On imagine souvent qu’une activité physique régulière nécessite de déployer de grands efforts et d’y consacrer beaucoup de temps pour qu’elle se révèle bénéfique pour la santé. Or, augmenter même légèrement ses efforts physiques permettrait de réduire le risque de décès prématuré. C’est ce que suggère une étude récemment parue dans le Journal britannique de médecine sportive. On fait le point.
Manque d’activité physique et risque de décès
Associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, de cancers et de décès précoce, la sédentarité représente un ennemi de taille pour notre santé. On ne saurait donc que trop conseiller de rester en mouvement un maximum pendant la journée.
À savoir !L’inactivité physique est à distinguer de la sédentarité. L’inactivité physique désigne la non-atteinte des recommandations de l’OMS (30 minutes 5 fois par semaine) alors que la sédentarité désigne une activité ne nécessitant qu’une très faible dépense énergétique.
Le problème est que l’on imagine souvent qu’une activité physique régulière nécessite de déployer de grands efforts et d’y consacrer beaucoup de temps pour qu’elle se révèle bénéfique pour la santé. Tel n’est pourtant pas le cas. Il y a plusieurs années, une vaste étude américaine menée pendant 15 ans sur 90 000 hommes et femmes avait en effet démontré que 30 minutes de sport par jour permettait de réduire les risques de décès jusqu’à 50%. Ces conclusions sont aujourd’hui soutenues par une nouvelle étude parue dans le British Journal of Sports Medicine et selon laquelle une augmentation de l’activité physique, même légère, suffirait à protéger les personnes inactives du risque de décès prématuré.
Quelques minutes d’activité physique en plus
Dans le cadre de cette grande étude, les scientifiques ont souhaité définir le niveau d’activité physique minimum nécessaire pour améliorer sa santé. Ils se sont donc appuyés sur les résultats de près de 200 travaux préexistants et regroupant pas moins de 30 millions de personnes !
Après avoir compilé les données et pondéré les résultats en fonction du degré de solidité des différentes études, les chercheurs ont pu dresser une conclusion étonnante. Le risque de décès prématuré chez les personnes inactives se voit réduit de 23 % pour à peine plus d’une heure d’activité modérée à intense par semaine !
À savoir !La marche d’un bon pas ou la montée d’escaliers désignent des activités d’intensité modérée. Les activités d’intensité élevée sont quant à elles la marche rapide, la course, le port de charges lourdes ou le vélo.
Ainsi donc, une dizaine de minutes d’effort par jour suffiraient à avoir un impact positif sur la santé. Et pour cela, nul besoin de se rendre à la salle de sport, des mouvements de la vie quotidienne comme une simple marche rapide peuvent faire l’affaire ! Ces résultats vont dans le sens des recommandations sanitaires actuelles. Les auteurs de cette étude précisent néanmoins que le bénéfice d’une activité physique régulière sur la réduction du risque de décès diffère selon la cause du décès. Important pour les décès dus à une maladie cardiovasculaire, il l’est moins pour les décès survenant après un cancer.
Publié le 25 avril 2019 par Julie P., Journaliste scientifique. Mis à jour par Déborah L., Docteur en Pharmacie, le 16 mars 2023.
Sources
– Augmenter son niveau d’activité physique, même légèrement, est bénéfique sur la mortalité, selon une vaste méta-analyse. lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 8 mars 2023. – Activité physique non professionnelle et risque de maladies cardiovasculaires, de cancer et de mortalité : une méta-analyse dose-réponse de grandes études prospectives. bmj.com. Consulté le 8 mars 2023.
Pourquoi l’ostéopathie n’est-elle pas remboursée ?
En premier lieu, l’ostéopathie, bien que réglementé, n’est pas une profession de santé.
En effet, Les « professions de santé » sont décrites du code de la santé publique (CSP) et séparées en plusieurs catégories :
Les professions médicales sont décrites dans le livre 1 du CSP
Dedans on y retrouve notamment les médecins, chirurgiens-dentistes et sages femmes)
Les auxiliaires médicaux dans le livre 3 du CSP
Dedans on y retrouve les infirmiers, les masseurs kinésithérapeutes, les pédicures-podologues, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, orthoptistes, manipulateur d’électroradiologie médicale, audioprothésiste, opticien-lunetier, de prothésiste, orthoprothésiste pour l’appareillage des personnes en situation de handicap et la profession de diététicien (liste à laquelle on peut rajouter la profession de conseiller en génétique).
De ce fait, on décrit souvent l’ostéopathie comme une profession de LA santé.
Nuance certes mais qui a son importance au niveau législatif…
Dans un second point on peut noter une étude réalisée en 2019 par le Registre des Ostéopathes Français en partenariat avec le cabinet Asteres études & conseil et CBF assurances.
Cette étude se concentre sur les lombalgies (douleurs lombaires) et cervicalgies (douleurs cervicales) et évalue l’impact économique des soins ostéopathiques en complément de la médecine pour les entreprises, l’assurance maladie, les patients et les complémentaire santé.
