Obésité masculine et risque cardiovasculaire

Obésité masculine et risque cardiovasculaire | Thierry Payet

L’obésité est connue pour être un facteur de risque cardiovasculaire, en particulier chez l’homme. Mais quel mécanisme permet d’expliquer ce constat ? Une récente étude menée sur des souris et publiée dans la revue scientifique iScience, vient apporter quelques éléments d’explications.

Obésité et risque cardiovasculaire

En cas d’obésité, le risque cardiovasculaire augmente, et de manière plus marquée chez les hommes que chez les femmes. Mais pour quelle raison ? Quels mécanismes physiologiques permettent d’expliquer une telle différence entre les deux sexes ? Récemment, des chercheurs ont tenté de répondre à ces questions en travaillant sur des modèles de souris.

Ils ont nourri pendant 7 semaines des souris mâles et femelles avec une nourriture à haute teneur en graisses. Puis ils ont analysé l’expression des gènes au niveau des cellules endothéliales du tissu adipeux. Ces cellules sont très impliquées dans le contrôle des échanges de nutriments, d’hormones, d’oxygène et de cellules immunitaires et inflammatoires. Ces fonctions participent directement et fortement au statut métabolique du tissu adipeux.

Des différences significatives entre les souris mâles et femelles

Dans cette étude, les chercheurs ont mis en évidence plusieurs différences notables entre les souris mâles et les souris femelles :
– Des différences de profil d’expression des gènes ;
– Des différences dans la prolifération des cellules endothéliales au niveau du tissu graisseux ;
– Des différences au niveau de l’état inflammatoire dans les cellules endothéliales.

Les souris femelles présentent ainsi une angiogenèse (formation de nouveaux vaisseaux sanguins) supérieure à celle des souris mâles. Le tissu adipeux des souris femelles est ainsi plus sain que celui des mâles, même lorsque l’ensemble des souris sont nourries avec un régime riche en graisses. Chez les souris femelles, certains gènes étaient plus exprimés que chez les souris mâles, notamment les gènes associés à la prolifération des cellules endothéliales, les gènes de la phosphorylation oxydative (dernière étape de la respiration cellulaire) et les gènes du remodelage de la chromatine.

Les souris femelles, mieux armées face à l’obésité ?

A l’inverse, certains gènes étaient plus exprimés chez les souris mâles que chez les souris femelles, entre autres les gènes de l’inflammation et du vieillissement cellulaire. Que faut-il retenir de ces données ? Face à un régime trop riche, les souris femelles réagissent, au niveau de l’expression des gènes, en stimulant l’expansion des vaisseaux sanguins et en développant une meilleure santé métabolique que les souris mâles.

Ces mécanismes pourraient expliquer le risque majoré de complications notamment cardiovasculaires liées à l’obésité chez les hommes. En décryptant comment les souris femelles s’adaptent face au régime riche en graisses, les chercheurs pourraient développer de nouveaux traitements pour améliorer la santé des vaisseaux sanguins chez les sujets obèses, masculins comme féminins. La distribution du tissu graisseux et la qualité de sa vascularisation seraient des composantes essentielles du risque de complications cardiovasculaires. Reste dans un premier temps à transposer ces observations chez l’Homme.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Le profilage transcriptomique révèle des signatures moléculaires spécifiques au sexe des cellules endothéliales adipeuses dans des conditions obésogènes. Martina Rudnicki et al. 2023. iScience 26(1) : 105811. ScienceDirect
Compléments alimentaires • Blog Liem Health • 29 décembre 2022

Compléments alimentaires • Blog Liem Health • 29 décembre 2022 | Thierry Payet

Que sont réellement les compléments alimentaires (NEM) ?

Les compléments alimentaires sont des produits fabriqués à partir de nutriments concentrés ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique.

A quels contrôles sont soumis les compléments alimentaires ?

Les compléments alimentaires font partie des aliments et, contrairement aux produits pharmaceutiques, ne passent par aucune procédure d’agrément. Seul l’enregistrement auprès de l’Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL) est obligatoire. Les fabricants sont seuls responsables de la sécurité des suppléments (www.bfr.bund.de; Consulté le 30/06/2021).

Existe-t-il des normes pour les suppléments multivitaminés ou multiminéraux ?

Il n’y a pas de définition standard ou réglementaire d’un supplément de multivitamines ou de multiminéraux – par ex. B. quels nutriments il doit contenir et en quelles quantités. Par conséquent, le terme peut désigner des produits aux compositions et propriétés très différentes (Yetley 2007). Seuls les fabricants déterminent la dose, la composition et les composés chimiques utilisés des vitamines, minéraux et autres ingrédients dans leurs suppléments multivitamines/multiminéraux. Par conséquent, les consommateurs sont laissés à eux-mêmes lorsqu’il s’agit de choisir des compléments alimentaires.

Y a-t-il des raisons qui pourraient justifier la prise de compléments alimentaires ?

En faveur d’éventuels compléments alimentaires, le fait que non seulement la nutrition mais aussi la teneur en nutriments et en substances vitales des plantes ont changé au cours de la production industrielle en raison de l’appauvrissement des sols, de la pollution de l’air, de la croissance rapide et de la longue conservation a changé. Les modifications génétiques, l’utilisation de pesticides, l’exposition aux métaux lourds et les changements atmosphériques affectent la puissance des plantes. De plus, il y a une possible perte de vitamines due aux formes de préparation. Dans de nombreux pays, il existe des carences fondamentales en vitamines dues aux différents niveaux de rayonnement solaire. La malnutrition peut également résulter de la consommation de malbouffe, d’aliments prêts-à-servir, d’une trop grande quantité de céréales, de boissons sucrées, etc.

