, rendez-vous sur notre site!


Sources :

  • [1] L’exercice des infirmiers en pratique avancée – Ameli – MAJ 30 septembre 2021
  • [2] La nomenclature des actes – L’infirmière libérale française – MAJ janvier 2021
  • [3] Frais de déplacement et indemnités kilométriques en libéral – Officéo
  • [4] Frais de déplacement et indemnités kilométriques en libéral – Officéo
  • [5] Frais de déplacement et indemnités kilométriques en libéral – Officéo
  • Les tarifs applicables en métropole, dans les départements d’outre-mer et à Mayotte – Ameli – MAJ 29 décembre 2020
ECG électrocardiogramme pathologie cardiaque cœur examen

Qu’est-ce qu’un électrocardiogramme ou ECG ? | Thierry Payet

Tracé de l’activité électrique du cœur, obtenu grâce à une électrocardiographie (ECG), l’électrocardiogramme permet “de détecter des anomalies de rythme, de la conduction de l’influx nerveux, ou certaines maladies cardiaques”. [1]

Dans quels cas cet examen est-il indiqué ? Comment se déroule l’examen ? Comment interpréter un électrocardiogramme ?

Medicalib vous en dit plus à ce sujet.

Cet article, destiné au grand public, s’appuie sur les données scientifiques disponibles sur le sujet traité, à sa date de mise à jour.
Il n’a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin.


I – ECG : dans quel cas cet examen est-il prescrit ? 

La réalisation d’un ECG peut avoir lieu :

  • ECG au repos : le patient est en position allongée et l’examen dure 5 minutes en moyenne. C’est l’examen le plus courant.
  • ECG d’effort : le patient est installé sur un vélo ergonomique ou sur un tapis roulant et l’examen dure environ 30 minutes. Ce dernier permet d’évaluer la résistance du cœur à l’effort.
  • ECG ambulatoire les arythmies ne se manifestent que pendant quelques minutes par jour, aussi un ECG de longue durée (24 à 48h) peut être préconisé dans certains cas.

II – Les différents types d’ECG ?

Il existe différents types d’ECG :

  • lors d’un examen clinique de routine chez des patients d’âge moyen et chez des personnes âgées afin d’avoir des valeurs de référence.
  • en cas de suspicion d’une maladie cardiaque
  • pour vérifier l’état du cœur en amont d’une chirurgie ou d’un traitement
  • pour surveiller les effets d’un traitement sur le cœur
  • pour surveiller certaines maladies : insuffisance cardiaque, insuffisance coronaire…

III – ECG : déroulement de l’examen

L’examen réalisé est indolore. Il peut se faire à l’hôpital, à la clinique ou au cabinet du médecin.

Des capteurs (électrodes) autocollants sont placés sur les poignets, les chevilles et le thorax du patient. Des fils électriques sont fixés sur les électrodes et reliés à un électrocardiographe.  Cet appareil enregistre l’information et la transpose sous forme de représentations graphiques. Chaque tracé montre l’activité électrique du cœur sous différents angles.

Afin que l’impression de l’électrocardiogramme soit précise et que les résultats soient facilement interprétables, il est essentiel que les électrodes soient rigoureusement positionnées sur le patient. 

  • Vérification de la date de péremption des électrodes
  • Vérification de la peau du patient : la zone doit être propre, nettoyée avec de l’alcool et sans poils afin de garantir une parfaite adhésion des électrodes et de garantir un signal optimal
  • Demander au patient de mettre de côté montre, bijoux, objets métalliques, téléphone portable…
  • Demander au patient de se détendre, de respirer normalement, de ne pas bouger ni parler

Rigueur et méthode sont indispensables pour une bonne analyse des résultats. Avant tout, il s’impose donc de :

  • rassembler toutes les informations concernant la personne sur qui est pratiqué l’ECG : antécédents, âges, sexes, origine ethnique, médication…
  • déterminer si l’examen s’est déroulé dans les meilleures conditions (vérification des valeurs de la vitesse de déroulement du papier – 25mm/s -, de l’amplitude -mV/10 mm, ainsi que de la présence de 12 dérivations)

Une fois ces éléments considérés, l’analyse des résultats consiste à vérifier :

  • la fréquence cardiaque : recherche d’une éventuelle tachycardie (battements trop rapides) ou d’une bradycardie (battements trop lents).
  • le rythme cardiaque : contrôle du rythme sinusal.
  • l’intervalle PR : donne une indication sur une éventuelle présence d’un “trouble de la conduction au niveau du nœud atrio-ventriculaire et dans de rares cas, au niveau du système His-Purkinje”[3].
  • l’intervalle QT : contrôle de son caractère. Une valeur supérieure à 440 ms chez les hommes et 460 ms chez les femmes peut être révélatrice d’une pathologie de type : syndrome de Romano-Ward, syndrome de Jervell, Hypertrophie du ventricule gauche, acidocétose diabétique, maladie liée à la Thyroïde…
  • Axe électrique cardiaque : les dérivations D1 et aVF doivent normalement être positives.
  • Altération du segment ST : “permet de déterminer la présence d’une cardiopathie ischémique.  L’altération se manifestera par une élévation ou une dépression de ce segment.”
  • Évaluation de toutes les ondes et de tous les intervalles : dernière étape de lecture.
Bon à savoir L’électrocardiogramme doit généralement être associé à des examens cliniques et biologiques pour permettre de confirmer ou infirmer un diagnostic.