On note qu’en France 2,57 millions de personnes souffrent de lombalgie et 847 000 personne souffrant de cervicalgie.
Parmi cette population 6% des personnes se rendent chez un.e ostéopathe en complément de la médecine.
Le rapport conclue que le non-remboursement de l’ostéopathie par l’assurance maladie fait :
Economiser aux entreprises 51 millions d’euros par an (moins d’arrêts de travail)
Economiser 29 millions à l’assurance maladie
Entraine un déficit pour les patient.es et les complémentaire santé de 13 millions d’euros
Et si l’ostéopathie était remboursée ?
Partons ensemble dans un monde hypothétique où l’ostéopathie serait remboursée par l’assurance maladie !
Si on utilise les chiffres du rapport ci-dessus on peut estimer que pour l’assurance maladie, le remboursement entrainerait un coût non négligeable (au minimum 13 millions d’euros)
Pour que l’ostéopathie soit remboursée il est a supposé que cette dernière doivent rentrer dans le livre I ou 3 (ou la création d’un nouveau) du code de la santé publique.
Une entrée dans le livre 3 entrainerais un changement dans le fonctionnement des consultations car ces dernières pourraient devenir soumise à prescription médicale.
Une entrée dans le livre 1 positionnerais les ostéopathes aux côtés des médecins, chirurgiens-dentistes et sage-femme ce qui paraît peu réalisable étant donné la différence du niveau d’étude.
Il semble donc qu’un changement des études ostéopathiques sembles une piste pour s’intégrer dans ce processus (universitarisation ou niveau supérieur d’étude par exemple)
D’un autre côté, il est probable que le montant du remboursement des séances ostéopathiques ne soit pas identique au prix actuel (généralement aux alentours de 55-60€).
Supposons que ce montant soit de 30€ (comme cela est le cas des psychologues conventionnés) il est évidement que de nombreux praticiens auront une baisse importante de revenus avec probablement une stratégie d’adaptation :
Des séances plus courtes
Des praticiens moins disponibles (mentalement et physiquement) pour leurs patient.es
Une qualité de soin diminuée
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Faudrait-il que l’ostéopathie soit remboursée par l’assurance maladie ?
Donnez nous votre avis et vos arguments en commentaire !
La semaine de lutte contre le Cancer en Mars est une occasion de mobiliser la population à travers le monde pour lutter contre cette maladie
Cette année du 13 au 19 Mars, nous célébrons cet événement qui souligne l’importance de la prévention, du diagnostic précoce, du dépistage et du traitement du cancer.
Le mois de Mars, également connu sous le nom de ”Mars Bleu“ est désigné comme le mois de sensibilisation au cancer colorectal. Une occasion de rendre hommage aux personnes touchées par le cancer, aux professionnels de la santé ainsi qu’aux chercheurs qui travaillent sans relâche pour trouver des traitements efficaces contre cette maladie.
Dans cet article, nous allons examiner les chiffres clés du cancer colorectal, les causes de cette maladie, le dépistage précoce, les moyens de prévention et les traitements disponibles.
I- Qu’est-ce que le cancer colorectal ?
Le cancer colorectal, ou cancer du côlon et du rectum, est un cancer qui se développe dans le gros intestin (côlon). C’est l’un des types de cancer les plus fréquents en France. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 1,4 million de nouveaux cas de cancer colorectal ont été diagnostiqués en 2020, ce qui en fait le troisième cancer le plus fréquent chez les hommes après ceux de la prostate et du poumon et le deuxième chez les femmes après celui du sein.
Cette maladie est la 2e cause de mortalité par cancer en France mais, détectée tôt, elle est guérie dans 9 cas sur 10. Elle touche chaque année plus de 43 000 personnes en France (dont environ 23 000 hommes et 20 000 femmes).
le cancer colorectal est responsable de plus de 17 000 décès par an. Il est souvent diagnostiquée chez les personnes âgées de plus 50 ans, mais il peut également toucher les personnes plus jeunes.
II- Comment se forme et se développe un cancer colorectal ?
Le cancer colorectal prend plusieurs années à se former, comme la plupart des cancers. Il commence habituellement par des polypes dans la paroi interne du côlon. Les polypes sont des excroissances qui peuvent être bénignes ou malignes.
Cette maladie se forme lorsque les cellules normales dans la paroi interne du côlon ou du rectum se transforment en cellules cancéreuses. Cette transformation se produit en raison de changements dans l’ADN des cellules, qui peuvent être causés par plusieurs facteurs.
Dans environ 80 % des cas, les cancers du côlon se forment à partir d’une tumeur bénigne appelée polype adénomateux ou adénome. Bien que ces tumeurs bénignes soient courantes et généralement sans danger, environ 2 à 3 % d’entre elles évoluent et se transforment en cancer. Ce processus de transformation est lent et prend en moyenne plus de 10 ans.
III- Quels sont les causes ou facteurs de risque d’un cancer du côlon ?
