Femme pratiquant du sport pour réduire le risque de décès prématuré

Activité physique en plus réduit le risque de décès prématuré | Thierry Payet

On imagine souvent qu’une activité physique régulière nécessite de déployer de grands efforts et d’y consacrer beaucoup de temps pour qu’elle se révèle bénéfique pour la santé. Or, augmenter même légèrement ses efforts physiques permettrait de réduire le risque de décès prématuré. C’est ce que suggère une étude récemment parue dans le Journal britannique de médecine sportive. On fait le point.

Femme pratiquant du sport pour réduire le risque de décès prématuré

Manque d’activité physique et risque de décès

Associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, de cancers et de décès précoce, la sédentarité représente un ennemi de taille pour notre santé. On ne saurait donc que trop conseiller de rester en mouvement un maximum pendant la journée.

À savoir ! L’inactivité physique est à distinguer de la sédentarité. L’inactivité physique désigne la non-atteinte des recommandations de l’OMS (30 minutes 5 fois par semaine) alors que la sédentarité désigne une activité ne nécessitant qu’une très faible dépense énergétique.

Le problème est que l’on imagine souvent qu’une activité physique régulière nécessite de déployer de grands efforts et d’y consacrer beaucoup de temps pour qu’elle se révèle bénéfique pour la santé. Tel n’est pourtant pas le cas. Il y a plusieurs années, une vaste étude américaine menée  pendant 15 ans sur 90 000 hommes et femmes avait en effet démontré que 30 minutes de sport par jour permettait de réduire les risques de décès jusqu’à 50%. Ces conclusions sont aujourd’hui soutenues par une nouvelle étude parue dans le British Journal of Sports Medicine et selon laquelle une augmentation de l’activité physique, même légère, suffirait à protéger les personnes inactives du risque de décès prématuré.

Quelques minutes d’activité physique en plus

Dans le cadre de cette grande étude, les scientifiques ont souhaité définir le niveau d’activité physique minimum nécessaire pour améliorer sa santé. Ils se sont donc appuyés sur les résultats de près de 200 travaux préexistants et regroupant pas moins de 30 millions de personnes !

Après avoir compilé les données et pondéré les résultats en fonction du degré de solidité des différentes études, les chercheurs ont pu dresser une conclusion étonnante. Le risque de décès prématuré chez les personnes inactives se voit réduit de 23 % pour à peine plus d’une heure d’activité modérée à intense par semaine !

À savoir ! La marche d’un bon pas ou la montée d’escaliers désignent des activités d’intensité modérée. Les activités d’intensité élevée sont quant à elles la marche rapide, la course, le port de charges lourdes ou le vélo.

Ainsi donc, une dizaine de minutes d’effort par jour suffiraient à avoir un impact positif sur la santé. Et pour cela, nul besoin de se rendre à la salle de sport, des mouvements de la vie quotidienne comme une simple marche rapide peuvent faire l’affaire ! Ces résultats vont dans le sens des recommandations sanitaires actuelles. Les auteurs de cette étude précisent néanmoins que le bénéfice d’une activité physique régulière sur la réduction du risque de décès diffère selon la cause du décès. Important pour les décès dus à une maladie cardiovasculaire, il l’est moins pour les décès survenant après un cancer.

Publié le 25 avril 2019 par Julie P., Journaliste scientifique. Mis à jour par Déborah L., Docteur en Pharmacie, le 16 mars 2023.

Sources

– Augmenter son niveau d’activité physique, même légèrement, est bénéfique sur la mortalité, selon une vaste méta-analyse. lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 8 mars 2023.
– Activité physique non professionnelle et risque de maladies cardiovasculaires, de cancer et de mortalité : une méta-analyse dose-réponse de grandes études prospectives. bmj.com. Consulté le 8 mars 2023.
Femme qui réclame du sommeil au gré des saisons

Des besoins en sommeil qui varient au gré des saisons ? | Thierry Payet

Certains matins d’hiver, les températures extérieures nous inciteraient bien à rester sous la couette ! Mais au-delà du simple manque de motivation à affronter le froid, il semblerait que nos besoins en sommeil varient bel et bien au gré des saisons. C’est ce que suggère une récente étude allemande publiée dans la revue Frontières.