Sachez que vous pouvez prendre rendez-vous en ligne avec un professionnel de santé libéral pour pour vos soins à domicile. Pour cela, n’hésitez pas à nous contacter via notre plateforme. Nous vous mettrons en relation avec un professionnel de santé à proximité de votre domicile en moins d’une heure !


Sources :

  • [1] Électrocardiogramme (ECG) – Centre Cardiologique de l’Ouest Lyonnais
  • [2] Électrodes de l’électrocardiogramme – My EKG – le site web de l’électrocardiogramme
  • [3] Comment lire un ECG ? – MediProStore by Schiller
  • Électrocardiographie (ECG) – Le Manuel MSD – MAJ juillet 2021
  • Électrocardiogramme (ECG) – Société canadienne du cancer
  • Électrocardiogramme (ECG) – Fondation suisse de cardiologie
Back Pain From My Child

Back Pain From My Child | Thierry Payet

In clinic I have seen an increased number of new (and returning) parents with back pain, this is no coincidence as it is common for mums (and Dads) to develop back pain from lifting, carrying and moving their baby or child.

When you become a parent your focus changes from you to your child. Caring for your child becomes your life, however caring for your ever growing baby/child can put added strain on your body. Many parents don’t have the chance, or as I can remember the mental capacity due to tiredness, to think about the positions that they are putting the bodies into, these positions become repetitive as that is the easiest way to feed, carry and care for your child. These repetitive positions/stresses can cause a repetitive strain injury (RSI).

In effect you are lifting, carrying and moving an ever increasing weight several times a day. If you were in a gym environment you would lift weight with good technique and gradually increase the weight as your muscles develop and get stronger, BUT, unlike the gym environment your baby/child can wriggle and moving putting your body into awkward and unfamiliar positions therefore causing injury. A prime example of this is carrying your child on your hip.

What Can I Do To Help?

Well there are a number of things that you can do to help yourself:

#1 Seek advice from a professional such as an Osteopath. Osteopaths use a variety of techniques such as mobilisation, massage, manipulation and give advice on appropriate exercises to help relieve your pain.

#2 Alternate the hip you chose to balance your child on. Don’t always use the same side as your body becomes unbalanced and this causes an increased chance of injury.

#3 Mild or moderate back pain may respond favourably to over-the-counter pain relievers, such as acetaminophen or ibuprofen. Talk with your doctor if your pain does not improve; prescription-strength pain relievers or muscle relaxants may be appropriate in some cases. Inform your doctor if you are breastfeeding so she can prescribe a medication that is safe for your baby.

#4 Ice or heat packs can help reduce back pain. Soaking in a hot bath may also provide relief. If you had a c-section birth, make sure your doctor has given you the go-ahead to resume tub baths.

#5 Don’t try to return to normal activity too quickly after your baby is born. It isn’t easy to find time to rest when you are caring for an infant. A little self-care, however, can help your household run more smoothly. Women should remember that shifting hormone levels in late pregnancy cause ligaments and joints to relax; these areas remain more flexible even in the weeks after birth and are more prone to injury.

#6 Try to avoid standing for long periods because this puts extra pressure on your back. If you need to stand, rest one foot on a raised surface such as a stool. Use a footstool to elevate your feet while sitting.

#7 Use proper body mechanics when lifting your baby and other objects. The proper technique is to use your legs instead of your back. Do not bend from the waist. Instead, squat down by bending your knees and use your legs to lift. You may be lifting many heavy, unfamiliar objects, such as car seats and strollers. Move slowly and pay attention to your lifting technique to avoid injury.

#8 Keep your back straight while breastfeeding and raise your baby to the breast. Do not lean over to bring the breast down to your baby. Sit in a chair with a firm back and use pillows to aid in proper positioning. This may take some time to learn; a lactation consultant can help you assess discomfort and make recommendations for different feeding positions.

#9 Bring your baby close to your chest before lifting. Back injuries can occur if you pick him up with your arms outstretched or while twisting or turning to the side.

#10 An exercise program can help you build the muscles that support your back. Get your doctor’s permission before beginning any new exercise regimen. Start with gentle exercises, such as pelvic tilts and a few minutes of mild stretching.

