cheveux produits chimiques

Cheveux, reflet l’exposition aux produits chimiques-Santé sur le Net | Thierry Payet

Entre 120 000 et 150 000 cheveux sur la tête de chaque être humain ! Et si chacun de ces cheveux pouvait nous renseigner sur les substances chimiques auxquelles nous sommes exposés. Cette idée vient justement de faire l’objet d’une étude menée par l’ANSES, le Institut luxembourgeois de la santé (LIH) et l’Institut National de l’environnement industriel et des risques (Ineris). Explications.

cheveux produits chimiques

Polluants chimiques et impact sur la santé

Chaque jour, nous sommes exposés à une multitude de substances chimiquesprésentes dans l’environnement (atmosphère, air intérieur, vêtements, linge de lit, …) et dans l’alimentation. Ces substances, inhalées, ingérées ou simplement en contact avec la peau, peuvent parfois passer dans le sang, puis elles sont éliminées, le plus souvent dans les urines. Des prélèvements ponctuels de sang ou d’urines peuvent permettre de les rechercher à un instant donné, mais comment évaluer l’exposition sur le long termeen particulier pour les substances auxquelles nous sommes exposés quotidiennement ou très régulièrement ?

Pour déterminer leur impact sur la santé, il faut que les chercheurs puissent mesurer quantitativement et qualitativement l’exposition chronique à chacune de ces substances. Les analyses sanguines et urinaires ont montré leurs limites, par exemple dans le cas du bisphénol A. Plusieurs études avaient conclu à une absence d’effet du bisphénol A sur la santé, en étant basées uniquement sur des dosages urinaires. Pour pallier ce problème, les chercheurs se sont intéressés à d’autres prélèvements, en particulier les cheveux.

Des poils de rat aux cheveux humains

Les chercheurs ont mené une étude pour évaluer si les cheveux pouvaient refléter l’exposition réelle des individus à tel ou tel polluant. Dans le cas des urines, les quantités de polluants détectés se révélaient très variables dans le temps et selon les individus, impactant la validité des interprétations. Dans un premier temps, les chercheurs ont utilisé des poils de rats comme modèles. Ils ont exposé par ingestion des rats à un mélange de 17 substances chimiques considérées comme des polluants et potentiellement ingérées :

  • Des pesticidesprésents dans les aliments ;
  • Des phtalates et des bisphénols présents dans les plastiques et des produits d’hygiène ;
  • Un autre agent plastifiantle DINCH ou hexahydrophtalate de diisononyle, utilisé pour remplacer les phtalates dans l’industrie des plastiques.

Les chercheurs ont collecté des poils de rat et des échantillons d’urines pour déterminer les concentrations de ces polluants ou de leurs dérivés. Pour 14 des substances testées, ils ont observé une corrélation entre les niveaux d’exposition des rats et la concentration des polluants ou de leurs dérivés dans les poils. La concentration des substances dans les poils était également proportionnelle à celle dans les urines, signe que les substances chimiques se sont fixées dans les poils après être passées par la circulation sanguine et avant d’être éliminées dans les urines.

Les cheveux, reflet de l’exposition à la pollution

Cette première étude, menée sur les poils de rats, laisse penser que les cheveux seraient un meilleur reflet de l’exposition aux produits chimiques que le sang. En effet, les produits chimiques ne passent dans le sang que transitoirement et, pour être détectés, le prélèvement doit avoir lieu à un moment précis après l’exposition. Dans les poils ou les cheveux, les substances chimiques ou leurs dérivés sont conservés sur une plus longue période de temps, en restant fixés sur la kératine du cheveu.

L’utilisation des cheveux comme indicateur de l’exposition aux polluants permettrait pour les chercheurs d’accéder à l’exposition sur une période de temps plus longue, en s’affranchissant des variations à court terme. Désormais, les chercheurs ajustent leurs techniques pour utiliser les cheveux humains et non plus les poils de rat comme indicateurs de pollution. Faciles à prélever, les cheveux pourraient constituer un moyen simple et efficace d’évaluer l’exposition aux polluants chimiques et ainsi de déterminer leurs effets sur la santé.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Les cheveux, témoins de l’exposition à certaines substances chimiques. www.anses.fr. Consulté le 20 novembre 2023.
– L’incorporation de produits chimiques à élimination rapide dans les cheveux est régie par la pharmacocinétique – Implications pour l’évaluation de l’exposition, Faÿs François et al. 2023. hal.science. Consulté le 20 novembre 2023.
Mesurer la force de préhension • Blog santé Liem • 8 novembre 2023

Mesurer la force de préhension • Blog santé Liem • 8 novembre 2023 | Thierry Payet

10h30

En tant qu’ostéopathe expérimenté à Hambourg, j’ai souvent observé des athlètes et des passionnés de fitness venir dans mon cabinet avec différents types de blessures. Les blessures sportives sont malheureusement un problème courant, mais la bonne nouvelle est que l’ostéopathie est une méthode extrêmement efficace pour traiter les blessures sportives et peut aider à prévenir de futures blessures.

OMT chez les nourrissons • Ostéosanté • 30 novembre 2023

OMT chez les nourrissons • Ostéosanté • 30 novembre 2023 | Thierry Payet

L’article est une revue systématique et une méta-analyse évaluant l’efficacité du traitement de manipulation ostéopathique (OMT) pour les troubles gastro-intestinaux chez les nourrissons à terme et prématurés. Neuf études répondaient aux critères d’inclusion, dont cinq traitaient des nourrissons à terme et les autres traitaient des nourrissons prématurés. Les principaux critères de jugement concernaient la fonction gastro-intestinale ainsi que des critères d’évaluation secondaires tels que la durée du séjour à l’hôpital, la satisfaction des parents et les éventuels événements indésirables (EI)..