Cependant, selon des études, les suppléments sont souvent pris par des personnes qui ont déjà une alimentation nutritive, ce qui peut augmenter le risque de surdosage et d’apport excessif en nutriments.

Il s’agit de votre santé?

J’ai été surpris du volume de ventes réalisées avec les compléments alimentaires. NEM est un grand marché économique. Les ventes de compléments nutritionnels ont augmenté en moyenne de 6 % par an au cours des cinq dernières années ; En Allemagne, des ventes de près de 2,1 milliards d’euros ont été réalisées en 2018 (IQVIA et Statista 2020) et, selon le service d’information IQVIA, en 2021 d’environ 2,69 milliards d’euros.

Si vous en croyez les fabricants, les préparations sont une contribution indispensable aux soins de santé. La mesure dans laquelle leur consommation a réellement du sens est un sujet de controverse, les preuves qui s’y opposent prédominent.

Existe-t-il une transparence dans les conseils sur les compléments alimentaires par rapport aux intérêts financiers ?

J’ai remarqué à plusieurs reprises comment des compléments nutritionnels étaient conseillés dans des ateliers et que des intervenants participaient à tirer profit de la vente de certaines préparations sans que cela soit transparent.

En particulier, le travail de relations publiques des entreprises de compléments alimentaires, où des consultants et des « scientifiques » de santé quasi « neutres » – sans préciser qu’ils sont salariés, indépendants, intéressement ou actionnaires de l’entreprise – « conseillent » sur comportement de santé et essaient d’ailleurs d’apporter leurs préparations aux femmes et aux hommes, m’ont surpris négativement.

De mon point de vue, les clients sont tentés d’acheter ici. De tels amalgames d’intérêts devraient être rendus publics dans des études. Mais pas dans les cours, sur les sites Web, dans les podcasts et les vidéos YouTube.

Dans de nombreux cabinets également, l’intéressement des thérapeutes qui incitent les patients à commander des suppléments auprès d’entreprises ou à les acheter eux-mêmes oscille souvent entre 10 % et plus de 30 %. Si vous êtes motivé pour acheter certaines préparations, demandez à vos thérapeutes s’ils reçoivent un pourcentage de la vente.

Pendant une courte période, j’ai été motivé pour essayer de nombreux suppléments. Cependant, suite à des problèmes de santé, j’ai de nouveau abandonné.

Existe-t-il des liens entre la consommation de compléments alimentaires, d’autres addictions et des traits de personnalité ?

La prise de compléments alimentaires peut conduire à une illusion de sainteté et réduire l’autorégulation en fumant (Chiou et al. 2011).

Les consommateurs de protéines/acides aminés chez les soldats étaient associés aux traits de personnalité suivants (Hatch et al. 2019) : recherche d’expérience (p<0,001), susceptibilité à l'ennui (p<0,001), recherche de sensations fortes (p<0,001), désinhibition ( p <0,01), nouveauté (p<0,001) et intensité (p<0,001).

Si vous envisagez de prendre des suppléments nutritionnels, comme un supplément de multivitamines ou de multiminéraux, notez ce qui suit :

  1. Attention au dosage

Une consommation excessive de vitamines ou de minéraux individuels doit être évitée ou seulement si cela est médicalement nécessaire, car les surdosages peuvent avoir des effets nocifs, par ex. B. avec un apport quotidien régulier de plusieurs grammes de vitamine C ou un apport élevé en vitamines liposolubles.

  1. Label BPF

Le NEM doit au moins être fourni avec l’étiquette GMP. GMP signifie « bonnes pratiques de fabrication ». C’est la partie de l’assurance qualité qui garantit que les produits sont systématiquement fabriqués et testés selon des normes de qualité adaptées à leur utilisation prévue et à la documentation réglementaire ou aux spécifications du produit. Les BPF s’appliquent à la fois à la production et au contrôle qualité.[311]

  1. Dénomination « non OGM »

NEM ne doit contenir aucun ingrédient génétiquement modifié. Par conséquent, faites attention à la désignation »non OGM«. OGM signifie organisme génétiquement modifié.

  1. Valeur TOTOX

Si vous mangez suffisamment de poissons, crustacés et coquillages, algues, etc., il n’est pas nécessaire de prendre des huiles de poisson. Cependant, si des huiles de poisson doivent être complétées, les informations sur la valeur TOTOX – valeur d’oxydation – doivent être respectées pour les préparations respectives. La valeur TOTOX indique le degré d’oxydation de l’huile. Les huiles de poisson ne doivent jamais sentir ou avoir un goût désagréable. Une huile de poisson de bonne qualité a des valeurs autour de 10. Les très bons fabricants sont encore plus bas. Les valeurs supérieures à 26 sont considérées comme critiques dans l’UE.

De plus, avec les compléments alimentaires, il faut faire attention à la teneur en principe actif, à la composition et aux composés chimiques. Le produit le plus cher n’est pas forcément le meilleur.

Plus d’informations dans ma nouvelle publication : Le livre d’auto-assistance de l’ostéopathie.

Une prise de sang pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer

Une prise de sang pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer | Thierry Payet

Dans le monde, toutes les 3,2 secondes, une personne est nouvellement diagnostiquée de la maladie d’Alzheimer, la démence de loin la plus fréquente. Au-delà des conséquences majeures de cette maladie neurodégénérative sur la vie quotidienne et l’autonomie des patients, la question du dépistage et du diagnostic précoce de la maladie reste aujourd’hui majeure dans la lutte contre la pathologie. Récemment, des chercheurs américains ont développé une prise de sang de dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer, basé sur les niveaux d’oligomères béta-amyloïdes dans le sang. Explications.