#11 Exercises to rebuild muscles to improve your posture and help you avoid back pain. Your abdominal muscles provide critical support to your spine back muscles. During pregnancy, the abdominal muscles may weaken or separate. In a c-section birth, an incision is made through the muscle layers of the abdomen.

#12 A front-pack style carrier is helpful while walking or accomplishing tasks around the house. Follow the manufacturer’s instructions carefully and observe good body mechanics. A carrier is a better alternative than carrying your baby on one hip, which strains your lower back muscles.

Are There Any Exercises or Movements I can do to Help?

Elbow Curls: From a seated or standing position, place your hands behind your head with your elbows pointing out to the sides. Press your elbows forward (left) until they touch in front of your face, then squeeze your shoulder blades together as you pull your elbows back until they’re behind your ears. Do up to 10 reps.

Cat-Camel Stretch: Get down on all fours with your hands beneath your shoulders and your knees beneath your hips, neck in line with your spine. Slowly round your back by tightening your abs and tucking in your pelvis (above); hold for five seconds. Then allow your back to sag toward the floor as you lift your chest and head; hold for five seconds. Repeat the combination 10 times.

Hip Flexor Lunge: Come into a lunge position with your left leg forward, knee over your ankle, and your right knee on the floor. Press your hips forward so you feel a stretch in the front of your right thigh (but not so far that your left knee travels beyond your toes). Hold for 30 seconds and repeat two to three times, then switch legs and repeat.

Glute Bridges: Lie on your back with your knees bent and your feet hip-width apart, heels slightly in front of your knees. Rest your arms palms-down at your sides. Inhale and pull your belly button in toward your spine as you slowly curl your back off the floor, pressing your feet into the floor to engage your glutes (below). Exhale at the top and press your pelvis toward the ceiling. Hold for up to five seconds, then slowly roll down to starting position. Repeat two to four times.

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EFFETS DU TRAITEMENT OSTÉOPATHIQUE GENERAL (T.O.G.) SUR LA STABILITÉ POSTURALE CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES AUTONOMES – Antoine Del Bello – Ostéopathe et kinésiologue au coeur de Shawinigan, en Mauricie

EFFETS DU TRAITEMENT OSTÉOPATHIQUE GENERAL (T.O.G.) SUR LA STABILITÉ POSTURALE CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES AUTONOMES – Antoine Del Bello – Ostéopathe et kinésiologue au coeur de Shawinigan, en Mauricie | Thierry Payet

INTRODUCTION

Les chutes et les blessures liées aux chutes constituent un problème d’actualité observé à l’échelle mondiale (Agence de Santé publique du Canada, 2014 ; Wu et al., 2013). À mesure que la population vieillit, le fardeau psychologique, social et personnel associé aux chutes augmente (Canadian Disease Center, 2016) et constitue une préoccupation importante pour les professionnels de la santé. Il est estimé que 30 pour cent des personnes âgées de 65 ans et plus rapportent avoir eu une chute par an (Carroll, Slattum et Cox, 2005 ; Hausdorff, Rio et Edelberg, 2001 ; Kannus et al., 1999) et cette proportion passe à 50 pour cent chez la population âgée de 80 ans et plus (Inouye, Brown et Tinetti, 2009). Cette situation cause des problèmes de santé et des problèmes économiques majeurs puisque 15 pour cent de la population mondiale sera âgée de plus de 65 ans d’ici 2050 (Organisation mondiale de la santé, 2012). Les chutes sont la principale cause d’hospitalisation au Canada, causant un fardeau économique de deux milliards de dollars. Elles constituent la cause la plus fréquente de douleurs chroniques, d’invalidité fonctionnelle et d’incapacité chez les personnes âgées (Gill, Allore, Halford et Guo, 2004 ; Kannus et al., 2002). En plus des conséquences physiques potentielles des chutes, il a été démontré que les blessures liées aux chutes engendrent un retrait social, une perte d’autonomie et de confiance, des admissions dans des établissements de soins de longue durée et une prédisposition à la dépression et à l’anxiété (Gallagher, Corett et Freeman, 2001; Kannus et al., 1999).

Les facteurs de risque prédisposant aux chutes sont nombreux et peuvent être classés selon qu’ils soient d’ordres biologiques, comportementaux, socio-économiques et environnementaux (Agence de Santé publique du Canada, 2014). Les facteurs biologiques comprennent l’âge, le sexe, les capacités cognitives, les maladies chroniques, la vision, la force des membres inférieurs, les maladies cardiovasculaires, les niveaux sérique de vitamine D et la sévérité des troubles de la marche et de l’équilibre. Les facteurs de risque comportementaux comprennent les antécédents de chutes et l’appréhension à chuter, la médication et le type de chaussure. Les facteurs de risque socio-économiques incluent le soutien social et le revenu, tandis que l’environnement domestique et les conditions météorologiques forment les facteurs de risques environnementaux. Parmi les facteurs de risques associés aux chutes chez les personnes âgées, les troubles de la marche et de l’équilibre ont été identifiés comme étant des facteurs importants (Tuunainen, Raski, Jäntti et Pyykkö, 2014; Ambrose, Paul et Hausdorff, 2013; Wu et al., 2013), et seraient responsables de 10 à 25 pour cent de toutes les causes de chutes (Rubenstein, 2006).