Le risque de développer un cancer du côlon augmente avec l’âge : plus de 90 % des personnes atteintes ont plus de 50 ans. Et antécédent familial de cancer du côlon ou du rectum, et les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique), les maladies génétiques (polypose adénomateuse familiale) et le syndrome de Lynch (ou HNPCC), ont également des facteurs de risque.
Les habitudes de vie sont aussi en cause :
Une alimentation riche, notamment en graisses animales ;
Une consommation importante de viandes rouges ;
Le manque d’activité physique ;
L’obésité et le surpoids ;
Le tabagisme et la consommation ;
Bon à savoir
L’OPS travaille avec les pays pour mettre en œuvre dans la Région des Amériques les trois initiatives mondiales lancées par l’Organisation mondiale de la Santé pour faire face au fardeau mondial du cancer : L’initiative mondiale contre le cancer du sein, la Stratégie mondiale pour l’élimination du cancer du col de l’utérus et l’Initiative mondiale pour le cancer de l’enfant.
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IV- les moyens de prévention et le dépistage précoce
La prévention et le dépistage sont deux éléments clés pour lutter contre le cancer colorectal.
La prévention du cancer colorectal peut être réalisée par l’adoption d’un mode de vie sainnotamment une alimentation riche en fibres, une activité physique régulière, la limitation de la consommation d’alcool et l’arrêt du tabagisme. La prise de médicaments tels que l’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peut également réduire le risque de cancer colorectal.
En revanche, le dépistage précoce est essentiel pour la prévention et le traitement réussi du cancer colorectal. Les tests de dépistage peuvent détecter la présence de polypes précancéreux ou de cancers à un stade précoce, lorsque les chances de guérison sont les plus élevées.
Les tests de dépistage couramment utilisés comprennent :
La coloscopie ;
Le test de l’ADN fécal ;
Le test de recherche de sang occulte dans les selles et la sigmoïdoscopie ;
Les recommandations de dépistage varient en fonction des facteurs de risque individuels tels que :
L’âge ;
Les antécédents familiaux et personnels de cancer colorectal ;
Les résultats des tests de dépistage antérieurs ;
En général, il est recommandé de commencer le dépistage du cancer colorectal à l’âge de 50 ans pour les personnes qui ne présentent pas de facteurs de risque particuliers. Les personnes à risque élevé peuvent nécessiter un dépistage plus précoce et plus fréquent. Il est nécessaire de discuter avec son médecin des options de prévention et de dépistage appropriées en fonction de ses antécédents médicaux et de ses facteurs de risque individuels. En résumé, la prévention et le dépistage sont des mesures importantes pour prévenir le cancer colorectal ou le diagnostiquer tôt lorsque le traitement est le plus efficace.
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Traitements pour le cancer colorectal : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie
Le traitement du cancer colorectal dépend de plusieurs facteurs, tels que le stade du cancerl’état de santé général du patient, son âge et ses préférences personnelles. Les principales options de traitement comprennent la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie.
La chirurgie est généralement le premier traitement recommandé pour le cancer colorectal. Elle implique l’ablation de la partie affectée du côlon ou du rectum, ainsi que des ganglions lymphatiques environnants. Si le cancer s’est propagé à d’autres parties du corps, une chirurgie plus complexe peut être nécessaire.
La chimiothérapie est un traitement médicamenteux qui utilise des produits chimiques pour tuer les cellules cancéreuses. Elle peut être administrée avant ou après la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur ou pour éliminer les cellules cancéreuses restantes.
La radiothérapie utilise des rayonnements pour détruire les cellules cancéreuses et peut être utilisée en conjonction avec la chirurgie et/ou la chimiothérapie.
Bon à savoir
les guides cancer info, est un service proposé par l’institut national de Cancer, en partenariat avec la ligue contre le cancer et un groupe d’association. Ils offrent des ressources fiables et des informations précises sur les différents types de cancer. Afin que chacun puisse accéder aisément, l’information est disponible sous 3 formes: téléphonique, numérique ( les site internet et l’Institut) et papier (les guides d’information).
Sources :
[1] Le cancer colorectal – Institut National du Cancer – MAI 23 mars 2021
[2] Les cancers du côlon et du rectum et leurs facteurs de risque – Ameli – 31 août 2021
[3] Cancer du colon rectum – Santé publique France – MAJ 6 juillet 2021
[4] Dépistage et prévention du cancer colorectal – HAS – juin 2013
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Certains matins d’hiver, les températures extérieures nous inciteraient bien à rester sous la couette ! Mais au-delà du simple manque de motivation à affronter le froid, il semblerait que nos besoins en sommeil varient bel et bien au gré des saisons. C’est ce que suggère une récente étude allemande publiée dans la revue Frontières.
Sommeil : un besoin vital
Indispensable à la récupération physique de l’organisme, le sommeil joue également un rôle important dans la restauration de l’énergie, les sécrétions hormonales ou l’élimination des toxines de l’organisme. C’est dire combien la qualité du sommeil a des conséquences directes sur la qualité de vie de l’individu.
Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), un adulte de 18 à 64 ans a besoin de dormir au minimum sept heures par nuit. Il semblerait cependant que nos besoins en sommeil varient au gré des saisons avec une période de sommeil sensiblement plus longue en hiver. C’est du moins ce que suggère une récente étude allemande publiée dans la revue Frontières.