Une prise de sang pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer

Comment diagnostiquer la maladie d’Alzheimer ?

Pour mieux lutter contre la maladie d’Alzheimer, il faut savoir la détecter de manière fiable et le plus précocement possible. Actuellement, nombreux sont les patients qui ne sont pas ou mal diagnostiqués. Parallèlement, il n’existe pas de test permettant de poser un diagnostic de certitude. Les tests cognitifs et l’élimination d’autres causes de déficits cognitifs aboutissent à un diagnostic par défaut de la maladie d’Alzheimer, l’autopsie post-mortem étant le seul diagnostic de certitude de la maladie.

Les scientifiques tentent donc depuis des années de mettre au point un test fiable, non invasif, capable de diagnostiquer la maladie. Reste à trouver un marqueur spécifique de la maladie d’Alzheimer, facilement détectable, par exemple dans le sang. Dans cette étude, les chercheurs se sont intéressés aux oligomères béta-amyloïdes. Les protéines béta-amyloïdes sont présentes naturellement dans l’organisme et jouent un rôle dans la croissance et la réparation des neurones.

Une prise de sang pour détecter la maladie d’Alzheimer

Dans la maladie d’Alzheimer, les protéines béta-amyloïdes changent de conformation et s’agglutinent pour former des oligomères béta-amyloïdes, puis des plaques amyloïdes, qui seraient responsables des dégâts neurologiques de la maladie. Les chercheurs ont mis au point un test sanguin, capable de détecter les niveaux d’oligomères béta-amyloïdes dans le sang. Ce test, appelé SOBA (soluble oligomer binding assay) a permis de détecter des oligomères béta-amyloïdes :

  • Chez des patients présentant des troubles cognitifs
  • Chez des patients déjà diagnostiqués pour une maladie d’Alzheimer ;
  • Chez des sujets en bonne santé, mais ayant développé par la suite une maladie d’Alzheimer.

Selon les chercheurs, la présence d’oligomères béta-amyloïdes, parfois des années avant la survenue des premiers troubles cognitifs, serait un signe précoce du développement de la maladie d’Alzheimer. En détectant les oligomères béta-amyloïdes de manière précoce, les chercheurs pourraient intervenir avant que les oligomères et les plaques amyloïdes n’aient provoqué des dégâts irréversibles sur les neurones.

A la recherche de traitements pour neutraliser ces oligomères !

Dans l’étude, le test SOBA a été utilisé sur des échantillons sanguins de 310 personnes, avec ou sans troubles cognitifs. Dans 53 cas, une autopsie a confirmé la maladie d’Alzheimer, parmi lesquels 52 avaient présenté des oligomères béta-amyloïdes dans le sang mesuré par le test SOBA. Par ailleurs, 11 personnes de l’étude, sans troubles cognitifs, avaient des taux sanguins mesurables d’oligomères béta-amyloïdes. Parmi elles, 10 ont développé une maladie d’Alzheimer au cours des mois et des années qui ont suivi.

Les chercheurs de l’étude considèrent que les oligomères béta-amyloïdes sanguins seraient un premier signe mesurable du développement de la maladie d’Alzheimer – ou d’autres formes de démence – bien avant l’apparition des premiers symptômes. L’agence américaine du médicament a récemment accordé au test SOBA le statut de dispositif révolutionnaire, qui pourrait aboutir à une commercialisation prochaine sur le marché américain. Parallèlement, les chercheurs travaillent sur des méthodes capables de bloquer ces oligomères béta-amyloïdes, dans l’espoir d’enrayer le développement et l’évolution de la maladie d’Alzheimer.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Alzheimer : un test sanguin peut détecter des années de protéines « toxiques » avant l’apparition des symptômes. medicalnewstoday.com. Consulté le 23 décembre 2022.
– SOBA : Développement et test d’un test de liaison d’oligomères solubles pour la détection d’oligomères toxiques amyloïdogènes. pnas.org. Consulté le 23 décembre 2022.
PLFSS 2023, quel impact pour les infirmiers ?

PLFSS 2023, quel impact pour les infirmiers ? | Thierry Payet

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 (PLFSS) a été adopté par l’assemblée nationale le vendredi 2 décembre via un cinquième usage du 49.3. Chaque année, le gouvernement présente un nouveau texte devant le parlement pour anticiper et organiser les dépenses de la sécurité sociale ainsi que les dépenses de santé de l’année. Ce texte est également le moyen privilégié pour décider de réformes en santé.

Nous vous proposons de revenir sur les mesures qui concernent les infirmiers libéraux, les kinésithérapeutes et les sages-femmes.


I- Récapitulatif des principales mesures mises en place

Tout d’abord, grâce à l’article 33 du PLFSS, les infirmiers vont bénéficier d’une nouvelle compétence. Ils vont pouvoir faire des prescriptions vaccinales. De plus, la liste des vaccins qu’ils vont pouvoir administrer est élargie, au même titre que les sages-femmes. Ces listes seront publiées dans un arrêté du ministre de la santé après consultation de la haute autorité de santé.

Pour pallier le manque de médecins de garde les soirs et les week-end, les infirmiers, les sages-femmes et les dentistes pourront participer aux permanences de soins au même titre que les médecins. Cela permettra un partage des tâches et un meilleur accès à des soins non programmés plus adaptés aux patients.

A titre expérimental, pour une durée de 1 an, les infirmiers pourront également signer les certificats de décès.

L’une des grandes nouveautés sera l’accélération du développement de la pratique avancée. Les API pourront désormais prendre directement des patients en ville“dans le cadre des structures d’exercice coordonnées”. Il ne sera plus nécessaire, de passer par un médecin qui prescrit les services de l’IPA. Cependant, patience, car cela sera mis en place dans un décret qui pourrait tarder à arriver.