Le tractus gastro-intestinal joue un rôle essentiel dans le développement du nourrisson, mais des troubles tels que des problèmes de succion et de déglutition, des coliques infantiles, une diarrhée fonctionnelle et un syndrome de vomissements cycliques peuvent affecter la santé du nourrisson. L’OMT est une thérapie complémentaire non invasive qui utilise diverses approches manuelles pour améliorer la réponse physiologique et soutenir l’homéostasie physique. Cette thérapie se concentre particulièrement sur la manipulation et le mouvement du fascia viscéral.

La recherche documentaire a inclus diverses bases de données telles que PubMed, Scopus, Embase, Cochrane, Cinahl et PEDro. Les études incluses ont utilisé diverses techniques ostéopathiques, notamment la thérapie cranio-sacrale (CST), la libération myofasciale, la tension ligamentaire/membraneuse équilibrée, la thérapie fluidique indirecte et la propagation en V, le traitement viscéral, les sutures crâniennes, l’articulation et le traitement musculaire et osseux, en fonction de ceux associés. avec les zones dysfonctionnelles des Structures. Le nombre de séances d’OMT variait entre 1 et 2 par semaine, et une étude a mené trois séances au cours de la première semaine de vie. La durée de chaque séance variait de 20 à 60 minutes.

Les résultats ont montré que l’OMT était efficace dans certains cas, en particulier pour réduire les cris de coliques au fil du temps, et dans une étude, une réduction significative des crachats/vomissements a également été observée après cinq mois. Lors de l’alimentation des nourrissons prématurés, une étude a montré une amélioration statistiquement significative de l’obtention d’une nutrition orale complète dans le groupe OMT. Il n’y a pas eu de résultats statistiquement significatifs concernant la prise de poids et l’allaitement maternel. Les résultats ont été mitigés concernant la durée du séjour à l’hôpital, certaines études montrant une réduction dans le groupe OMT tandis que d’autres n’ont trouvé aucune différence significative. Concernant l’allaitement, une étude a montré une amélioration significative de la capacité des nourrissons à téter le sein et de la perception qu’ont les mères de l’allaitement. Dans l’ensemble, l’OMT était considérée comme généralement sûre, une seule étude rapportant des événements indésirables transitoires..

L’étude conclut que l’OMT est efficace dans certains cas, mais la généralisation n’est pas possible en raison de preuves contradictoires et du manque d’études de réplication de haute qualité. Il est recommandé de mener des essais contrôlés randomisés de haute qualité pour fournir de meilleures preuves.

Les interventions et les principales conclusions décrites dans le tableau 2 de l’article sont résumées comme suit :

Hayden et coll. (2009), Cerritelli et al. (2013, 2015) – Essais contrôlés randomisés (ECR) : Ces études ont mis en œuvre la thérapie manipulatrice ostéopathique (OMT) en utilisant diverses techniques telles que la thérapie cranio-sacrale (CST), la libération myofasciale, la tension ligamentaire/membraneuse équilibrée, la thérapie fluidique indirecte et la propagation en V. Les groupes témoins n’ont reçu aucune intervention ou des soins médicaux standards avec évaluation ostéopathique. Les séances avaient lieu une à deux fois par semaine et duraient entre 20 et 30 minutes.

Résultats sur les cris de coliques et la prise de poids : Certaines études ont montré une augmentation significative du nombre moyen d’heures de pleurs contre les coliques par jour en faveur du groupe OMT. Cependant, il n’y avait pas de différence significative entre les groupes OMT et témoins en termes de gain de poids quotidien moyen..

Herzaft-Le Roy et al. (2017): Cet ECR s’est concentré sur l’OMT combinée à des conseils en matière d’allaitement. L’OMT comprenait une tension membraneuse équilibrée, des sutures crâniennes et une libération myofasciale. Les résultats ont montré des différences statistiquement significatives dans la capacité des nourrissons à saisir le sein et dans les perceptions des mères sur l’allaitement en faveur du groupe OMT..

Castejón-Castejón et al. (2019), Vismara et coll. (2019) – Études randomisées randomisées et rétrospectives : Ces études comprenaient des techniques OMT pour traiter les tissus myofasciaux et conjonctifs et CST pour traiter les symptômes des coliques. Les résultats ont montré des différences significatives en faveur du groupe OMT en termes de gravité des coliques et de délai avant une nutrition orale complète..

Mills et coll. (2021) – Étude cas-témoins : Dans cette étude, l’OMT a été utilisée pour traiter les nourrissons, avec des techniques comprenant des traitements articulaires directs et indirects, une tension membraneuse et ligamentaire équilibrée. Il y avait des différences statistiquement significatives entre les groupes OMT et les groupes témoins en ce qui concerne les symptômes de crachats/vomissements et de coliques, mais elles ne sont pas significatives. Différences de prise de poids ou d’allaitement.

Techniques utilisées

En résumé, les techniques OMT suivantes ont été utilisées dans les études :

  • Thérapie craniosacralthérapie (CST)
  • Relaxation myofasciale
  • Tension ligamentaire/membraneuse équilibrée
  • Thérapie fluidique indirecte et V-Spread
  • Traitement du tissu myofascial et conjonctif
  • Traitement de zones spécifiques du corps (par exemple thorax, clavicule, diaphragme)
  • Auscultation globale et locale de l’abdomen
  • Traitement de la valvule iléo-caecale et du côlon
  • Conseils d’allaitement en association avec l’OMT

Ces techniques ont été utilisées dans diverses combinaisons et fréquences pour traiter divers symptômes et affections chez les nourrissons, en particulier les pleurs provoqués par les coliques et les difficultés d’allaitement.