Femme qui réclame du sommeil au gré des saisons

Sommeil : un besoin vital

Indispensable à la récupération physique de l’organisme, le sommeil joue également un rôle important dans la restauration de l’énergie, les sécrétions hormonales ou l’élimination des toxines de l’organisme. C’est dire combien la qualité du sommeil a des conséquences directes sur la qualité de vie de l’individu.

Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm),  un adulte de 18 à 64 ans a besoin de dormir au minimum sept heures par nuit. Il semblerait cependant que nos besoins en sommeil varient au gré des saisons avec une période de sommeil sensiblement plus longue en hiver. C’est du moins ce que suggère une récente étude allemande publiée dans la revue Frontières.

Des besoins en sommeil qui varient selon les saisons

Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont analysé sur un an les enregistrements de durée et la structure du sommeil de plus de 180 patients citadins venus faire un bilan du sommeil au sein de la clinique Charité Medical University de Berlin. Ces patients ne prenaient pas de traitements affectant les cycles du sommeil, devaient s’endormir à l’heure habituelle et avaient interdiction de programmer un réveil le matin. L’objectif était en effet d’estimer leurs besoins réels en sommeil.  Les scientifiques ont ensuite procédé à un examen médical durant trois nuits appelé « polysomnographie » sur 292 patients présentant des troubles du sommeil neuropsychiatriques pour évaluer la qualité et la durée du sommeil  de chaque participant.

À savoir ! La polysomnographie désigne un examen complet permettant d’étudier la physiologie du sommeil d’un individu. Elle a pour objectif d’évaluer la présence éventuelle de troubles du sommeil et de les quantifier.

Les chercheurs ont alors constaté que l’architecture du sommeil des participants variait en fonction des saisons avec :

  • Une durée du sommeil paradoxal rallongée naturellement d’une demi-heure par nuit par rapport à l’été.
  • Une durée de sommeil plus importante pouvant aller jusqu’à une heure de plus en hiver qu’en été.

À savoir ! Le sommeil paradoxal correspond au moment où l’activité cérébrale est proche de celle de la phase d’éveil. Important pour la récupération mentale, il est surnommé “période des rêves” car c’est à ce moment-là que le cerveau fabrique les songes les plus intenses et qui ont le plus de chance de rester en mémoire au réveil.

De l’intérêt de dormir plus en hiver

Si les auteurs conviennent que ces résultats nécessitent d’être approfondis au moyen d’une étude plus large, ces premiers éléments soutiennent la thèse de l’existence d’une saisonnalité du sommeil avec une sensation de ralentissement pendant l’hiver : “Même si nos performances restent inchangées, au cours de l’hiver, la physiologie humaine est régulée à la baisse, avec une sensation de fonctionnement à vide en février ou mars ».

Ces résultats confirment également le rôle essentiel de la lumière sur nos rythmes de sommeil. Dès lors, pour que le sommeil soit en phase avec la saisonnalité actuelle, les scientifiques recommandent  de s’exposer à la lumière du jour, particulièrement le matin, et d’augmenter son temps de sommeil en se couchant une demi-heure à une heure plus tôt le soir. De quoi garder un maximum d’énergie en réserve pour affronter l’hiver !

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources

– Saisonnalité du sommeil humain : données polysomnographiques d’une clinique neuropsychiatrique du sommeil.frontiersin.org. Consulté le 26 février 2023.
Troubles musculosquelettiques • Blog santé • 21 février 2023

Troubles musculosquelettiques • Blog santé • 21 février 2023 | Thierry Payet

Des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et souvent liés au mode de vie sous-tendent les troubles musculo-squelettiques. La prise en compte de ces influences isolément est probablement responsable d’une grande partie des effets décevants du traitement. Une vue en réseau est nécessaire pour comprendre la complexité de ces maladies.