 

 

La stabilité posturale est liée à la capacité de maintenir le centre de masse (CdM) au-dessus de la base de soutien (BdS) (Hall, 1991). L’individu est donc en équilibre lorsque la ligne du CdM se trouve dans la zone de la BdS. Lorsque le CdM se rapproche de la limite de la BdS, la stabilité diminue et plus le déplacement de la ligne de gravité est important, plus le déséquilibre est important. Chez les humains, ce mouvement du CdM sur la BdS est un phénomène naturel et physiologique appelé oscillation posturale (Wallmann, 2009). Une variété de perturbations intrinsèques font de l’oscillation posturale un phénomène normal et physiologique. Celles-ci comprennent le rythme cardiaque, la respiration, les ajustements latéraux et les mouvements de la tête des bras et du tronc (Iqbal, 2011). À tout moment, lorsque mesurées, les oscillations posturales projettent un mouvement aléatoire dans toutes les directions du plan horizontal (Iqbal, 2011). En considérant que les articulations majeures impliquées dans le contrôle postural statique se situent principalement sur le plan sagittal – les chevilles, les genoux et les hanches – les ajustements posturaux statiques observés dans le contrôle postural affectent particulièrement la direction antéro-postérieure (AP) (Iqbal, 2011). Ce mouvement antéro-postérieur observé en posture statique est connu sous le nom du modèle du pendule inversé (Gatev, Thomas, Kepple et Hallet, 1999).

Il a été démontré que l’oscillation posturale augmente naturellement avec le processus de vieillissement. Ceci est un facteur contribuant au déséquilibre observé chez les personnes âgées (Rogind, Lykkegaard, Bliddal et Danneskiold-Samsoe, 2003; Baloh, Corona, Jacobson, Enrietto et Bell, 1998). Dans une revue systématique de Piirtola et Era (2006), une corrélation a été identifiée entre les variables de stabilité posturale, mesurées à l’aide de plate-forme de force, et le risque de chute. Melzer, Benjuta et Kaplanski (2004) ont reconnu que le degré d’oscillation médio-latérale (ML) pouvait identifier les personnes âgées qui avaient déclaré avoir eu deux chutes ou plus au cours des six derniers mois. Le balancement ML, dans des conditions yeux fermés, semble également être prédicteur de chutes, et ce, même chez des personnes âgées en bonne santé et sans antécédents de chute (Maki, Holliday, et Topper, 1994). Par la posturographie, Laughton et al. (2003) ont constaté que les personnes âgées ayant subi une chute avaient significativement plus d’oscillation antéro-postérieur (AP) que les sujets plus jeunes. Baczkowicz, Szczegielniak et Proszkowiec (2008) ont également reconnu que plus le degré d’oscillation postural d’une personne est élevé, plus l’incidence de chutes était importante.

L’équilibre et le contrôle postural sont des tâches sensorimotrices qui intègrent les stimuli sensoriels des systèmes visuels, vestibulaires et proprioceptifs (Konrad, Girardi et Helfert, 1999; Prieto, Myklebust, Hoffmann, Lovett et Myklebust, 1996). L’intégration de cette information se fait à différents niveaux du système nerveux central et entraine une réponse musculo-squelettique adéquate (Konrad, Girardi et Helfert, 1999). Plus précisément, les processus neurophysiologiques impliqués dans le contrôle et la stabilité posturale incluent le Système nerveux central (SNC) composé du cerveau et de la moelle épinière; le système nerveux périphérique, formé par des voies afférentes et efférentes; le système musculo-squelettique composé des muscles et des tendons, et enfin; le système sensoriel, comprenant une variété de récepteurs dispersés qui comprennent les fuseaux musculaires, les organes tendineux de Golgi et les mécanorécepteurs (Kamran, 2011). Le contrôle de la posture doit donc être compris comme un système de contrôle par rétroaction reliant le système nerveux central et le système musculo-squelettique (Guskiewicz et Perrin, 1996), donc, comme une boucle sensori-motrice. Avec le vieillissement, les systèmes sensoriels se détériorent. L’instabilité posturale observée chez la population gériatrique est donc partiellement attribuable à la détérioration naturelle des systèmes susmentionnés.