Des besoins en sommeil qui varient selon les saisons
Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont analysé sur un an les enregistrements de durée et la structure du sommeil de plus de 180 patients citadins venus faire un bilan du sommeil au sein de la clinique Charité Medical University de Berlin. Ces patients ne prenaient pas de traitements affectant les cycles du sommeil, devaient s’endormir à l’heure habituelle et avaient interdiction de programmer un réveil le matin. L’objectif était en effet d’estimer leurs besoins réels en sommeil. Les scientifiques ont ensuite procédé à un examen médical durant trois nuits appelé « polysomnographie » sur 292 patients présentant des troubles du sommeil neuropsychiatriques pour évaluer la qualité et la durée du sommeil de chaque participant.
À savoir !La polysomnographie désigne un examen complet permettant d’étudier la physiologie du sommeil d’un individu. Elle a pour objectif d’évaluer la présence éventuelle de troubles du sommeil et de les quantifier.
Les chercheurs ont alors constaté que l’architecture du sommeil des participants variait en fonction des saisons avec :
Une durée du sommeil paradoxal rallongée naturellement d’une demi-heure par nuit par rapport à l’été.
Une durée de sommeil plus importante pouvant aller jusqu’à une heure de plus en hiver qu’en été.
À savoir !Le sommeil paradoxal correspond au moment où l’activité cérébrale est proche de celle de la phase d’éveil. Important pour la récupération mentale, il est surnommé “période des rêves” car c’est à ce moment-là que le cerveau fabrique les songes les plus intenses et qui ont le plus de chance de rester en mémoire au réveil.
De l’intérêt de dormir plus en hiver
Si les auteurs conviennent que ces résultats nécessitent d’être approfondis au moyen d’une étude plus large, ces premiers éléments soutiennent la thèse de l’existence d’une saisonnalité du sommeil avec une sensation de ralentissement pendant l’hiver : “Même si nos performances restent inchangées, au cours de l’hiver, la physiologie humaine est régulée à la baisse, avec une sensation de fonctionnement à vide en février ou mars ».
Ces résultats confirment également le rôle essentiel de la lumière sur nos rythmes de sommeil. Dès lors, pour que le sommeil soit en phase avec la saisonnalité actuelle, les scientifiques recommandent de s’exposer à la lumière du jour, particulièrement le matin, et d’augmenter son temps de sommeil en se couchant une demi-heure à une heure plus tôt le soir. De quoi garder un maximum d’énergie en réserve pour affronter l’hiver !
Déborah L., Docteur en Pharmacie
Sources
– Saisonnalité du sommeil humain : données polysomnographiques d’une clinique neuropsychiatrique du sommeil.frontiersin.org. Consulté le 26 février 2023.
Entre 1975 et 2016, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la prévalence mondiale de l’obésité a pratiquement triplé. Aux USA, environ 30 % seulement de la population a un poids considéré comme normal. L’obésité touche les hommes comme les femmes, les adultes comme les enfants, aussi bien dans les pays occidentaux que dans les pays en voie de développement. Le 4 mars est consacré à la journée mondiale contre l’obésité, l’occasion de poursuivre la lutte contre le surpoids, mais aussi contre les idées reçues.
L’obésité est une maladie chronique
L’obésité et le surpoids touchent la France comme d’autres pays européens. Au fil des années, le diagnostic et la prise de cette pathologie multifactorielle ont beaucoup évolué, grâce à l’évolution des connaissances sur les causes, les mécanismes, les conséquences et les traitements possibles de l’obésité. En témoigne la publication récente de nouvelles recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour la prise en charge et le suivi de l’obésité des adultes.
Très récemment, la HAS a publié le nouveau guide des soins, de l’accompagnement et du suivi global de l’adulte en surpoids ou obèse. Ce guide comprend notamment huit fiches destinées aux différents professionnels impliqués dans la prise en charge multidisciplinaire de l’obésité : le médecin traitant, le psychologue, le travailleur social, l’enseignant en activité physique adaptée (APA), le diététicien, l’infirmier, le kinésithérapeute, l’ergothérapeute et le psychomotricien.
La lutte contre les idées reçues sur l’obésité et la stigmatisation
Ce guide insiste par ailleurs sur 14 messages clés destinés à améliorer les pratiques de l’ensemble des professionnels concernés par la prise en charge de l’obésité. L’objectif est de permettre un dépistage le plus précoce possible associé à une évaluation précise des habitudes de vie (alimentation, activité physique, sédentarité). Parmi ces messages, figurent notamment l’implication forte du patient dans la construction du projet de soins personnalisés, l’évaluation systématique de tout facteur de vulnérabilité (difficultés psychologiques, troubles psychiatriques, difficultés sociales, familiales ou professionnelles), mais aussi le repérage et la prévention de la stigmatisation.