Klyn et al. 2021 présentent une hypothèse qui vise à fournir une base pour comprendre l’interaction et l’intégration entre ces domaines. Les facteurs psychologiques et liés au mode de vie sont discutés dans leurs effets au niveau tissulaire (par exemple, dérégulation/accumulation du tissu conjonctif). Les maladies musculo-squelettiques sont attribuées en particulier aux mécanismes moléculaires d’action des processus inflammatoires systémiques et locaux.

Les perspectives sur la biologie et la pathologie du tissu conjonctif (fibrose), le rôle de l’inflammation au niveau local (niveau tissulaire) et la façon dont cette inflammation est façonnée par l’inflammation systémique sont discutées, notamment en ce qui concerne
facteurs psychologiques et liés au mode de vie par leur impact sur l’inflammation systémique.

ce qu'il faut savoir !

ce qu’il faut savoir ! | Thierry Payet

La télémédecine et en particulier la téléexpertiseest en train de révolutionner la façon dont nous accédons aux soins médicaux. Grâce à l’utilisation de technologies de communication à distance, les patients peuvent maintenant bénéficier de consultations médicales, de suivis de traitement, et même de soins spécialiséssans devoir quitter leur domicile.

Cette pratique, regroupe la téléconsultation, la téléexpertise, le télé-soin et le télé-suivi. Elle offre de nombreux avantages, notamment en termes d’accessibilité et de commodité pour les patients, mais également en termes d’efficacité et de coûts pour les professionnels de santé.

Dans cet article, nous allons explorer les différentes formes de télémédecine. Leurs avantages et leurs limites, ainsi que les défis à relever pour leur adoption généralisée dans le système de santé.

I- les différentes formes de télémédecines :

  • La téléconsultation : permet aux patients de consulter un médecin à distance, en utilisant des technologies de communication à distance telles que la vidéoconférence, le téléphone ou la messagerie électronique sécurisée. Cette pratique permet aux patients de bénéficier d’un accès plus facile et plus rapide aux soins médicaux, en éliminant les barrières géographiques et temporelles qui peuvent rendre les consultations traditionnelles difficiles ou impossibles.
    Elle est particulièrement utile pour les patients qui vivent dans des zones rurales ou isolées, pour les personnes à mobilité réduite ou pour celles qui ont des horaires chargés. Elle peut également être bénéfique, pour les patients qui ont des préoccupations de santé mineures ou qui ont besoin d’un suivi régulier pour une maladie chronique.
  • La téléexpertise : permet à un professionnel de santé (généralement un médecin spécialiste) de fournir une expertise à distance à un autre professionnel de santé (généralement un médecin généraliste ou un autre professionnel de santé non spécialisé).
    Elle peut être utilisée dans diverses situations, notamment pour évaluer et diagnostiquer des maladies complexes. En addition, pour évaluer l’efficacité des traitements, pour élaborer des plans de traitement et pour fournir des conseils sur des questions cliniques spécifiques.
    Cette pratique permet aux professionnels de santé d’accéder à des connaissances et à des compétences spécialisées, même s’ils ne sont pas physiquement présents dans le même lieu.
  • Le télésoin : La loi relative l’organisation et à la transformation du système de santéadoptée à l’été 2019, permet aux professionnels de santé de fournir des soins médicaux. Ce dernier est disponible en distanciel à des patients qui sont à domicile ou dans des centres de soins, en utilisant des technologies de communication à distance telles que la vidéoconférence, le téléphone, les applications mobiles et les dispositifs connectés.
  • Le télésuivi: peut s’effectuer sous la forme d’un télésuivi lorsqu’il s’agit, comme son nom l’indique, d’apporter au patient un suivi médical à distance. Un infirmier peut notamment effectuer un télésuivi.
    Le patient a davantage la maîtrise sur son parcours de soin, il n’est plus tributaire de standards téléphoniques surchargés. En revanche, les professionnels de santé retrouvent du temps pour se consacrer sur les patients qui le nécessitent réellement.