D’un point de vue ostéopathique, la détérioration progressive des systèmes impliqués dans le contrôle moteur ne constitue qu’un des facteurs contribuant à l’instabilité posturale observée chez l’aîné (Fraix, 2012). En effet, considérant l’approche biomécanique et musculo-squelettique de l’ostéopathie traditionnelle, la stabilité posturale est en partie expliquée par la résultante des forces ascendantes, descendante et des lignes de gravité, développées par John Martin Littlejohn et grandement promues par John Wernham (Liem et Dobler, 2004). Comme le mentionne Fraix (2012), c’est le rôle du praticien ostéopathique de traiter les troubles du système musculo-squelettique afin d’identifier les dysfonctions somatiques qui peuvent potentiellement contribuer aux chutes et aux blessures liées à celles-ci. Fraix (2012) met également l’accent sur l’interaction dynamique existant entre le corps et l’esprit ainsi que sur le fait que l’approche ostéopathique est bien adaptée pour fournir des soins complets et centrés sur le patient. Ce point semble remarquablement important dans la problématique à multiples facettes que constituent les chutes. L’idée d’aborder le système musculo-squelettique par le biais des soins ostéopathiques, afin d’améliorer la stabilité posturale, est partagée par Noll (2013). Noll (2013) reconnaît que l’utilisation du traitement ostéopathique pour prévenir les chutes et améliorer l’équilibre n’a pas encore été entièrement étudiée et qu’elle nécessite un examen plus approfondi. Quelques études ont été effectuées sur le sujet au Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal (CEOM) et au Collège Canadien d’Ostéopathie (CCO). En effet, une étude qualitative réalisée par Benoit (2015) a mis en lumière le fait que les ostéopathes incluent une approche ostéopathique musculo-squelettique dans le traitement de leurs patients âgés dans le but de prévenir les chutes et les blessures liées à celles-ci. De plus, les résultats significatifs obtenus par Ionata (2010) concernant la peur de tomber, ceux de Barrette (2012) sur les effets du traitement ostéopathique sur l’évaluation fonctionnelle de l’équilibre et ceux de Cattet (2017) sur les améliorations de variables posturographiques, démontrent le bénéfice clinique potentiel de l’intervention ostéopathique sur la stabilité posturale et sur la prévention des chutes chez les personnes âgées.

Pour mettre en contexte la recherche actuelle, aucune étude au CEOM n’a étudié l’effet du Traitement Ostéopathique Général ou du Traitement Ostéopathique Global sur l’équilibre chez les personnes âgées en utilisant la posturographie. À plus grande échelle, aucune étude ostéopathique n’a documenté son effet sur la stabilité posturale chez les personnes âgées par l’indice de la stabilité posturale et l’indice d’oscillation postural, bien que ce type de variables mesurées soit idéal, aussi bien pour les études pré et post-intervention, que pour les études cliniques (Chaudhry, Bukiet, Ji et Findley, 2011). Considérant une littérature très limitée sur le T.O.G. ainsi que son statut en tant qu’outil ostéopathique original, cette étude possède le potentiel d’aider à ancrer et à objectiver l’efficacité de cette technique.

Cette étude a pour but de renforcer la littérature ostéopathique en évaluant le rôle possible de l’ostéopathie comme outil dans la prévention des chutes. Elle vise à évaluer l’effet du T.O.G. sur la stabilité posturale de l’aîné autonome, mesurée par posturographie, outil de référence dans le contexte de la mesure de l’équilibre chez l’humain.

MÉTHODES

Afin de répondre aux buts et objectifs de recherche, une étude quasi expérimentale avec devis à série temporelle simple a été réalisée. La figure 1 présente une conceptualisation visuelle de l’étude qui s’est déroulée sur 9 semaines et qui incluait 3 traitements ostéopathiques.

Figure 1: conceptualisation visuelle de la série temporelle

La population cible était constituée de personnes autonomes âgées de 65 ans et plus résidant à Montréal et présentant des problèmes d’instabilité posturale légère à sévère. La population accessible était composée de personnes âgées autonomes de 65 ans et plus possédant une instabilité posturale légère à sévère, telle que mesurée par le système posturographique Biosway Biodex, vivant dans des résidences privées pour personnes âgées de Montréal. Précisément au Sommet-de-la-Rive à Verdun et aux Deux-Volets dans Rosemont. Une méthode d’échantillonnage non probabiliste de convenance a été utilisée. Deux périodes de recrutement ont eu lieu entre novembre et décembre 2016, ainsi qu’en août 2017. Suivant les phases de recrutement, deux phases expérimentales ont eu lieu et incluaient respectivement neuf et huit participants, pour un total de 17 participants. Il n’y a eu aucune mortalité expérimentale.