La grossophobie qui se définit comme « l’attitude de discrimination envers les personnes obèses ou en surpoids » représente en effet un écueil important pour la prise en charge et l’accompagnement des personnes en situation de surpoids. Elle démontre à quel point l’obésité reste une maladie méconnue et mal comprise de la population, mais aussi de certains professionnels. Il faut pourtant savoir que l’obésité est une maladie chronique, très souvent liée à une prédisposition génétique ou encore que certaines formes d’obésité sont associées à la prise de médicaments.
Durant la journée mondiale de l’obésité participer au « kilomètre contre l’obésité »
La journée mondiale contre l’obésité a notamment pour vocation de changer le regard sur les personnes en situation de surpoids, pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination dont elles sont victimes. Dans le cadre de la journée mondiale du 4 mars, est organisé le challenge connecté « kilomètre contre l’obésité ». Pendant une semaine, tous ceux et toutes celles qui le souhaitent pourront participer à cette initiative, en marchant, en courant, en nageant ou encore en pédalant au nom de la lutte contre l’obésité.
Sur le site de la journée mondiale contre l’obésité ou sur l’application Décathlon Coach, chaque participant pourra comptabiliser ses heures d’activité physique. Une carte des événements organisés partout sur le territoire sera disponible sur le site de la journée mondiale. En contribuant au succès de cette journée, chacun peut participer à faire connaître l’obésité, une maladie aux conséquences importantes sur la vie quotidienne, sur la santé physique comme mentale !
Estelle B., Docteur en Pharmacie
Sources
– Samedi 4 mars 2023, journée mondiale contre l’obésité. journeemondialecontrelobesite.com. Consulté le 20 février 2023. – Guide du parcours de soins : surpoids et obésité de l’adulte. has-sante.fr. Consulté le 20 février 2023.
Le rôle des infirmiers libéraux est en constante évolution. En plus des soins qu’elles dispensent à leurs patients, elles sont également de plus en plus impliquées dans la dimension éducative de leur profession. En effet, elles jouent un rôle crucial dans l’éducation et la prévention des maladies, en particulier dans le cadre des soins à domicile. L’éducation du patient est un aspect important des soins de santé modernes, et les infirmiers libéraux sont en première ligne pour dispenser cette éducation. Elles peuvent aider les patients à comprendre leur condition médicale, à prendre en charge leur traitement et à adopter un mode de vie plus sain. La méthode Préparation – Distribution – Administration (PDA) peut également jouer un rôle important dans les soins dispensés par les infirmières libérales. En utilisant cette méthode, elles peuvent s’assurer que les médicaments sont préparés et administrés en toute sécurité, ce qui peut réduire les risques d’erreurs médicamenteuses et améliorer les résultats pour les patients.
I – La méthode Préparation – Distribution – Administration (PDA)
La Préparation – Distribution – Administration (PDA) est une méthode utilisée pour garantir la sécurité et l’efficacité de l’administration des médicaments dans le domaine de la santé. Elle consiste à préparer les médicaments dans une zone spécialement dédiée à cet effet, à les distribuer aux infirmières chargées de les administrer, puis à superviser l’administration pour s’assurer que chaque patient reçoit le bon médicament, à la bonne dose, au bon moment. Bien que cette méthode soit un secteur partagé entre les infirmières libérales et les pharmaciens, ces derniers étant plus orientés vers le conseil. Tandis que les infirmières libérales sont dotées d’une expertise spécifique pour l’éducation des patients. Ces dernières jouent un rôle clé dans la mise en œuvre de la méthode PDA. Elles doivent être formées à l’utilisation de la méthode, y compris à la préparation des médicaments, à la vérification des doses, à l’administration des médicaments et à la documentation des soins. Cependant, la méthode PDA peut aider à réduire les erreurs médicamenteuses, améliorer la sécurité des patients et simplifier les processus de travail pour les infirmiers. Elle peut ainsi permettre de gagner du temps en réduisant le temps consacré à la préparation et à la distribution des médicaments.
II – La règle des 5 B
Pour garantir la sécurité lors de l’administration des médicaments, la règle des 5 B sert de guide. Elle consiste à administrer :
Au bon patient
Le bon médicament : l’infirmière doit prendre le temps de lire attentivement l’étiquette du médicament lors de la préparation et juste avant de le donner au patient.
A la bonne dose : l’infirmière s’assure de l’administration de la bonne concentration, dilution et dose du médicament prescrit. Il ne doit pas hésiter à poser des questions au prescripteur ou au pharmacien lorsque la dose prescrite diffère de la posologie habituelle.
Par la bonne voie, exige que l’infirmier utilise la voie d’administration prescrite et qu’il fasse preuve d’une attention particulière pour les voies à risque, notamment la voie intrathécale.
Au bon moment, l’infirmière respecte les heures et la fréquence spécifiques pour l’administration de certains médicaments.
Les interruptions de tâches peuvent souvent entraîner des erreurs. Pour cette raison, les infirmières libérales évitent les perturbations lorsqu’elles préparent ou reconstituent des médicaments. Elles informent les patients et leur entourage de leurs actions, et trouvent un endroit approprié pour mener à bien la préparation. En parallèle, elles estiment la durée de leur travail et demandent que personne ne les dérange pendant ce temps.