Une autre mesure est la fin de l’intérim en sortie de formation. Les missions ponctuelles seront réservées aux professionnels ayant déjà exercé pendant une durée minimale, dans un cadre autre qu’une mission temporaire. Reste à connaître cette durée minimale qui sera fixée par un décret, à la suite d’une consultation des parties prenantes.

Enfin, le gouvernement prolonge, jusqu’en 2035, la permission pour les infirmiers de travailler à l’hôpital jusqu’à 72 ans sous un statut de contractuel avec le cumul emploi-retraite.



II- Article 44 : recouvrements des indus par l’assurance maladie

Dans sa volonté de lutter contre les fraudes, le PLFSS 2023 prend de nouvelles mesures dont l’Article 44 qui durcit les possibilités de recouvrement des indus par les caisses primaires d’assurance maladie.

Pour tous les professionnels libéraux, lors d’un contrôle de l’activité, si des pratiques non conformes sont constatées, la sécurité sociale peut réclamer des indus sur l’ensemble de l’activité par extrapolation des résultats de contrôle sur un échantillon de factures limité.

Cet article qui a un objectif louable (lutter contre la fraude), créé un soupçon de culpabilité sur les professionnels de santé et peut avoir un préjudice financier important en cas d’erreur non intentionnelle.

De nombreuses professions se sont déjà indignées devant cet article via des pétitions, et plusieurs grèves ont déjà été organisées notamment par les infirmiers libéraux pour le contester.



Notre mission : faciliter votre quotidien de professionnel de santé libéral en vous proposant des solutions adaptées et des articles utiles à l’exercice de votre pratique professionnelle.

Le site internet de Medicalib permet aux patients de prendre facilement rendez-vous avec une infirmière à domicile.

Grace à notre plateforme nous pouvons vous accompagner dans le développement de votre patientèle et dans l’optimisation de votre tournée.

Dépistage à la naissance sur les pieds d'un bébé

Dépistage à la naissance : quelles nouveautés en 2023 | Thierry Payet

C’est lors de la Journée nationale du cinquantenaire du dépistage néonatal, le 18 novembre dernier, que le ministère de la Santé a annoncé des changements pour l’an prochain. A partir du 1est janvier 2023, le dépistage à la naissance concernera en effet sept maladies supplémentaires. On fait le point.

Dépistage à la naissance sur les pieds d'un bébé

Un dépistage néonatal dans l’intérêt de la santé du nouveau-né

Le dépistage à la naissance désigne un programme national qui concerne tous les nouveau-nés ayant vu le jour en France. Son objectif ? Détecter et prendre en charge le plus tôt possible des maladies rares et graves. A l’heure actuelle, le dépistage à la naissance permet de dépister six maladies rares :

  • La phénylcétonurie
  • L’hypothyroïdie congénitale
  • L’hyperplasie congénitale des surrénales
  • La mucoviscidose
  • Le déficit en MCAD (Medium-Chain-Acyl-CoA Déshydrogènase)
  • La drépanocytose (si l’enfant fait partie des populations exposées à cette maladie)

À savoir ! La Haute autorité de santé a récemment recommandé que le dépistage néonatal de la drépanocytose soit désormais étendu à l’ensemble des nouveau-nés.

En pratique, ce dépistage se fait au moyen de tests biologiques réalisés sur un prélèvement de gouttes de sang au niveau du talon du nouveau-né. Systématiquement proposé, ce dépistage nécessite cependant obligatoirement l’accord des parents pour pouvoir être réalisé.

À savoir ! Le dépistage néonatal est pris en charge à 100% par l’Assurance maladie. Le prélèvement est le plus souvent réalisé au sein de la maternité (parfois à domicile). Au plus tôt 48 heures après la naissance, au mieux 72 heures après.

A quoi sert ce prélèvement ?

L’analyse du prélèvement permet d’identifier les enfants probablement atteints par l’une des maladies recherchées.  Des examens approfondis sont ensuite réalisés pour confirmer ou non la présence de telle ou telle maladie. Les résultats ne sont communiqués aux parents qu’en cas de problème. L’intérêt d’un tel dépistage ? Pouvoir mettre en place dans un laps de temps très court après la naissance, un traitement adapté pour éviter au bébé de graves répercussions sur sa santé et améliorer à terme sa qualité de vie. La mise en place d’un régime et d’un suivi permettent par exemple d’éviter l’apparition d’un handicap dans le cas du dépistage de la phénylcétonurie.

À savoir ! Le dépistage de ces six maladies rares est complété par le dépistage de la surdité permanente néonatale.

Depuis sa mise en place il y a 50 ans, le dépistage néonatal a permis de dépister en France 37 millions d’enfants. Ce qui a permis de prendre en charge rapidement près de 30 000 d’entre eux. C’est lors de la Journée nationale du cinquantenaire du dépistage néonatal, le 18 novembre dernier, que le ministère de la Santé a annoncé des changements pour l’an prochain.