La variable indépendante de cette étude était la séquence de T.O.G., telle qu’enseignée au CEOM (Druelle, 2003). La même méthode d’évaluation et de traitement standardisée a été administrée à tous les sujets, à chacun des trois jours d’intervention, incluant une semaine d’intervalle entre chaque intervention. Le temps passé sur chaque technique de la séquence était dépendant du sujet et le nombre de techniques exécutées dépendait également du sujet.

La variable dépendante de cette étude était la stabilité posturale, composée de l’indice d’oscillation et de l’indice de stabilité posturale recueillie par méthode posturographique. Les données ont été recueillies par le chercheur à trois reprises avant le début de l’intervention (à une semaine d’intervalle), avant et après chacun des traitements ostéopathiques et de nouveau trois fois après la fin de l’intervention (à une semaine d’intervalle). L’indice de stabilité posturale fut subdivisé en indice global, antéro-postérieur (AP) et médio-latéral (ML). Les sujets ont effectué la prise de mesure dans deux conditions : yeux ouverts et yeux fermés. L’évaluation de l’équilibre est actuellement considérée comme le Gold Standard pour l’évaluation de l’équilibre (Patterson, Amick, Thummar et Rogers, 2014; Karimi, 2012; Hinman, 2000). L’outil de posturographie sélectionné pour cette étude était le système Biosway Biodex et fut prêté pour le cadre de cette étude par le CEOM. Selon Hinman (2000), cet outil de mesure possède une excellente fiabilité dans le domaine du test/re-test, supporté par un score ICC de 0.89.

Le consentement pour la participation à l’étude a été obtenu lors de la première rencontre avec les participants. L’information concernant le but de la recherche, les procédures, les bienfaits, les risques potentiels, ainsi que les implications associées à la participation furent discutés. Chaque participant fut informé de son droit de quitter l’étude en tout temps, ainsi que de la procédure mise en place pour assurer la confidentialité des informations fournies, des documents et des données.

Les données recueillies par l’outil de posturographie ont été manuellement compilées dans un fichier Excel et transmises au statisticien Jeremie Alluard qui procéda à l’analyse en utilisant le logiciel R version 3.2.3. Le seuil alpha fut établi à p=0.05 et la puissance à 80%. Toutes les données recueillies ont été analysées statistiquement dans une méthodologie à deux phases. D’abord, une analyse de variance à mesures répétées (ANOVA) accompagnée de comparaisons multiples réalisées sur les données pré-intervention a permis la confirmation d’une stabilité des variables pré-intervention. Par la suite, une analyse ANOVA des données post-intervention a été réalisée, suivie d’une analyse de contraste, permettant une comparaison entre les différents moments de la collecte des données. Pour tenir compte de la multiplicité des tests statistiques utilisés (comparaisons multiples), une correction de Bonferroni a été effectuée afin d’assurer le maintien du seuil alpha à 0.05 pour l’ensemble des données.

RÉSULTATS

Toutes les données recueillies dans le cadre de cette étude ont été obtenues auprès d’une population de 17 participants âgés de 78,5 ± 6,7 ans, vivant dans des résidences pour personnes âgées autonomes et présentant un trouble d’équilibre léger à sévère, tel qu’évalué par le système de posturographie. L’unique groupe expérimental de 17 participants était composé de 23,5% d’hommes (n = 4) et de 76,5% de femmes (n = 13). Tous les participants à l’étude ont été en mesure de finaliser celle-ci. L’étude s’est déroulée sur une période de 9 semaines avec 12 périodes distinctes de collecte de données.

Les variables dépendantes mesurées comprenaient l’indice d’oscillation et l’indice de stabilité posturale. L’indice d’oscillation est indicatif de l’ajustement de la position statique d’un individu au cours du Test de l’Intégration Sensorielle et de l’Équilibre (CISE). Un faible indice d’oscillation se traduit par de faibles amplitudes de mouvement. L’indice de stabilité posturale peut être compris comme un indice représentant l’emplacement moyen du centre de pression (CdP) sur la plate-forme de force bidimensionnelle. L’indice de stabilité posturale est subdivisé en indice antéro-postérieur (AP), médio-latéral (ML) et en indice de stabilité globale. Plus l’indice de stabilité posturale est faible, plus l’emplacement moyen du CdP est près du centre.

À la suite d’une analyse ANOVA appliquée aux données moyennes de l’indice d’oscillation en condition yeux ouverts, des différences statistiquement significatives ont été identifiées. L’analyse de variance comparant la valeur de référence pré-intervention (valeur moyenne des temps pré-intervention) à tous les temps post-intervention a révélé des résultats significatifs à la semaine 6 pré-traitement (p = 0,004), à la semaine 7 (p = 0,001), à la semaine 8 (p = 0,0028) et à la semaine 9 (p = 0,0009). Pour les temps mentionnés, l’indice d’oscillation en condition yeux ouverts était significativement plus faible que la valeur de référence moyenne pré-intervention, ceci se traduisant par une augmentation de la stabilité posturale. La même analyse statistique pour la condition yeux fermés n’a révélé aucune différence statistiquement significative (p = 0,0519).