III – Education thérapeutique du patient
Dans le cadre de leur rôle éducatif, les infirmières peuvent également jouer un rôle primordial dans la prévention des maladies. Elles peuvent aider à promouvoir la santé et la prévention des maladies en fournissant des informations sur les facteurs de risque, tels que l’obésité , le tabagisme , l’alcool et le manque d’exercice. Elles conçoivent des plans de prévention personnalisés pour les patients, qui incluent des recommandations sur la nutrition, l’exercice et la surveillance régulière de leur santé. Cependant, l’éducation des patients ne doit pas être juste considérée comme une tâche annexe à la pratique infirmière. En opposition, elle doit être intégrée dans le processus de soins globaux, en tenant compte des besoins et des priorités de chaque patient. En revanche, les infirmières ont une attribution de plus en plus importante à jouer dans l’éducation et la prévention des maladies. En fournissant une éducation de qualité aux patients, elles peuvent aider à améliorer la santé et le bien-être de leurs patients, ainsi qu’à réduire les coûts de santé globaux. À noter que, pour maximiser l’impact de leur travail éducatif, les infirmières doivent intégrer l’éducation des patients dans leur pratique quotidienne et s’assurent que leur approche est personnalisée et adaptée aux besoins individuels de chaque souffrant.
IV- gestion des risques liés à la prise de médicament à domicile
La prise de médicaments à domicile comporte certains risques pour la santé, notamment en ce qui concerne la sécurité, l’efficacité et l’interaction avec d’autres médicaments ou conditions médicales. Afin de minimiser ces dernières, les infirmières fournissent des soins spécialisés en assurant une communication efficace entre les patients, les médecins et les pharmaciens d’une part, et en mettant des pratiques courantes d’autre part. Voici quelques-unes qu’elles utilisent pour assurer la sécurité des patients : Éducation des patients : Les infirmières peuvent éduquer les patients sur l’importance de suivre les instructions de dosage et d’administration des médicaments, ainsi que sur les effets secondaires possibles. Elles peuvent ensuite aider les patients à identifier les signes et les symptômes d’une réaction allergique ou d’une surdose de médicaments. Évaluation de l’état de santé : Les infirmières peuvent surveiller l’état de santé des patients pour détecter les effets indésirables des médicaments et les interactions médicamenteuses potentielles. Elles peuvent également aider les patients à surveiller leur propre santé et à signaler tout problème à leur médecin ou à leur pharmacien. Administration de médicaments : Les infirmières peuvent aider les patients à prendre leurs médicaments correctement et à temps, en suivant les instructions de dosage et d’administration. Coordination des soins : Les infirmières peuvent travailler en collaboration avec les médecins et les pharmaciens pour assurer une coordination efficace des soins. Elles peuvent aider à résoudre les problèmes de médicaments et soutenir les patients à obtenir les médicaments dont ils ont besoin.
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La scoliose idiopathique de l’adolescent (SIA) est un événement multifactoriel et est connue pour être causée par les facteurs suivants :
anomalies de croissance génétiques, neurologiques et squelettiques, variables histologiques, notamment modifications du contenu en fibres musculaires et de la structure nucléaire, troubles métaboliques et endocriniens, dysfonctionnement vestibulaire et modifications de la microarchitecture plaquettaire. La posture et la gravité sont moins importantes dans le développement de la scoliose qu’on ne le pensait auparavant.
Batin et al. 2023 ont pu prouver que la taille de la glande pinéale était significativement réduite dans la scoliose juvénile idiopathique.
La mélatonine est un marqueur important de la croissance vertébrale et de la minéralisation osseuse. La production de mélatonine serait directement proportionnelle au volume de la glande pinéale.
Les groupes d’étude et de contrôle comprenaient chacun 26 patients répondant aux critères d’inclusion. Des radiographies et IRM de la glande pinéale ont été utilisées pour les examens radiologiques.
La distribution de l’âge, du sexe, du classement de Risser pour le développement squelettique radiologique et de la maturité sexuelle selon la catégorisation de Tanner était cohérente et
pas statistiquement significatif entre les groupes.
Résultats Lors de l’évaluation des volumes de la glande pinéale des cas par âge, il a été constaté que le groupe de scoliose idiopathique chez les adolescents réduisait significativement les volumes de la glande pinéale dans tous les groupes d’âge. Le volume de la glande pinéale était de 38,1 % inférieur à celui du groupe témoin.
Les patients adolescents atteints de scoliose idiopathique de 13 ans présentent le volume pinéal le plus faible (77,2 ± 13,86 mm3), tandis que les patients de 15 ans présentent le volume le plus élevé (97,9 ± 16,47 mm3).
L’exercice physique a des effets protecteurs contre les maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer. Mais quel type d’activité physique exerce l’effet le plus positif sur les capacités cognitives ? Une récente étude s’est penchée sur cette question. Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique Journal de l’épidémiologie et de la santé communautaire.
Quels liens entre capacités cognitives et exercice physique ?