II- A- La téléconsultation : utilisation, réglementation et recommandations

La téléconsultation est utilisée pour diverses raisons. Il n’existe pas de réglementation ou de recommandation officielle qui limitent les situations cliniques où elle peut être utilisée. Selon la HAS, la décision d’utiliser la téléconsultation dépendra de la connaissance du patient par le médecin et l’infirmier, ainsi que de leur confiance mutuelle.
L’utilisation de dispositifs connectés peut étendre les motifs de recours à la téléconsultation. Par contre, il est recommandé de commencer par l’utilisation du stéthoscope connecté avant d’étendre l’utilisation d’autres outils. Cependant, il est important de souligner que certaines situations nécessitent une palpation abdominale qui ne peuvent pas être traitées par téléconsultation.
Pour bénéficier d’un remboursement, il est nécessaire de respecter l’avenant n°6 de la convention des médecins, qui impose notamment que le médecin ait vu le patient dans les 12 derniers mois, avec certaines exceptions. Il est préférable de travailler en étroite collaboration avec les médecins traitants et de s’engager dans des projets d’organisation territoriale. Tels que la création d’une CPTS, pour assurer la continuité des soins pour les patients atteints de problèmes de santé complexes.

B- Coûts et rémunérations de la téléconsultation pour les infirmiers

Loi Rémunération pour l’infirmier Durée approximative Financement de l’Assurance Maladie
réalisé à domicile sans autre soin 15€ Environ 25-30 minutes 525€ par an pour le logiciel et le matériel
réalisé dans un lieu dédié à la téléconsultation 12€ Environ 25-30 minutes 525€ par an pour le logiciel et le matériel
rémunération pour les infirmiers
Bon à savoir Pour pouvoir bénéficier du forfait d’aide à la modernisation et informatisation du cabinet professionnel, [l’infirmier libéral] devra déclarer chaque année sur Amélipro ses indicateurs pendant la période de saisie”.

III- Vers une meilleure coordination des soins grâce à la téléexpertise

Actuellement, les infirmiers libéraux utilisent régulièrement la téléexpertise, mais ils ne sont pas encore rémunérés pour cette pratique. Toutefois, à partir du 23 mars prochain, l’avenant 9 à la convention nationale fixera une cotation de 10 euros pour chaque téléexpertise effectuée par ces professionnels de santé. Les IDEL pourront coter la téléexpertise à hauteur de 10 euros par demande, dans la limite de quatre demandes par patient, par an et par infirmier – et non par cabinet.

La téléexpertise est de plus en plus courante dans le domaine de la santé, notamment depuis la pandémie de COVID-19. Elle permet à un professionnel de santé, dit « requérant », de solliciter à distance l’avis d’un autre professionnel de santé, dit « requis ». En raison de sa formation ou de sa compétence particulière, sur la base d’informations de santé liées à la prise en charge d’un patient, même en l’absence du patient.

Cette pratique est utilisée pour des cas complexes ou nécessitant une expertise particulière, tels que des maladies rares, des pathologies chroniques ou des soins palliatifs. Elle permet également de faciliter la coordination des soins entre les professionnels de santé et de désengorger les hôpitaux et les centres de soins en évitant les déplacements inutiles des patients.

En France, la téléexpertise est réglementée par l’Assurance Maladie. Elle est prise en charge financièrement par celle-ci. Cette mesure vise à encourager les professionnels de santé à utiliser cette pratique pour améliorer la qualité des soins et faciliter l’accès aux soins pour les patients.

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Journée Internationale de l'épilepsie

Journée Internationale de l’Epilepsie : Agissons et Unissons-nous | Thierry Payet

Dans le monde, les épilepsies touchent 50 millions de personnes et en France, près de 700 000 personnes sont confrontées à ces maladies. Depuis 2015, le Bureau International pour l’Epilepsie et la Ligue Internationale Contre l’Epilepsie organisent chaque deuxième lundi de février la journée internationale de l’épilepsie. Explications.