Représentation graphique de l’index d’oscillation en condition yeux-ouverts

Représentation graphique de l’index d’oscillation en condition yeux-fermés

La même analyse appliquée aux valeurs moyennes de l’indice de stabilité posturale l’AP en condition yeux ouverts et fermés a également révélé des différences significatives. En condition yeux ouverts, une différence significative fut identifiée à la semaine 4 post-traitement (p = 0,0061), à la semaine 5 pré et post-traitement (p <0,0001), à la semaine 6 pré et post-traitement (p <0,0001), à la semaine 7 (p <0,0001), à la semaine 8 (p <0,0001) et à la semaine 9 (p <0,0001). Pour la condition yeux fermés, une différence significative fut également identifiée à la semaine 4 post-traitement (p = 0,0379), à la semaine 5 pré et post-traitement (p <0,0001), à la semaine 6 pré et post-traitement (p <0,0001), à la semaine 7 (p <0,0001), à la semaine 8 (p <0,0001) et à la semaine 9 (p <0,0001). Pour toutes les variables et les temps mentionnés, l’indice de stabilité posturale était significativement plus faible que les valeurs de référence moyennes avant l’intervention, se traduisant par une augmentation de la stabilité.

Représentation graphique de l’index de stabilité postural antero-posterieur en condition yeux-ouverts

Représentation graphique de l’index de stabilité postural antero-posterieur en condition yeux-fermés

Finalement, l’analyse statistique appliquée aux valeurs moyennes de l’indice de stabilité posturale ML en condition yeux-ouverts et fermés a également révélé des différences significatives. Globalement, la tendance n’a pas changé en fonction du temps. À l’exception des valeurs significativement augmentées à la semaine 4 post-traitement (p = 0,0130) et à la semaine 6 post-traitement (p = 0,0397), en condition yeux ouverts et à la semaine 4 post-traitement (p = 0,0409) et à la semaine 6 post-traitement (p = 0,0166), en condition yeux fermés. Pour les variables et les temps mentionnés, les moyennes d’indice de stabilité posturale étaient significativement plus élevées que la valeur moyenne de référence pré intervention, ceci se traduisant par une diminution de la stabilité posturale suivant directement le traitement ostéopathique de la semaine 4 et de la semaine 6.

Représentation graphique de l’index de stabilité postural medio-lateral en condition yeux-ouverts

Représentation graphique de l’index de stabilité postural medio-lateral en condition yeux-ouverts

 

DISCUSSION ET CONCLUSION

Des résultats significatifs concernant l’indice d’oscillation dans la condition yeux ouverts suggèrent la capacité du T.O.G. à diminuer la quantité de mouvements oscillatoires des participants en position debout statique. L’augmentation de l’oscillation posturale observée chez la population âgée prédispose constamment le mouvement involontaire du CdP près des limites de la BdS et est documentée comme un important facteur de risque de chutes. Par conséquent, le mouvement constant du CdP près des limites de la BdS se traduit par un risque perpétuel d’instabilité et de déséquilibre. En effet, lorsque le CdP atteint les limites de la BdS dans n’importe quel plan de l’espace, un déséquilibre est entrainé et une stratégie de mouvement doit être enclenchée afin de retrouver la stabilité. Le fait de limiter la quantité de mouvement en station debout pourrait donc être un facteur de prévention des chutes du fait que cela limite le mouvement continu du CdP sur la BdS. Cette amélioration statistiquement significative en condition yeux ouverts peut être physiologiquement expliquée par l’intermédiaire des systèmes proprioceptifs, vestibulaires, corticaux et musculaires. Considérant la méthodologie incluant une condition yeux-ouverts et yeux-fermés, ainsi que la nature statique de la collecte de données de cette présente étude, l’influence du T.O.G sur le système proprioceptif ressort comme l’hypothèse neurophysiologique la plus probable. Ce qui vient potentiellement appuyer les travaux classiques du physiologiste et ostéopathe Irvin Korr (Korr, 1976).