Le sport et l’activité physique ont des effets bénéfiques démontrés sur :
Le sommeil ;
L’humeur ;
Les fonctions cognitives.
Reste à déterminer quelle type d’activité physique entraîne quel effet et par quels mécanismes. Actuellement de nombreuses études en neurosciences pour explorer les mécanismes capables d’expliquer le lien entre l’activité physique et le fonctionnement cérébral. Ce lien constitue un enjeu majeur pour la prévention et la prise en charge de toutes les pathologies qui affectent leurs neurones et les capacités cognitives.
Dans ce contexte, des chercheurs se sont récemment intéressés à l’effet relatif de différents comportements sur les fonctions cognitives :
La sédentarité ;
L’activité physique d’intensité modérée à intense ;
L’activité physique légère ;
Le sommeil.
De la sédentarité à l’activité physique intense !
Pour cette étude, les chercheurs ont inclus dans leur étude 4 481 Britanniques (dont 52 % de femmes), qui à l’âge de 46 ans ont accepté de porter un accéléromètre et d’effectuer des tests cognitifs (mémoire verbale et fonction exécutive). Les résultats obtenus ont mis en évidence que le temps passé à pratiquer une activité physique d’intensité modérée à vigoureuse par rapport au temps passé à être sédentaire, à pratiquer une activité d’intensité légère ou à dormir était associé à de meilleures capacités cognitives. Cette association restait significative après l’ajustement des données au niveau d’éducation ou à la pratique d’une activité physique dans le cadre professionnel. En revanche, l’association était moins significative en ajustant les données sur l’état de santé des participants.
L’analyse théorique des données qu’entre7 et 10 minutes de sédentarité remplacées par un autre comportement avait un impact positif sur les fonctions cognitives. L’activité la plus intéressante sur le plan cognitif se révélait être l’exercice physique d’intensité modérée à intense.
Faire du sport pour stimuler et protéger son cerveau
Ces données suggèrent l’importance d’une activité physique modérée à intense pratiquée régulièrement pour renforcer ses capacités cognitives et donc prévenir le déclin cognitif. Chaque minute de cette activité compte et doit être préservée. C’est donc non seulement le sport qui est bénéfique, mais surtout le sport pratiqué avec une intensité modérée à intense. Bien sûr, l’activité physique doit se faire en respectant l’état de santé et la condition physique de la personne.
Le sport est un véritable atout pour le cerveau : il augmente le volume de la matière grise ; il favorise la formation des neurones et la vascularisation des tissus nerveux ; et il contribue à la libération d’endorphines et de neuromédiateurs opiacés endogènes qui procurent une sensation de bien-être, bien connu des sportifs. Et enfin, le sport protège la mémoire et l’apprentissage. Le cerveau a donc besoin d’avoir suffisamment de sport au menu !
Estelle B., Docteur en Pharmacie
Sources
– Explorer les associations entre les comportements de mouvement quotidiens et la cognition en milieu de vie orcid.org. Consulté le 30 janvier 2023
Les preuves scientifiques de l’importance du sommeil sur la santé se multiplient d’année en année. Dans une récente étude, des chercheurs ont exploré le lien entre les caractéristiques du sommeil et le risque de cancer du poumon. Leurs travaux sont publiés dans la revue scientifique Journal international de recherche environnementale Santé publique.
Sommeil et cancer du poumon
Le sommeil constitue un des piliers de la santé, avec l’alimentation et l’activité physique. Mais pas n’importe quel sommeil ! Dans le sommeil, comptent plusieurs paramètres essentiels :
La quantité de sommeil ;
La qualité du sommeil ;
Le plus ou moins grand respect du rythme circadien, c’est-à-dire le fait de dormir pendant la nuit ou au contraire de dormir la journée pour les personnes qui travaillent de nuit.
Des études scientifiques ont déjà suggéré un lien entre le sommeil et le risque de certains cancerscomme le cancer du sein ou le cancer de la prostate. Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont évalué l’impact du sommeil sur un autre cancer, le cancer du poumon, dont les causes ne sont pas totalement connues.
Pas assez ou trop dormir augmente le risque de cancer du poumon
L’étude multicentrique, menée entre 2014 et 2017 en Ile-de-France, a évalué l’association entre des troubles du sommeil, le travail de nuit et le risque de développer un cancer pulmonaire chez des femmes, âgées de 18 à 75 ans. Parmi elles, 716 ont été diagnostiquées pour un cancer du poumon, tandis que 758 femmes étaient en bonne santé pulmonaire. Des questionnaires et des entretiens individuels ont permis de déterminer :
La durée du sommeil ;
Les données socio-démographiques ;
Les antécédents médicaux ;
Le mode de vie (tabagisme, consommation d’alcool, pratique d’une activité physique).
L’analyse des données collectées a mis en évidence que les femmes qui avaient une durée de sommeil faible (moins de 7 heures par jour) et élevée (plus de 8 heures par jour) avaient un risque de cancer du poumon majoré respectivement de 16 et 39 %, par rapport aux femmes ayant une durée de sommeil considérée normale (entre 7 et 8 heures par jour). Ce lien entre durée du sommeil et cancer du poumon était par ailleurs renforcé chez les femmes qui travaillaient de nuit depuis au moins 5 ans.