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Formation en ostéopathie pédiatrique -> Ecole d’Ostéopathie Allemagne

Tabac jeune

Jeunes : préfèrent dérivés tabac aux cigarettes ! | Thierry Payet

Si le tabagisme des adolescents a fortement diminué en France ces dernières années, les produits dérivés du tabac se multiplient et attirent de plus en plus de jeunes. Un phénomène qui inquiète les pouvoirs publics et les associations de lutte contre le tabac. Explications.

Tabac jeune

Cigarette ou produits dérivés du tabac

Depuis 2019, le tabagisme des adolescents a nettement chuté passant de 25 à 15 % en 2022. Mais parallèlement, les jeunes se sont tournés vers des produits dérivés du tabac. Initialement représentés par la cigarette électronique, les produits dérivés du tabac ont vu leur gamme s’élargir au fil des années et se destiner particulièrement aux jeunes :

  • Ils soufflentdes cigarettes électroniques jetables aromatisées ;
  • Les perles de nicotine;
  • Les sachets de nicotine;
  • Rire à priserun sachet contenant une poudre de tabac, à sucer ou à chiquer.

Ces produits dérivés du tabac sont souvent très appréciés des jeunes, mais ils constituent également une première étape vers le tabagisme. De plus, certains de ces dérivés se révèlent plus dangereux pour la santé que la cigarette. Face à cette situation, les associations de lutte contre le tabac s’inquiètent. D’après l’Alliance contre le tabac, 15 % des adolescents français ont déjà utilisé la puff. Dans les prochaines semaines, une proposition de loi doit être présentée à l’Assemblée Nationale pour interdire les puffs.

Un essor des produits dérivés du tabac chez les jeunes

Les chiffres démontrent que les produits dérivés du tabac constituent souvent une étape préliminaire au tabagisme des jeunes. Alors que le tabagisme des jeunes a reculé depuis quelques années, 47 % des adolescents effectuent leur première consommation de nicotine en utilisant une puff. Pour les associations, il est urgent d’interdire la puff pour protéger les jeunes des dangers du tabac. Parmi les jeunes qui ont déjà utilisé une puff, un sur 4 s’est déjà tourné vers la cigarette ou un autre produit dérivé du tabac.

L’accessibilité de ces produits constitue un enjeu pour les acteurs de la lutte contre le tabagisme. La majorité des jeunes déclare qu’il est facile de se procurer des puffs, en les achetant directement dans un bureau de tabac, en sollicitant un membre de son entourage, en utilisant les réseaux sociaux ou internet. Un tiers des adolescents pensent même que les puffs peuvent être vendues directement aux mineurs. Pourtant, ces produits dérivés du tabac sont soumis à la même législation que les cigarettes électroniques et les autres produits du vapotage et leur vente est donc interdite aux mineurs.

Vers des restrictions… ou même une interdiction !

Le côté ludique et les différents arômes proposés dans les puffs suscitent l’intérêt des jeunes. Et les autres produits dérivés du tabac ne sont pas en reste. 21 % des jeunes de 13 à 16 ans ont déjà entendu parler des perles de nicotine, 19 % des sachets de nicotine et 18 % du snus. Environ 1 jeune sur 10 a déjà expérimenté l’un de ces produits, y compris le snus, qui est pourtant interdit en France depuis 1992. En effet, le snus est trois fois plus dosé en nicotine qu’une cigarette et il est plus agressif, car il entre directement en contact avec les muqueuses buccales.

D’une manière générale, les chiffres révèlent que les adolescents les plus consommateurs de ces produits sont ceux dont au moins l’un des parents consomme ces produits. L’environnement familial est donc aussi déterminant que l’environnement amical. Pour les associations, il devient urgent de légiférer et d’interdire ces produits dérivés du tabac pour protéger la santé des jeunes. Au Danemark, le ministre de la santé a annoncé ces derniers jours de nouvelles mesures pour limiter l’accès des jeunes à ces produits, des restrictions de commercialisation des sachets de nicotine et un doublement des taxes sur les produits dérivés du tabac !

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– 15 % DES ADOS ONT DÉJÀ UTILISÉ LA PUFF. L’URGENCE DE VOTER L’INTERDICTION DE LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE JETABLE.alliancecontreletabac.org. Consulté le 20 novembre 2023.
– Le Danemark interdit les arômes et double les taxes sur les sachets de nicotine. www.générationsanstabac.org. Consulté le 20 novembre 2023.
coupe faim

Un médicament contre l’obésité autorisé aux USA -Santé sur le Net | Thierry Payet

En France, près d’un Français sur deux est concerné par le surpoids et l’obésité. Les données épidémiologiques révèlent une hausse très nette des enfants et des adultes impactés. Face à ce fléau, de nouvelles solutions thérapeutiques sont développées. Aux USA, l’agence américaine du médicament (FDA, Food and Drug Administration) vient d’autoriser un nouveau médicament pour lutter contre cette maladie métabolique. Explications.

coupe faim

Obésité, une maladie métabolique multifactorielle

Affronter au surpoids et à l’obésitéles solutions médicamenteuses sont rares. La prise en charge est principalement centrée sur les mesures hygiéno-diététiques (alimentation, activité physique, …) et dans les formes sévères sur la chirurgie de l’obésité ou chirurgie bariatriquequi a connu un essor important ces dernières années en France. Les médicaments contre l’obésité sont rares et par le passé certains d’entre eux ont été l’objet de plusieurs scandales sanitaires.