Journée Internationale de l'épilepsie

La journée internationale de l’épilepsie

Il serait plus juste de dire les épilepsies plutôt que l’épilepsie, tant cette pathologie est complexe et variable. Pour la plupart des gens, l’épilepsie se résume aux crises généralisées qui effraient tant. Mais l’épilepsie peut être beaucoup plus subtile ou sournoise, ne se révélant que par quelques tremblements involontaires, presque imperceptibles de l’entourage.

Les années passent et les préjugés et idées reçues restent tenaces. L’objectif de la journée internationale de l’épilepsie était de sensibiliser la population et les acteurs concernés sur cette maladie. Mais 8 ans après la première édition, il reste encore du chemin à parcourir pour faire connaître l’épilepsie, combattre la stigmatisation et informer sur la conduite à tenir en cas de crise épileptique. En 2022, le deuxième lundi de février était le 14 février et le thème de la journée avait tout naturellement été choisi : « amour et épilepsie ».

« L’épilepsie n’est pas ce que vous croyez. Bousculons les préjugés »

Cette année, la journée internationale de l’épilepsie aura lieu le 13 février 2023 et aura pour thème : « L’épilepsie n’est pas ce que vous croyez. Bousculons les préjugés ». Le message est clair, il faut parvenir à faire bouger les lignes et mieux sensibiliser la population sur ce qu’est l’épilepsie. L’épilepsie est une pathologie chronique neurologique fréquentequi peut se développer à tous les âges de la vie, du nourrisson jusqu’à l’âge adulte.

L’épilepsie regroupe différentes maladies épileptiques de gravité variables, en fonction de plusieurs paramètres : l’âge d’apparition des premières crises, la cause des crises, la nature et la fréquence des crises et la réponse aux traitements antiépileptiques. Les causes de l’épilepsie sont variables et parfois aucune anomalie n’est retrouvée pour expliquer la survenue des crises.

Les symptômes des crises d’épilepsie sont très divers, en nature et en gravité, des simples secousses musculaires jusqu’à la crise d’épilepsie généralisée avec perte de conscience. Chaque Français doit connaître les gestes à adopter face à une personne qui convulse :

  • Allonger la personne en position latérale de sécurité
  • Faire de l’espace autour de la personne
  • Protéger sa tête en la plaçant sur un objet souple
  • Enlever ses lunettes
  • Desserrer les vêtements au niveau du col et de la ceinture
  • Ne pas essayer de bouger la personne sauf en cas de danger
  • Ne pas empêcher les convulsions
  • Ne rien mettre dans la bouche du patient
  • Ne pas lui donner à boire
  • Contacter les services de secours tout en surveillant la personne, si la crise dure ou si la personne reste inconsciente.

Sensibiliser la population et lutter contre les préjugés sur l’épilepsie

Même en 2023, l’épilepsie reste taboue, ignorée, méconnue. Parler de la maladie, de ses causes, de ses symptômes, combattre les idées reçues, … toutes ces actions permettent de mieux détecter, repérer, diagnostiquer, traiter, prendre en charge et accompagner toutes et tous ceux qui vivent avec l’épilepsie au quotidien. Elles permettent aussi de lutter contre le rejet et la stigmatisation trop souvent éprouvés par les patients et leurs proches.

La journée internationale de l’épilepsie se déroule dans plus de 140 pays à travers le monde, avec des événements et des campagnes d’information relayées dans les médias. Cette journée est également l’occasion d’encourager les malades et leurs familles dans leur lutte quotidienne contre la maladie, mais aussi contre les préjugés. En France, c’est Epilepsie France, l’association nationale des patients atteints d’épilepsie, qui organise cette grande journée.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

Personne atteinte alcoolodépendance

Quel rôle joue la dopamine ? | Thierry Payet

Selon les données de l’INSERM, environ 90 % des Français sont régulièrement amenés à consommer de l’alcool, et 10 % en consomment quotidiennement. Une habitude qui peut conduire à la dépendance à l’alcool, sans compter les effets néfastes de l’alcool sur la santé. Dans une récente étude, des chercheurs français ont mis le doigt sur une nouvelle piste thérapeutique contre l’alcoolodépendance, impliquant la dopamine. Explications.