Un dépistage à la naissance élargi dès janvier 2023

A partir du 1est janvier 2023, sept nouvelles maladies seront en effet intégrées à ce programme de dépistage néonatal. Il s’agit de sept maladies rares pour lesquelles des traitements efficaces existent :

  • L’homocystinurie : il s’agit d’une anomalie concernant la vitamine B12 qui se manifeste par une anémie, une atteinte neurologique cérébrale voire un retard de développement.
  • La leucinose : elle se manifeste par des difficultés à s’alimenter, un temps de sommeil trop prolongé, des vomissements puis des troubles neurologiques cérébraux et une insuffisance respiratoire en l’absence de traitement.
  • La tyrosinémie de type 1 : elle se manifeste par une atteinte des reins et du foie.
  • L’acidurie isovalérique : cette maladie se caractérise par des troubles aigus à la naissance (comme des vomissements et des convulsions) ou de troubles d’apparition plus tardive (comme un retard de croissance et/ou du développement).
  • L’acidurie glutarique de type 1 : elle se manifeste par des troubles neurologiques aigus chez les nourrissons.
  • Le déficit en 3-hydroxyacyl-coenzyme A déshydrogénase des acides gras à chaîne longue : survenue dans la petite enfance d’une hypoglycémie pouvant affecter le foie et le cœur.
  • Le déficit en captation de carnitine : à l’origine d’une atteinte cardiaque au début de l’enfance, souvent associée à une hypotonie, un retard de croissance, des crises hypoglycémiques récurrentes et/ou un coma.

La décision d’élargir le programme de dépistage néonatal à ces sept maladies s’appuie sur les recommandations émises en 2020 par la Haute Autorité de santé. Prochaine étape ? Préparer la mise en œuvre prochaine de ce dépistage en concertation avec les acteurs de la périnatalité et de la pédiatrie.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources

– Dépistage chez le nouveau-né : l’examen va s’élargir à 7 nouvelles maladies. ameli.fr. Consulté le 28 novembre 2022.
– Le programme national de dépistage néonatal élargi à partir du 1er janvier 2023. service-public.fr. Consulté le 28 novembre 2022.
thyroïde grossesse

Perturbateurs endocriniens et grossesse : Quels risques ? | Thierry Payet

Pendant la grossesse, la thyroïde joue un rôle essentiel dans le développement du fœtus. L’exposition à certains perturbateurs endocriniens peut cependant affecter le bon fonctionnement de cette glande. Mais de quelle façon ? Des travaux menés sur des femmes enceintes viennent de mettre à jour un lien entre l’exposition à trois polluants chimiques et des taux anormaux d’hormones thyroïdiennes. Santé sur le net fait le point sur les perturbateurs endocriniens et la grossesse.

thyroïde grossesse

La thyroïde : une petite glande au grand rôle

Glande de petite taille située à la base du cou, la thyroïde a en charge la production de deux hormones appelées triiodothyronine (T3) et thyroxine (T4). Une autre hormone, la thyréostimuline (ou TSH), elle-même produite par l’hypophyse dans le cerveau, contrôle leur sécrétion. Pendant la grossesse, ces hormones thyroïdiennes jouent un rôle essentiel dans le bon développement du fœtus.

À savoir ! Un dysfonctionnement thyroïdien chez la femme enceinte est susceptible d’avoir des conséquences importantes sur la santé de l’enfant.

L’exposition à certains polluants chimiques comme les perturbateurs endocriniens peut cependant affecter le bon fonctionnement de la glande thyroïde. Mais de quelle façon? C’est ce qu’ont cherché à savoir plusieurs équipes de scientifiques internationaux coordonnées par des chercheurs français de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Grenoble Alpes. L’objectif de ces travaux ? Etudier l’impact de l’exposition à des polluants chimiques sur les concentrations en hormones thyroïdiennes chez la femme enceinte.

À savoir ! Un perturbateur endocrinien est une substance chimique responsable d’un trouble du fonctionnement des glandes endocrines (lieu de production des hormones). Les perturbateurs endocriniens peuvent agir à différents niveaux en empêchant une hormone de se fixer sur son organe cible ou en perturbant sa production ou sa régulation. C’est donc leur capacité à perturber le système hormonal qui rend ces substances dangereuses pour la santé

Perturbateurs endocriniens et grossesse : un impact négatif sur la fonction thyroïdienne

Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques ont procédé par étapes :

  1. Identification de plusieurs polluants chimiques susceptibles d’affecter la fonction thyroïdienne grâce à l’utilisation d’une base de données recensant des résultats de tests toxicologiques in vitro.
  2. Analyse des échantillons biologiques de plus de 400 femmes enceintes.
  3. Etude du lien potentiel entre la présence des polluants chimiques dans les urines et les concentrations sanguines en hormones thyroïdiennes.

S’agissant des polluants chimiques, plusieurs d’entre eux ont été repérés dans la plupart des échantillons d’urine recueillis. Ils appartiennent à la famille des phénols, des parabènes et des phtalates. Cette présence signe l’exposition des femmes enceintes à ces trois polluants chimiques.

Les résultats de cette étude démontrent par ailleurs l’impact négatif de ces polluants chimiques sur la fonction thyroïdienne pendant la grossesse :

  • Diminution des concentrations de T3 dans le cas d’une exposition au propyl-parabène (un composé utilisé comme conservateur dans l’industrie pharmaceutique, cosmétique et agroalimentaire).
  • Augmentation des concentrations de T4 dans le cas d’une exposition au butyl-benzyl phtalate (utilisé dans les plastiques de type PVC).
  • Diminution de la concentration en TSH avec le bisphénol A (utilisé dans la fabrication de plastiques).

Prochainement publiés dans la revue Perspectives de la santé environnementaleles résultats de ces travaux attirent l’attention sur la présence de ces perturbateurs endocriniens chez une majorité des femmes enceintes de la cohorte et soulignent les effets délétères de l’exposition à certains polluants chimiques sur leur fonction thyroïdienne. Pour l’une des chercheuses de l’équipe, ces polluants chimiques pourraient en effet affecter les mécanismes de production et dégradation des hormones thyroïdiennes. Le risque étant d’empêcher l’incorporation de l’iode (indispensable à la fabrication des hormones thyroïdiennes) dans les cellules thyroïdiennes.