Chaque nouveau médicament indiqué dans la prise en charge de l’obésité suscite donc un vif intérêt mais appelle aussi à la vigilance. Depuis quelques années, se développe une nouvelle classe de médicaments destinés à lutter contre le diabète de type 2, les analogues du GLP-1 (Glucagon Like Protein-1). Au cours des essais cliniques menés sur ces nouvelles molécules, les chercheurs ont constaté qu’ils étaient capables, non seulement d’améliorer l’équilibre glycémique, mais aussi de contribuer à un meilleur contrôle du poids corporel.

Les analogues du GLP-1 face au diabète et à l’obésité

Ces observations ont conduit à s’interroger sur l’intérêt de prescrire ces médicaments, tout d’abord chez les sujets diabétiques en surpoids ou obèses, puis chez les sujets obèses, qu’ils soient diabétiques ou non. Actuellement, en France, un seul médicament analogue du GLP-1 est disponible dans la prise en charge de certaines formes d’obésité sévère, le liraglutide. Après la mise en place du traitement, la perte de poids est évaluée à 12 semaines. Si elle n’est pas supérieure à 5 % du poids des patients, le traitement est stoppé.

Aux USA, un nouvel analogue du GLP-1 vient d’être autorisé dans la prise en charge de l’obésité, le tirzépatide. Sur le plan pharmacologique, ce nouveau médicament est doté d’un double mécanisme d’action, car il est à la fois analogue du GLP-1 et analogue du GIP (polypeptide insulinotrope glucose-dépendant). Le GIP et le GLP-1 sont des récepteurs d’une hormone, l’incrétine, qui agit sur la sécrétion d’insuline, mais aussi sur la vidange gastrique et donc sur l’appétit et la prise de poids. L’autorisation délivrée par l’agence américaine du médicament indique que le tirzépatide pourra être prescrit chez les sujets adultes en surpoids ou obèses, présentant au moins une comorbidité hypertension artérielle, troubles lipidiques, diabète de type 2, apnée obstructive du sommeil.

Des médicaments sous surveillance

En Europe, le tirzépatide n’est disponible que dans l’indication du diabète de type 2 et ne peut pas être prescrit pour le traitement de l’obésité. En France, ce médicament n’est pas disponible à ce jour. L’autorisation de ce médicament aux USA a fait suite à la publication de deux essais cliniques. Dans l’un de ces essais, mené sur 2 539 adultes en surpoids ou obèses, le tirzépatide a permis d’obtenir une perte de poids moyenne comprise en 15 et 21 kg, selon la dose administrée. D’ici la fin de l’année 2023, le tirzépatide devrait être disponible aux USA en 6 dosages différents. Une demande d’autorisation de mise sur le marché a également été déposée auprès de l’agence européenne du médicament.

Ces nouveaux médicaments contre l’obésité, aux résultats prometteurs, doivent être prescrits dans des contextes spécifiques, par des médecins spécialistes de la prise en charge de l’obésité. En effet, ces traitements présentent des contre-indications, mais également des effets secondaires parfois importants. Le recours à ces traitements est généralement réservé à des formes sévères d’obésité avec comorbidités associées. Ils s’intègrent dans une prise en charge globale de l’obésitéafin de permettre une perte significative et durable de poids, sans compromettre la santé des patients.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– La FDA approuve Lilly’s Zepbound™ (tirzépatide) pour la gestion chronique du poids, une nouvelle option puissante pour le traitement de l’obésité ou du surpoids accompagné de problèmes médicaux liés au poids. investisseur.lilly.com. Consulté le 13 novembre 2023.
Troubles du sommeil et ostéopathie • Blog santé • 8 novembre 2023

Troubles du sommeil et ostéopathie • Blog santé • 8 novembre 2023 | Thierry Payet

Un sommeil réparateur est crucial pour notre bien-être et notre santé en général. Malheureusement, de plus en plus de personnes souffrent de troubles du sommeil, qui peuvent affecter considérablement leur qualité de vie. Dans cet article de blog, j’aimerais faire la lumière sur les causes des troubles du sommeil et sur la manière dont l’ostéopathie peut contribuer à favoriser un sommeil réparateur. Je présenterai également quelques techniques de relaxation qui peuvent vous aider à surmonter les problèmes de sommeil.

Les causes des troubles du sommeil

Les troubles du sommeil peuvent survenir pour diverses raisons. Il est important de comprendre les causes possibles afin de prendre les mesures appropriées pour améliorer le sommeil. Voici quelques causes courantes de problèmes de sommeil :

1. Stress et anxiété : Le stress, les inquiétudes et les peurs sont des déclencheurs courants de problèmes de sommeil. L’esprit est actif et il est difficile de s’éteindre et de se calmer.
2. Douleur et inconfort : La douleur, la tension ou l’inconfort chroniques peuvent perturber considérablement le sommeil.
3. Apnée du sommeil : trouble du sommeil courant dans lequel la respiration est brièvement interrompue pendant le sommeil, ce qui peut entraîner des réveils répétés.
4. Changements hormonaux : Les fluctuations hormonales, comme celles qui surviennent chez les femmes pendant la ménopause, peuvent affecter le sommeil.
5. Facteurs liés au mode de vie : des habitudes de sommeil irrégulières, une consommation excessive de caféine ou d’alcool et un temps d’écran excessif avant de se coucher peuvent nuire au sommeil.