Personne atteinte alcoolodépendance

De la consommation d’alcool à l’alcoolodépendance

La consommation fréquente voire quotidienne, en quantités supérieures aux recommandations (plus de deux verres par jour), est un facteur de risque connu d’alcoolodépendance ou dépendance à l’alcool. La dépendance à l’alcool se matérialise par deux phénomènes complémentaires :

  • Un besoin compulsif de boiremalgré les effets négatifs de la consommation d’alcool ;
  • Des signes de manque en cas d’abstinence.

Si l’alcoolodépendance est bien décrite, les chercheurs continuent à s’interroger : pourquoi certains gros buveurs ne deviennent pas dépendants à l’alcool ? En creusant cette question, les chercheurs se sont intéressés aux circuits cérébraux de la récompense, qui impliquent un neurotransmetteur particulier, la dopamine. La libération de ce neurotransmetteur tend à procurer une sensation de plaisir au consommateur d’alcool, qui consomme à nouveau de l’alcool pour revivre ce sentiment de plaisir, etc. C’est ce que les chercheurs appellent le circuit de la récompense.

La dopamine impliquée dans l’alcoolodépendance

Si l’activation du circuit de la récompense associé à la dopamine entre en jeu dans le comportement de consommation d’alcool, le rôle de la dopamine dans l’alcoolodépendance reste flou, malgré plusieurs études sur le sujet. Les médicaments qui inhibent l’action de la dopamine ne permettent par exemple pas de réduire la dépendance à l’alcool. Pour en savoir plus, les chercheurs ont mené de nouveaux travaux chez le rat.

Ils ont exposé des rats plusieurs fois à l’alcool et comme chez l’homme, une partie des rats a développé une dépendance à l’alcool. En analysant le taux de dopamine au niveau d’une région impliquée dans la motivation. La voie nigro-striée, les chercheurs ont observé que les rats devenus dépendants à l’alcool présentaient un déficit en dopamine dans la région nigro-striée. Chez les rats qui n’étaient pas devenus dépendants à l’alcool, les chercheurs ont réduit le taux de dopamine dans la région nigro-striée pour atteindre le niveau observé chez les rats alcoolodépendants. Une telle réduction du taux de dopamine entraînait une alcoolodépendance des rats, qui n’étaient pourtant pas devenus dépendants à l’alcool en le consommant !

Réduire ou supprimer sa consommation, meilleur rempart contre la dépendance à l’alcool

Ces nouvelles données permettent aux chercheurs de conclure que la dopamine est bien impliquée dans les mécanismes de dépendance à l’alcoolune implication qui était jusque-là controversée au sein de la communauté scientifique. En allant plus loin, les chercheurs ont voulu tester une nouvelle piste thérapeutique. Ils ont administré aux rats une substance capable de stimuler la production de dopamine au niveau cérébral. Cette administration entraînait une diminution de la dépendance à l’alcool des rats.

Ces nouvelles données, observées uniquement chez les rats, ouvrent de nouvelles perspectives pour mieux comprendre l’alcoolodépendance et la traiter. Mais beaucoup de chemin reste encore à parcourir, d’abord pour transposer de telles données à l’homme, mais aussi pour étudier le rôle d’autres facteurs que la dopamine sur le développement du comportement addictif. D’ici là, la prévention de l’alcoolodépendance reste la solution la plus sûre et la plus efficace. En limitant autant que possible sa consommation d’alcool !

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Alcoolodépendance : la dopamine comme piste thérapeutique. inserm.fr. Consulté le 11 janvier 2023.
PLFSS 2023, quel impact pour les infirmiers ?

Vers une officialisation du statut d’infirmier référent? | Thierry Payet

Dans une proposition de loi visant à améliorer l’accès au soin pour tous, le groupe parlementaire Horizons a proposé la création, dans les textes, du rôle d’infirmier référent. Cela représente une grande avancée pour la profession.