Prochaine étape pour les chercheurs ? Identifier l’impact de ces altérations de la fonction thyroïdienne sur le développement neurologique et la croissance des enfants à naître.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources

-Des molécules couramment utilisées pourraient perturber la fonction thyroïdienne de la femme enceinte. presse.inserm.fr. Consulté le 17 novembre 2022.
neurones et axones

Sclérose en plaques (SEP) : causes, symptômes et traitements | Thierry Payet

La sclérose en plaques (ou SEP) est une maladie auto-immune [1] du système nerveux central qui s’attaque au cerveau et à la moelle épinière. Cette pathologie inflammatoire chronique touche près de 110 000 français. Son évolution varie d’un individu à l’autre et peut être responsable de l’installation d’un handicap sévère.

Quelles en sont les causes ? Quels sont les traitements possibles ?

Médicalib vous en dit plus à ce sujet.

Cet article, destiné au grand public, s’appuie sur les données scientifiques disponibles sur le sujet traité, à sa date de mise à jour.
Il n’a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin.


JE – Sclérose en plaques : de quoi parle-t-on ?

UN- Rappel

Le système nerveux central est constitué du cerveau et de la moelle épinière. Son rôle “est d’organiser, de contrôler et de réguler des fonctions essentielles de l’organisme comme la motricité, l’équilibre, la perception (sensibilité, vision, audition, odorat…), les fonctions intellectuelles, les émotions, le comportement, ainsi que le fonctionnement de certains organes comme l’intestin ou la vessie…” [2]

neurones et axones

L’axone est un prolongement du neurone qui conduit l’influx nerveux.

« La myéline est une membrane biologique qui s’enroule autour des axones pour constituer une gaine. […] La gaine de myéline sert à isoler et à protéger les fibres nerveuses […]. Elle joue aussi un rôle d’accélérateur de la vitesse de propagation de l’influx nerveux transportant l’information le long de l’axone.” [3]


B- Définition

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire auto-immune qui affecte le système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Cette pathologie chronique se caractérise par le développement d’une réaction inflammatoire contre la myéline qui ralentit alors la transmission des influx nerveux.

En effet, “la disparition de la myéline […] entraîne une impossibilité pour le signal nerveux d’atteindre les organes périphériques et en particulier les muscles” [4]. Un handicap plus ou moins sévère peut alors progressivement s’installer.

La maladie évolue par poussées plus ou moins longues et plus ou moins espacées dans le temps. Son évolution est très variable d’un patient à l’autre.

Dans la majeure partie des cas (85%), des symptômes apparaissent au cours de poussées (forme récurrente-rémittente). Ces derniers disparaissent ensuite partiellement ou totalement dans les semaines qui suivent (notamment dans les premières années de la maladie).

En revanche, 10 ou 20 ans après l’apparition des premières poussées et des premiers symptômes, une aggravation lente et continue du handicap (forme secondairement progressive) peut s’observer chez certains patients (50%).

Par ailleurs, chez certains patients (principalement âgés de plus de 40 ans), la maladie peut directement se manifester sans épisodes de poussées (forme primaire progressive) et directement évoluer vers l’installation définitive d’un handicap plus ou moins sévère.


II- Sclérose en plaques : facteurs de risque

SEXE affection 3 fois plus fréquente chez les femmes
ÂGE le plus souvent entre 25 et 35 ans
ANTÉCÉDENTS *facteurs génétiques : risque supérieur d’être atteint si un parent en est atteint.
*obésité
*infection par le virus Epstein-Barr (mononucléose)
HABITUDES DE VIE *tabagisme actif ou passif au cours de l’enfance
*polluants respiratoires
FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX *climat : “une exposition régulière au soleil pendant l’enfance pourrait protéger contre le développement de la SEP.” [5]

III- Sclérose en plaques : symptômes

Les symptômes de la sclérose en plaques sont variés. Parmi les principaux symptômes on recense :

  • des troubles moteurs et oculomoteurs
  • une fatigue intense
  • une perte de la coordination musculaire
  • des troubles de l’équilibre
  • des vertiges
  • une altération de la vision : vision double ou baisse d’acuité visuelle au niveau d’un œil
  • des troubles de la sensibilité : sensations d’engourdissement ou fourmillements dans les bras ou les jambes…
  • des troubles cognitifs : altération de la mémoire, troubles de l’attention…
  • des troubles de l’élocution
  • une incontinence urinaire et fécale


IV- Sclérose en plaques : diagnostic

INTERROGATOIRE ET EXAMEN CLINIQUE Évaluation des symptômes, de leur durée, de leur apparition…
IMAGERIE IRM : examen de référence qui permet l’observation des lésions (plaques au niveau du cerveau, du tronc cérébral et de la moelle épinière) et l’étude de leur évolution dans le temps
L’IRM est un outil indispensable tant pour le diagnostic que pour le suivi de l’efficacité du traitement.
PONCTION LOMBAIRE Etude du liquide céphalo-rachidien qui permet de confirmer la présence d’une inflammation.
FOND D’OEIL Permet de confirmer une baisse d’acuité visuelle en l’absence d’une cause ophtalmologique (glaucome, cataracte…).


V- Sclérose en plaques : traitement

Aucun traitement curatif n’existe à ce jour mais des traitements de fond (immunomodulateurs et immunosuppresseurs) permettent de “prévenir la survenue de nouvelles poussées et de réduire le risque de séquelles”. [6]


UN – Les traitements de fond

Les traitements de fond permettent d’agir directement sur le système immunitaire, de diminuer l’inflammation et de réduire d’environ 30% la fréquence des poussées.