L’ostéopathie pour améliorer le sommeil

L’ostéopathie propose une approche holistique pour améliorer le sommeil. En tant qu’ostéopathe expérimenté à Hambourg, j’ai souvent constaté comment l’ostéopathie aidait les patients souffrant de troubles du sommeil. Voici quelques façons dont l’ostéopathie peut favoriser le sommeil :

1. Réduction du stress : Les techniques ostéopathiques peuvent aider à réduire les tensions musculaires et à calmer le système nerveux. Cela favorise la relaxation et contribue à réduire le stress, qui est souvent une cause majeure des problèmes de sommeil.
2. Soulagement de la douleur : Lorsque des douleurs chroniques ou des maux physiques entraînent des problèmes de sommeil, l’ostéopathie peut aider à soulager la douleur et favoriser la relaxation physique.
3. Améliorer la respiration : Les manipulations ostéopathiques peuvent améliorer la mobilité de la poitrine et des muscles respiratoires, permettant une respiration plus profonde et plus efficace.
4. Équilibrer les changements hormonaux : Si vous souffrez de troubles du sommeil dus à des changements hormonaux, comme ceux qui peuvent survenir pendant la ménopause, l’ostéopathie peut aider à soutenir l’équilibre hormonal.

Techniques de relaxation pour favoriser un sommeil réparateur

En complément des soins ostéopathiques, il existe des techniques de relaxation qui peuvent vous aider à gérer les problèmes de sommeil :

1. Relaxation musculaire progressive : Cette technique consiste à tendre et à détendre consciemment des groupes musculaires individuels pour réduire la tension physique.
2. Exercices de respiration : Des techniques de respiration telles que la respiration abdominale profonde peuvent aider à calmer l’esprit et favoriser une respiration plus calme pendant le sommeil.
3. Méditation : La méditation peut calmer l’esprit et vous aider à entrer dans un état de relaxation favorisant le sommeil.
4. Hygiène du sommeil : adoptez de bonnes habitudes de sommeil, comme créer un environnement de sommeil calme, éviter les écrans avant de vous coucher et maintenir un horaire de sommeil régulier.

Autres liens sur le sujet

Voici quelques liens supplémentaires qui vous fournissent des informations complémentaires sur le thème des troubles du sommeil et de l’ostéopathie :
1. [Deutsche Gesellschaft für Osteopathische Medizin (DGOM) ] – Sur ce site Internet, vous trouverez des informations complètes sur l’ostéopathie et les ostéopathes qualifiés en Allemagne.
2. [Schlafstörungen – Informationen des Bundeszentrale für gesundheitliche Aufklärung] – Ce site fournit des informations sur divers troubles du sommeil et leurs options de traitement.
3. [Entspannungstechniken der Techniker Krankenkasse]

alcool reduire risques

Alcool : Comment réduire les risques ? | Thierry Payet

Loin d’être anodine, la consommation d’alcool représente un véritable sujet de santé publique en raison de la gravité des dommages individuels et collectifs qu’elle peut causer. La question de l’alcool et de ses risques reste pourtant peu évoquée en raison de nombreux tabous et de l’omniprésence de la boisson au sein de notre société. Face à ce problème, la Haute Autorité de Santé publie donc des recommandations destinées aux professionnels de santé dans le but de les aider à mieux informer et accompagner les consommateurs d’alcool dans la réduction des risques associés.

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Consommation d’alcool en France

Synonyme de fête et de convivialité, l’alcool est fortement apprécié au sein de la population française. 87% des personnes de 18 à 75 ans en consomment ainsi que 77% des jeunes de 17 ans. Loin d’être anodine, la consommation d’alcool représente pourtant un véritable sujet de santé publique en raison de la gravité des dommages individuels et collectifs qu’elle peut causer. Il faut dire que l’alcool :

  • Représente la première cause d’hospitalisation;
  • Représente la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac;
  • Représente la deuxième cause de cancer évitable;
  • Est impliqué dans 30% des accidents mortels de la route;
  • Est impliqué dans 30% des cas de violences.

Mais force est de constater que la prise en charge du sujet de l’alcool et de ses risques est loin d’être suffisante au sein de notre société. En effet, la consommation d’alcool ne fait pas l’objet d’un repérage systématique et généralisé. Plus encore, les conduites d’alcoolisation et leurs complications restent sous-diagnostiquées. Et pour beaucoup de praticiens, la consommation d’alcool n’est préoccupante que lorsqu’elle atteint le stade de l’addiction.

Dans ce contexte, la Haute Autorité de Santé souhaite que l’alcool devienne un sujet de santé à part entièreau même titre que l’alimentation, le sommeil ou l’activité physique. L’idée étant de sensibiliser l’ensemble des usagers du système de santé et de faire en sorte qu’ils se sentent concernés par la question de l’alcool tout au long de leur vie et pas uniquement de façon ponctuelle. L’instance publie ainsi des recommandations destinées aux professionnels de santé dans le but de les aider à mieux informer et accompagner les consommateurs d’alcool dans la réduction des risques associés.

Informer pour réduire les risques liés à la consommation d’alcool

Elaborées sous forme de guides, de fiches-outils et de synthèse, ces recommandations visent à aider les professionnels de santé à agir dès le premier recours grâce à un réseau de partenaires. L’objectif affiché ? Informer et accompagner chaque personne, quelles que soient ses habitudes de consommation d’alcool et l’aider à réduire les risques associés en fonction de ses attentes et de ses besoins propres.

À savoir ! Les professionnels de premier recours désignent les acteurs de santé exerçant directement au contact de la population (diététiciens, infirmiers, médecins généralistes, pédiatres, pharmaciens, psychiatres, psychologues, professionnels de la médecine du travail, de la santé de la femme, des milieux scolaires et universitaires, des urgences, travailleurs sociaux et médico-sociaux…).

Pour cela, un repérage systématique, précoce et régulier de tous les usages est préconisé. Car contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce sont les personnes dont les risques n’ont jamais été repérés qui souffrent principalement des dommages liés à l’alcool.

Pour réduire au mieux les risques associés, il conviendra par ailleurs d’agir sur différents facteurs en fonction du profil du consommateur et de :

  • Ses habitudes de consommation (quantité, fréquence, intensité);
  • Son contexte de consommation (situations favorisantes);
  • Son environnement (professionnel, amical);
  • Sa prise de risques.