Un lien sommeil – cancer du poumon, influencé par le travail de nuit et le tabagisme
Dans ce contexte de travail de nuit, le surrisque de cancer du poumon était accentué particulièrement chez les femmes dormant peu (moins de 7 heures par jour). Travail de nuit et tabagisme influençaient conjointement le risque de cancer du poumon. Chez les non-fumeuses, le travail de nuit n’augmentait pas significativement le risque de cancer pulmonaire, alors qu’un surrisque était observé pour les anciennes fumeuses et les fumeuses.
Enfin, l’étude révèle que l’existence de troubles du sommeil augmente le risque de cancer du poumon. En conclusion, une durée de sommeil comprise entre 7 et 8 heures contribuerait à réduire le risque de cancer du poumon, tandis que les troubles du sommeil, l’excès ou le manque de sommeil, le travail de nuit et/ou le tabagisme auraient tendance à accroître le risque de cancer pulmonaire. Bien dormir est donc capital pour la santé des poumons !
Estelle B., Docteur en Pharmacie
Sources
– Caractéristiques du sommeil, travail de nuit et risque de cancer du poumon chez les femmes. mdpi.com. Consulté le 9 janvier 2023
Les résolutions de début d’année vont inciter plus d’un Français à faire un régime pour perdre le poids pris pendant les fêtes. Mais comment s’assurer de ne pas reprendre le poids perdu dès la fin du régime ? Une récente étude donne quelques indices pour mieux comprendre la reprise de poids après un régime. Explications.
Après un régime, quelle est la reprise de poids ?
Face à l’épidémie de surpoids et d’obésité qui frappe le monde, avec une prévalence qui a triplé depuis les années 1970, la question de la perte de poids constitue un enjeu majeur de santé publique. Pour parvenir à perdre du poids, l’une des principales solutions proposées est la restriction alimentaire, c’est-à-dire un régime hypocalorique. Mais ce régime est-il vraiment une bonne solution ?
Les études scientifiques sont nombreuses dans le monde à évaluer l’efficacité relative des différents régimes restrictifs, mais aussi à montrer que les régimes ne sont pas toujours une solution à moyen-long terme. En effet, nombreuses sont les personnes à reprendre du poids quelques semaines ou quelques mois après un régime. Dans une nouvelle étude, des chercheurs se sont intéressés aux mécanismes physiologiques impliqués dans la reprise de poids après un régime.
Une reprise de masse grasse après un régime restrictif
Les régimes hypocaloriques et le jeûne intermittent se révèlent efficaces pour réduire la masse corporelle chez les sujets maigres ou en léger surpoids, en induisant une perte de graisse. Chez les sujets sans problème de poids initialement, les études montrent que le poids revient à son niveau initial après une perte de poids induite par le régime restrictif. Mais chez les sujets obèses, le retour à une alimentation normale après un régime restrictif pose souvent problème.
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont exposé des souris à dix types de régimes restrictifs différents pour étudier l’effet du retour à l’alimentation normale après un régime sur la masse grasse corporelle. Par ailleurs, ils ont étudié l’effet du retour à l’alimentation avec un régime riche en protéines sur la reprise de poids. Ils ont pris en compte différents paramètres :
L’absorption intestinale des lipides (graisses) ;
Le métabolisme des lipides dans le tissu adipeux blanc ;
Le microbiote intestinal et ses substances dérivées.
Une modification du microbiote qui facilite l’assimilation des graisses
Les résultats mettent en évidence que le retour à une alimentation normale après différents types de régimes alimentaires provoque une accumulation rapide de graisses. Parallèlement, la réalimentation s’accompagne d’une meilleure absorption des lipides au niveau intestinalqui contribue à une augmentation de la masse grasse après le régime, et donc à une reprise de poids. Au niveau du microbiote intestinal, le retour à une alimentation normale après un régime se traduit par une augmentation des lactobacilles intestinaux et de leurs métabolites. Cette modification du microbiote explique la meilleure absorption des lipides et l’augmentation de la masse grasse après le régime.
Le recours à un régime riche en protéines, pour faire suite au régime hypocalorique, empêche la croissance des lactobacilles, et atténue ainsi l’absorption des lipides intestinaux et l’augmentation de la masse grasse. Ces travaux révèlent que la reprise de poids après un régime serait lié à des modifications du microbiote intestinal, facilitant l’augmentation de la masse grasse et donc la prise de poids. Ce phénomène pourrait être contré par un régime riche en protéines, mais aussi par un traitement – par exemple antibiotique – ciblant les lactobacilles. Une belle avancée pour réduire la reprise de poids après un régime !
Estelle B., Docteur en Pharmacie
Sources
– Un régime riche en protéines empêche l’augmentation de la masse grasse après un régime en contrecarrant l’absorption des lipides renforcée par Lactobacillus. nature.com. Consulté le 29 décembre 2022