Cependant le choix de la mise en place d’un tel traitement va reposer sur différents paramètres comme le profil de la maladie, les traitements antérieurs, l’efficacité de ces derniers, le profil de tolérance du patient…


B- Le traitement des poussées

Le traitement des poussées repose sur la corticothérapie (administration de corticoïdes) nécessitant en règle générale une courte hospitalisation.

Bon à savoir “Le traitement des poussées repose sur la corticothérapie (administration de corticoïdes) nécessitant en règle générale une courte hospitalisation .” [7]

C- Les traitements symptomatiques

En dehors des poussées, il est indispensable de soulager les symptômes de la sclérose en plaques et d’améliorer la qualité de vie des patients.

FATIGUE *prise en charge des troubles du sommeil éventuels
*aménagement de l’activité professionnelle.
*…
DOULEURS prescription d’un traitement adapté pour les soulager
TROUBLES MOTEURS mise en place d’une rééducation adaptée aux besoins de la personne : kinésithérapie, ergothérapie, cryothérapie (traitement par le froid), préconisation d’aides techniques (attelles, cannes…).
SPASTICITÉ *séances de kinésithérapie
*traitement médicamenteux destiné à favoriser le relâchement musculaire
Bon à savoir De nombreux médicaments sont disponibles pour améliorer les symptômes résiduels comme les douleurs, la spasticité, les troubles urinaires, la fatigue, les troubles de la marche, les troubles sexuels, les troubles anxiodépressifs, ou les troubles de la sensibilité.

Sachez que vous pouvez prendre rendez-vous en ligne avec une infirmière ou un kinésithérapeute à domicile. Pour cela, n’hésitez pas à nous contacter via notre plateforme. Nous vous mettrons en relation avec un professionnel de santé à proximité de votre domicile en moins d’une heure !


Sources :

  • [1] Agression de l’organisme par son propre système immunitaire.
  • [2] Mieux comprendre le système nerveux central – SeP ensemble – Sanofi – MAJ 18 avril 2019
  • [3] Sclérose en plaques (SEP) – Une recherche active pour améliorer la prise en charge des patientsInserm – MAI 17 Septembre 2020
  • [4] La sclérose en plaques (SEP) : causes, mécanismes, symptômes et traitements – ICM – Institut du Cerveau – MAJ mai 2022
  • [5] Les causes de la sclérose en plaques – Vidal – MAJ 15 avril 2021
  • [6] Evolution de la sclérose en plaques- Ligue française contre la sclérose en plaques (LFSEP)
  • [7] Les traitements – Teva – Mieux vivre avec la SEP
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Une étude RCT montre une corrélation entre l’articulation temporo-mandibulaire et la posture orthostatique | Thierry Payet

Une étude récente a examiné l’effet du traitement de manipulation ostéopathique (OMT) sur l’articulation temporo-mandibulaire sur la posture orthostatique et a trouvé une relation statistique. Si vous êtes intéressé par les données exactes : Méthodes : L’étalon-or, une étude randomisée, contrôlée et en double aveugle, a été choisi comme modèle d’étude. Le facteur d’ajustement postural a été mesuré à l’aide d’une cale molaire (MS). Vingt personnes diagnostiquées avec une maladie de l’articulation temporo-mandibulaire […]

maladie Alzheimer et diabète

Maladie d’Alzheimer et diabète, étroitement lié ? | Thierry Payet

La maladie d’Alzheimer constitue-t-elle un type particulier de diabète ? Est-elle une nouvelle maladie métabolique ? Certains spécialistes ont établi des rapprochements entre ces deux maladies, au point d’avancer l’expression de diabète de type 3. Mais qu’en est-il réellement ? Santé Sur le Net fait le point sur la question.

maladie Alzheimer et diabète

La maladie d’Alzheimer, un diabète ?

Pourquoi établir un parallèle entre la maladie d’Alzheimer, la démence la plus fréquente, et les diabètes sucrés, maladies métaboliques, responsables d’une véritable épidémie mondiale ? Les spécialistes, qui ont avancé le concept de diabète de type 3 pour la maladie d’Alzheimerse basent sur plusieurs constatations :

  • Un excès de glucose dans le cerveau des patients ;
  • Plus le glucose est présent en quantité importante, plus la maladie d’Alzheimer est symptomatique, et donc plus la perte de mémoire est significative ;
  • Les neurones atteints chez les patients utilisent mal le glucose disponible ;
  • L’accumulation des plaques amyloïdes (un des signes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer) contribue à l’insulinorésistance.

Autant de constatations qui peuvent servir d’arguments pour considérer la maladie d’Alzheimer comme un diabète sucré, un diabète de type 3. De plus, le diabète de type 2 constitue l’un des facteurs de risque reconnus de la maladie d’Alzheimer et ces deux pathologies présentent des facteurs de risque communs, notamment :

  • Le surpoids et l’obésité ;
  • Les maladies cardiovasculaires et les antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires ;
  • Les troubles lipidiques.

Alzheimer et diabète, des mécanismes physiopathologiques différents !

Pourtant, malgré ces constatations, les mécanismes physiopathologiques des deux maladies apparaissent très différents. Les diabètes sucrés résultent de dysfonctionnements dans la sécrétion de l’insuline au niveau du pancréas et dans la sensibilité des tissus à l’insuline (insulinorésistance). Ces dysfonctionnements provoquent des hyperglycémies répétées, à l’origine des complications à court, moyen et long terme de la maladie. Ce sont des maladies métaboliques, avec des répercussions organiques et fonctionnelles.

La maladie d’Alzheimer résulte quant à elle de l’accumulation au niveau cérébral de protéines anormalesqui altère le bon fonctionnement du cerveau et conduit à la démence et à la perte d’autonomie si caractéristique de la maladie. La maladie d’Alzheimer est donc une maladie neurologique au premier plan, même si des aspects métaboliques surviennent dans un second temps.