De l’importance d’un accompagnement personnalisé

La Haute Autorité de Santé précise que l’accompagnement d’une personne vers un moindre risque doit démarrer en ouvrant avec elle le dialogue sur le sujet de l’alcool. Pour cela, il conviendra de ne pas la juger ni la culpabiliser et de favoriser les échanges et l’expression de ses besoins.

Quant à l’accompagnement en lui-même, il sera le fruit d’une construction commune à travers la mise en place d’actions concrètes et pérennes visant à renforcer le pouvoir d’agir du consommateur :

  • En agissant sur ses motivations et ressources internes.
  • En agissant sur ses modalités de consommation.
  • En agissant sur ses capacités à gérer son stress et ses émotions, à résoudre les difficultés et à se maîtriser.
  • En agissant sur la recherche d’alternatives à l’alcool.

Et pour que cet accompagnement soit le plus bénéfique possible pour le consommateur d’alcool, il ne s’appuiera pas seulement sur le professionnel de premier recours consulté. Il fera appel à tout un réseau de partenaires diversifiés aux compétences spécifiques.

Prochaine étape pour la Haute Autorité de Santé ? Œuvrer toujours plus pour la diminution des risques liés à l’alcool. Dans cette optique, l’instance compte publier en 2024 un second volet de recommandations dédié aux femmes puis en 2025, un troisième volet à destination de la jeunesse.

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources

– Alcool : accompagner chaque personne à diminuer son risque. www.has-sante.fr. Consulté le 1er novembre 2023.
changement d'heure biologique

un impact sur notre horloge biologique ? | Thierry Payet

Ce week-end était le dernier du mois d’Octobre, et comme chaque année à cette période, nous sommes passés à l’heure d’hiver. Nombre de personnes se réjouiront d’avoir « gagné » une heure de sommeil supplémentaire. Pour autant, des études avancent que le changement d’heure aurait un impact sur notre horloge biologique et par conséquent sur notre état de santé. Qu’en est-il exactement ? On fait le point.

changement d'heure biologique

L’horloge biologique : c’est quoi ?

Logée dans le cerveau de chaque individu, l’horloge biologique (ou horloge interne) joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de l’organisme. Synchronisée principalement au moyen de la lumière, elle impose un cycle de 24 heures à l’organisme, appelé rythme circadien. Entre autres fonctions, c’est elle qui ajuste la température du corps selon les moments de la journée et qui permet une meilleure consolidation de la mémoire pendant la nuit.

À savoir ! Le rythme circadien désigne un cycle de 24 heures pendant lequel un certain nombre de mécanismes biologiques et physiologiques se répètent au sein de l’organisme. C’est l’horloge biologique qui impose le rythme circadien à l’organisme.

Il arrive cependant que la cadence du rythme circadien soit enrayée. Or, une simple dérégulation peut provoquer l’apparition de diverses pathologies telles que des maladies cardiovasculaires, des maladies métaboliques, des troubles immunologiques voire certains cancers.

Changer d’heure : un geste pas si anodin pour notre horloge biologique

Dans le cas du changement d’heure, les données scientifiques soutiennent qu’avancer ou reculer l’aiguille aurait bien un impact sur l’horloge biologique interne et par conséquent sur l’état de santé. Nombreux sont les troubles qui en découleraient : troubles du sommeil, troubles de la vigilance, accidents de la route, dépressions voire infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux !

A l’instar d’un décalage horaire auquel on serait confronté lors d’un voyage, le passage à l’heure d’hiver ou à l’heure d’été aura ainsi des effets différents selon les profils :

  • Pour les personnes ayant tendance à être plus efficaces le matin (chronotypes matinaux) : une adaptation de l’organisme pouvant prendre quelques jours.
  • Pour les personnes ayant tendance à être plus efficaces le soir (chronotypes tardifs) : une adaptation de l’organisme pouvant durer plusieurs mois.

À savoir ! Certaines personnes sont plus vulnérables aux effets négatifs du changement d’heure comme les enfants en bas âge, les personnes âgées, les travailleurs de nuit etc…

Dès lors, le passage à l’heure d’hiver et à l’heure d’été auraient-ils le même impact sur notre organisme ? Selon certains experts, il serait plus difficile pour l’organisme de composer avec le passage à l’heure d’été. La première raison, que l’on comprend aisément, est le fait de perdre une heure de temps de sommeil. La seconde raison est plus complexe. L’organisme enregistre déjà en moyenne un retard de 10 minutes sur son cycle de 24 heures (et de 30 minutes pour les chronotypes les plus tardifs). Or, avancer l’heure implique d’avancer d’une heure l’horloge biologique et donc d’imposer à l’organisme d’avancer davantage son rythme. Les efforts que l’organisme devra fournir devront donc être plus conséquents, sans compter les effets du manque de sommeil général des français.

À savoir ! On estime le manque de sommeil des français à 30 à 90 minutes de sommeil par jour en moyenne.

Vers la suppression du changement d’heure ?

En mars 2019, l’Union Européenne votait pour la suppression du changement d’heure saisonnier. Ce vote devait être mis en application en 2021. Mais, pour cause de pandémie de Covid-19, l’arrêt du changement d’heure saisonnier a par la suite été ajourné. Bien que le texte relatif à la fin du changement d’heure ne soit actuellement plus à l’ordre du jour, une question demeure : vaudrait-il mieux conserver l’heure d’hiver ou l’heure d’été ?