Également observée, la capacité du T.O.G. à réduire de manière significative l’indice de stabilité posturale antéro-postérieure en condition yeux-ouverts et yeux-fermés, et par conséquent, à re-centrer la position moyenne de CdP dans l’axe-y. En revanche, l’analyse statistique a révélé l’inefficacité du T.O.G. à réduire significativement l’indice de stabilité posturale ML, dans les deux types de conditions. Les changements observés dans l’axe-y (antero-posterieur) et l’absence de changement dans l’axe-x (médio-latéral) supportent la littérature en ce qui concerne le modèle du pendule inversé (Gatev, Thomas, Kepple, Hallet, 1999), ainsi que les stratégies de mouvements (Wallman, 2009). Un indice de stabilité posturale réduit se traduit par une position moyenne du CdP plus proche du centre, donc plus éloigné des limites de la BdS. L’augmentation de la distance entre le CdP et les limites de la BdS augmente la stabilité en créant une « zone tampon ». En effet, le CdP du corps doit parcourir une plus grande distance avant d’atteindre la limite de la BdS et permet donc plus de temps de réaction pour permettre au sujet de se stabiliser. Cela n’est vrai que pour une vitesse de déplacement d’un CdP fixe, une variable qui n’a pas été mesurée dans la présente étude. Des modifications posturales et des changements dans l’activité musculaire sont des hypothèses mises de l’avant pour tenter d’expliquer les changements observés chez les participants, mais plus de recherches seront nécessaires pour valider ces hypothèses.

Une observation intéressante a été faite lorsque les participants ont été évalués directement après les séances de T.O.G. En effet, une instabilité posturale était parfois présente et cela pourrait correspondre à un temps d’intégration somato-sensorielle. Cette constatation suggère la nécessité, au niveau clinique, de prévenir les patients âgés de ce possible déséquilibre transitoire suivant les séances de TOG.

Les observations obtenues à partir de la présente étude suggèrent l’efficacité du traitement ostéopathique général dans l’augmentation de la stabilité posturale chez les personnes âgées autonomes. En effet, comme le révèle la diminution significative de l’indice d’oscillation en condition yeux ouverts, et la diminution significative de l’indice de stabilité posturale antéro-postérieure dans les deux conditions (yeux ouverts et yeux fermés), le protocole de T.O.G. a été efficace pour améliorer l’équilibre statique dans la cohorte gériatrique de cette étude. Considérant le risque associé à une augmentation de l’oscillation posturale, les résultats de cette étude suggèrent que l’intervention ostéopathique chez les personnes âgées présentant des troubles d’équilibre mérite d’être étudiée davantage. Le soin ostéopathique pourrait donc jouer un rôle préventif dans la prise en charge multidisciplinaire de la chute. L’efficacité de l’intervention réside potentiellement dans son influence sur tous les niveaux de contrôle moteur, c’est-à-dire l’optimisation potentielle des parties afférentes, intégratives et efférentes de la boucle sensori-motrice sous-jacente au contrôle postural. Enfin, les résultats de cette étude mettent de l’avant la nécessité de poursuivre la recherche ostéopathique dans le domaine de l’équilibre et de la posture chez les personnes âgées autonomes.

Par ailleurs, la présente étude possède d’importantes considérations ostéopathiques par rapport à la démonstration objective de l’efficacité du T.O.G. Cette étude enrichit la mince littérature existante sur le traitement ostéopathique général et son efficacité en tant qu’approche musculo-squelettique. Ces observations soutiennent l’enthousiasme de Wernham pour cette technique historique, quoique possiblement expliquée par des moyens différents. En effet, compte tenu des connaissances actuelles, les modèles biomécaniques sous-tendant un paradigme compressif tel que celui de Littlejohn sont remis en question. Parmi la variété de modèles biomécaniques contemporains, la tenségrité semble faire surface dans une multitude de domaines tels que l’ostéopathie. Cette façon différente de modéliser la biomécanique humaine mérite une sérieuse réflexion considérant qu’elle semble apporter des réponses aux questions non résolues du modèle développé par Littlejohn. L’humble questionnement sur une transition potentielle de la compréhension ostéopathique de la biomécanique, passant d’un paradigme de compression illustré par le modèle de Littlejohn à un paradigme de tenségrité, peut être un pas vers une compréhension plus unifiée des phénomènes mécaniques humains et de la santé.

En dépit des résultats prometteurs de cette étude, la prudence s’impose concernant l’interprétation et concernant les conclusions pouvant en être tirées. En effet, le devis quasi-expérimental ne permet pas de contrôle de l’effet placebo, la taille de l’échantillon (n=17) est limitée et l’échantillonnage de convenance peut amener un biais de sélection. Tous ces éléments limitent la transférabilité des résultats et la force de ceux-ci. De plus, le chercheur a opéré lui-même l’appareil de posturographie, ce qui constitue une faiblesse importante de l’étude. Ce choix méthodologique a été fait pour tenir compte de l’aspect de faisabilité, mais affecte négativement la validité interne de l’étude.

Redonner le rythme inhérent aux patients gériatriques via le Traitement Ostéopathique Général représente une humble contribution ostéopathique à leur bien-être. Cette population croissante symbolise un reflet du passé qui possède une expérience riche et une compréhension unique de ce monde complexe en constant changement. D’après les résultats de cette étude, l’application du T.O.G semble constituer une approche valable pour cette portion de la population et mérite la reconnaissance en tant qu’outil ostéopathique puissant et respectable.

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