Une même susceptibilité génétique ?

En se basant sur les mécanismes physiopathologiques, il semble donc délicat de comparer la maladie d’Alzheimer à une forme de diabète sucré. Pour autant, les liens entre les deux maladies ne peuvent être occultés. Le diabète de type 2 constitue en effet un facteur de risque modifiable de démence. Dans une récente étude, des chercheurs ont voulu aller plus loin sur le lien entre diabète et maladie d’Alzheimer, en évaluant le risque génétique respectif pour les deux maladies. Pour cela, ils ont réalisé des études de corrélation génétique sur les données de plusieurs dizaines de milliers de personnes, atteintes ou non de diabète de type 2 et/ou de maladie d’Alzheimer.

Les résultats obtenus révèlent l’absence de lien génétique entre les deux pathologiessuggérant que la maladie d’Alzheimer ne peut être désignée comme une nouvelle forme de diabète. Malgré le fait qu’elles touchent des populations similaires, notamment en âge, ces deux pathologies ont des mécanismes, des évolutions et des répercussions différentes. Il semble donc difficile de considérer la maladie d’Alzheimer comme un diabète de type 3.

Publié le 17 mai 2021 et mis à jour le 15 novembre 2022 par Estelle B., Docteur en Pharmacie.

Sources

– Diabète et maladie d’Alzheimer : une susceptibilité génétique partagée ? thelancet.com. Consulté le 4 novembre 2022.
Topiramate et grossesse

Topiramate et grossesse : attention | Thierry Payet

Selon les estimations, environ 100 000 femmes en âge de procréer en France sont épileptiques. En cas de grossesse, certains traitements antiépileptiques ne peuvent plus être prescrits, en raison du risque de malformations congénitales. Après le valproate de sodium, qui depuis juin 2018 ne peut plus être prescrit chez les femmes en âge de procréer, un autre antiépileptique fait l’objet d’une attention particulière des autorités de santé publique, le topiramate. Topiramate et grossesse quelques explications.

Topiramate et grossesse

Topiramate et grossesse

Les traitements prescrits contre les épilepsies présentent pour certains des risques de malformations congénitales, en cas de prise pendant la grossesse. Le cas du valproate de sodium a été fortement médiatisé il y a quelques années. Les autorités de santé publique on finit par l’interdire aux femmes en âge de procréer. Mais d’autres médicaments antiépileptiques pourraient présenter des risques, notamment le topiramate.

Le topiramate est indiqué dans le traitement des épilepsies, généralisées ou partielles, seul ou en association avec d’autres antiépileptiques. Il peut également être prescrit dans le traitement de fond de la migraine chez l’adulte. Plusieurs études ont mis en évidence que l’utilisation du topiramate pendant la grossesse exposait les enfants à plusieurs risques majeurs :
– Des malformations congénitales. (fentes des lèvres et du palais (fentes labio-palatines), atteintes des organes génitaux, diminution de la taille de la tête et du cerveau (microcéphalie)) ;
– Un petit poids de naissance ;
– Des troubles neuro-développementaux, comme des troubles du spectre de l’autisme (TSA) ou une déficience intellectuelle.

Une prescription plus encadrée chez les femmes en âge de procréer

Face à de telles données, l’ANSM a demandé aux autorités de santé européennes de se pencher sur l’ensemble des données disponibles concernant le topiramate utilisé pendant la grossesse. Cet examen des connaissances actuelles pourra permettre de réévaluer le rapport bénéfice/risque du topiramate chez la femme en âge de procréer, à la fois pour traiter l’épilepsie et la migraine.

Dans l’intervalle, l’ANSM a décidé de modifier les conditions de prescription et de délivrance du topiramate (et donc de toutes les spécialités médicamenteuses qui en contiennent) chez les femmes, de la puberté à la ménopause. A compter du 2 novembre 2022, le topiramate ne pourra être prescrit la première fois à une jeune fille ou une femme en âge de procréer que par un neurologue ou un pédiatre. Cette initiation de traitement ne pourra avoir lieu qu’après la signature d’un accord de soins, attestant que la femme a bien reçu l’ensemble des informations concernant les risques encourus par le fœtus en cas d’exposition pendant la grossesse.

Anticiper le projet de grossesse avec le neurologue

Puis à compter du 2 mai 2023, cette restriction de prescription s’étendra aux femmes déjà sous traitement par le topiramate. Chaque année, les femmes devront signer un nouvel accord de soins au moment de la prescription par le médecin spécialiste. L’ANSM rappelle par ailleurs que le topiramate est déjà contre-indiqué chez les femmes enceintes ou les femmes en âge de procréer n’ayant pas de méthode de contraception efficace. Seules les femmes enceintes épileptiques dont l’épilepsie ne peut être traitée par un autre médicament peuvent se voir prescrire du topiramate, en l’absence d’alternative thérapeutique.

Pour obtenir le médicament à base de topiramate en pharmacie, les femmes en âge de procréer devront présenter la prescription annuelle du neurologue ou du pédiatre, ainsi que l’accord de soin signé. En cas de projet de grossesse, il est conseillé aux femmes de s’adresser à leur neurologue pour faire le point sur leur traitement et évaluer les alternatives thérapeutiques possibles. Aucun traitement antiépileptique ne doit être arrêté sans avis médical.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Topiramate et risques chez les enfants exposés pendant la grossesse. Modification des conditions de prescription et de délivrance aux femmes concernées. ansm.sante.fr. Consulté le 10 octobre 2022.
– Épilepsie et grossesse. epibretagne.org. Consulté le 10 octobre 2022.