Avec des journées rythmées à l’heure d’hiver, le soleil se coucherait en moyenne 4 heures plus tard en été qu’en hiver, ce qui permettrait de s’endormir plus tôt et d’avoir un sommeil prolongé et bénéfique pour la santé. En revanche, si le choix se portait sur l’heure d’été, cela aurait des conséquences importantes sur le réveil en hiver et le coucher en été. En plein mois de décembre par exemple, le lever du soleil serait très tardif (à 9h41 le 21 décembre). Or, l’exposition à la lumière du jour joue un rôle important dans la synchronisation de l’horloge biologique. En hiver, l’organisme serait ainsi privé de cette lumière indispensable pour démarrer correctement une nouvelle journée. C’est la raison pour laquelle la plupart des scientifiques penchent pour le maintien de l’heure d’hiver.

En attendant que le Conseil européen se prononce sur la question, il faudra vivre au rythme des changements d’heure saisonniers et continuer à mettre à l’heure nos montres, horloges et réveils !

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources

– Changement d’heure : peut-on s’attendre à un dérèglement de notre horloge biologique ? presse.inserm.fr. Consulté le 28 octobre 2023.

Toucher doux pour les prématurés et les nouveau-nés • Ostéosanté • 8 novembre 2023

Toucher doux pour les prématurés et les nouveau-nés • Ostéosanté • 8 novembre 2023 | Thierry Payet

10h30

En tant qu’ostéopathe expérimenté à Hambourg, j’ai souvent observé des athlètes et des passionnés de fitness venir dans mon cabinet avec différents types de blessures. Les blessures sportives sont malheureusement un problème courant, mais la bonne nouvelle est que l’ostéopathie est une méthode extrêmement efficace pour traiter les blessures sportives et peut aider à prévenir de futures blessures.

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Grossesse et paracétamol : foetus en danger ! | Thierry Payet

De nombreux médicaments sont déconseillés voire contre-indiqués pendant la grossesse. Qu’en est-il du médicament le plus utilisé pour soulager les douleurs, le paracétamol ? Son utilisation entraîne-t-elle des risques pour le fœtus ou pour la mère ? Faut-il absolument soulager les douleurs ? Santé Sur le Net décrypte ces questions.

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Douleurs et grossesse

Au cours de la grossesseil n’est pas rare que la femme enceinte présente des douleurs :

  • D’une intensité plus ou moins forte ;
  • D’une durée brève ou au contraire longue ;
  • A différents endroits du corps ;
  • Liées ou non à la grossesse.

La grossesse peut engendrer certaines douleurs spécifiques chez les femmes enceintes, comme les douleurs ligamentaires, les crampes musculaires, les lombalgies ou encore les douleurs liées aux contractions utérines à l’accouchement. Mais les femmes enceintes peuvent être confrontées à d’autres situations douloureuses qui n’ont en apparence rien à voir avec leur état :

  • Une blessure ou un traumatisme ;
  • Des crises de migraine ;
  • Des douleurs liées à une pathologie préexistante ;
  • Une infection ;

Comment la femme enceinte doit-elle réagir en cas de douleurs ? Certaines craignent de prendre des médicaments antalgiques pendant la grossesse. Pourtant, les douleurs ne doivent pas être prises à la légère et être soulagées efficacement pour le bien-être et la santé de la mère et de l’enfant. La prise en charge des douleurs aiguës ou chroniques est importante. En effet, les douleurs sévères chroniques sont associées à un risque d’hypertension artérielle, d’anxiété et de dépression, des troubles susceptibles d’impacter négativement le déroulement de la grossesse.

Quels traitements contre la douleur pendant la grossesse ?

Face aux douleurs de la femme enceinte, pour limiter le recours aux médicaments antalgiquesil est primordial d’identifier la cause des douleurs, surtout si ces douleurs persistent au-delà de quelques jours. Il est conseillé de consulter un médecin pour rechercher et déterminer la cause des douleurs. Parfois, en traitant la cause, les douleurs disparaissent en quelques jours sans traitement antalgique. C’est le cas par exemple du déficit en magnésium fréquent chez la femme enceinte et qui provoque des douleurs musculaires et articulaires. Une supplémentation en magnésium supprime les douleurs !

En cas de douleurs, il faut si possible en comprendre la cause et dans tous les cas soulager les douleurs.

Le paracétamol, le médicament antalgique de choix chez la femme enceinte ?

Le paracétamol est un antalgique de palier 1 (non opioïde) mais aussi un antipyrétique (soulage la fièvre). C’est sans aucun doute le médicament antalgique le plus utilisé pour soulager les douleurs légères à modérées chez l’enfant et l’adulte, y compris chez la femme enceinte. Son utilisation est possible tout au long de la grossesse. Si les études ont montré qu’il n’entraîne aucun risque de malformations fœtales, est-il pour autant sans danger pour l’enfant à naître ? De récents travaux semblent montrer qu’il influencerait le développement de certains troubles.

À savoir ! Puis-je prendre du paracétamol en allaitant ? La quantité de paracétamol ingérée par l’enfant via le lait maternel est faible. D’après les calculs des pharmacologues, l’enfant n’ingère que jusqu’à 4% de la dose pédiatrique (en mg/kg/jour). A ce jour, aucun effet notable n’a été recensé suite à l’utilisation du paracétamol au cours de l’allaitement. Une étude a été publiée, suite à des analyses effectuées sur une quarantaine d’enfants allaités par des mères sous paracétamol. Le paracétamol est actuellement recommandé dans le traitement des douleurs légères à modérées chez les femmes allaitantes.

Le paracétamol est-il dangereux pour le fœtus ?

Les études publiées sur les effets du paracétamol au cours de la grossesse sont nombreuses dans la littérature scientifique et se montrent globalement rassurantes, à tous les stades de la grossesse. Aucun risque de malformation ou de toxicité fœtale ou néonatale n’a été mis en évidence.

Des récentes études semblent incriminer la prise de paracétamol au cours de la grossesse dans le développement de troubles comportementaux chez l’enfant. Ainsi, une étude anglaise a porté sur 7 796 femmes enceintes, interrogées à la 18ème et à la 32ème semaine de grossesse sur leur prise de paracétamol au cours des trois derniers mois. D’éventuels troubles du comportement ont été dépistés chez les enfants à l’âge de 7 ans.

Les résultats montrent que la consommation de paracétamol au cours de la grossesse est associée à une probabilité supérieure de problèmes comportementaux à la naissance, de signes d’hyperactivité et de troubles émotionnels chez l’enfant. Cette étude semble indiquer un lien entre l’utilisation du paracétamol pendant la grossesse et la survenue de troubles comportementaux dans l’enfance. Le paracétamol pourrait perturber le développement cérébral de l’enfant, provoquant ces troubles. Ces résultats nécessitent des investigations complémentaires, d’autant plus qu’aucune donnée sur l’indication, la posologie et la durée du traitement n’a été prise en compte dans l’étude.

Parallèlement, les résultats de 13 études menées sur le paracétamol, impliquant plus d’un million de personnes, ont été compilés et semblent indiquer que l’exposition prénatale au paracétamol pourrait accroître le risque d’asthme chez l’enfant. Les enfants, nés d’une mère ayant pris du paracétamol durant la grossesse, ont un risque supérieur de développer un asthme, surtout si l’exposition à cette substance a eu lieu au premier trimestre. Une surveillance particulière de ces enfants pourrait être nécessaire, en particulier s’ils présentent d’autres facteurs de risque d’asthme (antécédents familiaux, allergies).

Des études complémentaires sont désormais nécessaires pour approfondir les effets éventuels du paracétamol sur l’enfant à naître. Actuellement, ce médicament antalgique est le seul autorisé tout au long de la grossesse, pour soulager les douleurs faibles à modérées. Les résultats obtenus dans ces études ne démontrent pas de lien de causalité direct entre la prise de paracétamol et les troubles de la santé observés. Si ces données se montrent rassurantes, elles incitent les femmes enceintes à utiliser le paracétamol avec parcimonie.

Le paracétamol en pratique chez la femme enceinte

Les autorités sanitaires recommandent l’utilisation du paracétamol quel que soit le terme de la grossesse. Mais la prise de paracétamol doit respecter quelques règles de prudence :

  • Demander l’avis d’un professionnel de santé pour rechercher la cause des douleurs ;
  • Utiliser la posologie minimum efficace pour soulager les douleurs ;
  • Prendre le médicament sur la durée la plus brève possible ;
  • Limiter la fréquence des traitements à base de paracétamol au cours de la grossesse ;
  • Si les douleurs ne sont pas suffisamment soulagées ou persistent, consulter pour une éventuelle alternative thérapeutique.

Et bien sûr, respecter la posologie maximale autorisée du paracétamol, car ce médicament est associé à des effets indésirables graves (toxicité hépatique) en cas de surdosage. L’atteinte du foie (hépatite toxique) est liée au surdosage en paracétamol, que ce soit pendant ou en dehors de la grossesse.

Quelles alternatives au paracétamol pendant la grossesse ?

Parallèlement au paracétamol, il existe d’autres médicaments antalgiques de palier 1, l’aspirine et les antiinflammatoires non stéroïdiens. Mais sont-ils autorisés pendant la grossesse ?

Puis-je prendre de l’aspirine ou de l’ibuprofène contre les douleurs ?

L’aspirinele plus ancien remède contre la douleur, est déconseillé pendant la grossesse et formellement contre-indiqué à partir de 24 semaines d’aménorrhéecar il entraîne des risques de saignements chez la mère et le fœtus, ainsi que des problèmes circulatoires.

À savoir ! L’aspirine peut être prescrite à des doses faibles au cours de la grossesse, en particulier pour réduire le risque de fausse-couche. Mais ce médicament n’est pas antalgique à cette posologie. Il faut des doses plus importantes (> 500 mg/jour) pour soulager les douleurs.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont déconseillés au début de la grossesse et formellement contre-indiqués à partir du 6ème mois de grossesse. Ils peuvent en effet provoquer des complications gravissimes pour le fœtus : la mort fœtale in utero ou à la naissance, une insuffisance rénale et/ou cardiopulmonaire. Ces effets peuvent survenir même après une seule prise de médicament.

A noter ! Les antalgiques opiacés (morphine et dérivés) peuvent être prescrits sous contrôle médical régulier et avec une surveillance rapprochée de la grossesse. Ces médicaments sont réservés à des contextes cliniques particuliers (douleurs très intenses chez des femmes souffrant de pathologies importantes).

A ce jour, l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) recommande de privilégier le paracétamol pour le traitement des douleurs chez la femme enceinte à tous les stades de la grossesse. En cas de douleurs non soulagées par le paracétamol, d’autres médicaments peuvent être envisagés par le médecin. Quelle que soit la situation, les femmes enceintes doivent éviter toute automédication et prendre conseil auprès d’un professionnel de santé (médecin, sage-femme, pharmacien) avant de prendre un médicament. Pour en savoir plus sur les médicaments et la grossesse, elles peuvent également consulter le site internet du Centre de Référence sur les Agents Tératogènes : JE LES MET EN CAISSE.

Les alternatives non médicamenteuses peuvent également contribuer à soulager certaines douleurs de la femme enceinte, par exemple des séances de kinésithérapie en cas de douleurs lombaires. Demandez conseil à votre médecin.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Paracétamol – Grossesse et allaitement. www.le-crat.fr. Consulté le 13 juillet 2023.
– Traitement de la douleur durant la grossesse. ansm.sante.fr. Consulté le 13 juillet 2023.