Le Président de la République a également partagé cette idée lors de ses voeux au monde de la santé . Elle s’inscrit dans la volonté de renforcer les soins coordonnés autour du patient pour améliorer la qualité de la prise en charge.

Qui est l’infirmier référent?

L’infirmier référent existe déjà au sein des EHPAD et d’autres établissements.  Au sein de ces structures, sa mission principale est de garantir la coordination de la prise en charge des patients. Il assure aussi le rôle de cadre intermédiaire auprès des équipes de soins. Une formation spécifique est nécessaire dans l’exercice de cette fonction. Ce métier diffère du statut d’infirmier référent pour les assurés dont parle la proposition de loi n°657.

Tout comme le médecin traitant, l’infirmier référent est un infirmier libéral. Chaque patient pourra désigner son infirmier référent auprès de son organisme gestionnaire d’assurance maladie, avec l’accord de l’IDEL. L’accord de l’autorité parentale est également requis pour les assurés de moins de 16 ans.



Quelles sont ses missions?

En étroite collaboration avec le médecin traitant et le pharmacien correspondant, l’infirmier référent jouera un rôle clé dans la coordination des parcours de soins. Il sera aussi chargé des missions d’information, de prévention et de suivi auprès du patient.

Cette proposition de loi  présentée comporte des zones floues. C’est la Commission des Affaires sociales qui l’examinera. Si elle  est retenue puis adoptée, elle sera complétée par un décret. Celui-ci fixera les conditions d’application, précisera les missions et indiquera la valorisation liés à ce rôle.



Notre mission : faciliter votre quotidien de professionnel de santé libéral en vous proposant des solutions adaptées et des articles utiles à l’exercice de votre pratique professionnelle.

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Obésité masculine et risque cardiovasculaire

Obésité masculine et risque cardiovasculaire | Thierry Payet

L’obésité est connue pour être un facteur de risque cardiovasculaire, en particulier chez l’homme. Mais quel mécanisme permet d’expliquer ce constat ? Une récente étude menée sur des souris et publiée dans la revue scientifique iScience, vient apporter quelques éléments d’explications.

Obésité et risque cardiovasculaire

En cas d’obésité, le risque cardiovasculaire augmente, et de manière plus marquée chez les hommes que chez les femmes. Mais pour quelle raison ? Quels mécanismes physiologiques permettent d’expliquer une telle différence entre les deux sexes ? Récemment, des chercheurs ont tenté de répondre à ces questions en travaillant sur des modèles de souris.

Ils ont nourri pendant 7 semaines des souris mâles et femelles avec une nourriture à haute teneur en graisses. Puis ils ont analysé l’expression des gènes au niveau des cellules endothéliales du tissu adipeux. Ces cellules sont très impliquées dans le contrôle des échanges de nutriments, d’hormones, d’oxygène et de cellules immunitaires et inflammatoires. Ces fonctions participent directement et fortement au statut métabolique du tissu adipeux.

Des différences significatives entre les souris mâles et femelles

Dans cette étude, les chercheurs ont mis en évidence plusieurs différences notables entre les souris mâles et les souris femelles :
– Des différences de profil d’expression des gènes ;
– Des différences dans la prolifération des cellules endothéliales au niveau du tissu graisseux ;
– Des différences au niveau de l’état inflammatoire dans les cellules endothéliales.

Les souris femelles présentent ainsi une angiogenèse (formation de nouveaux vaisseaux sanguins) supérieure à celle des souris mâles. Le tissu adipeux des souris femelles est ainsi plus sain que celui des mâles, même lorsque l’ensemble des souris sont nourries avec un régime riche en graisses. Chez les souris femelles, certains gènes étaient plus exprimés que chez les souris mâles, notamment les gènes associés à la prolifération des cellules endothéliales, les gènes de la phosphorylation oxydative (dernière étape de la respiration cellulaire) et les gènes du remodelage de la chromatine.

Les souris femelles, mieux armées face à l’obésité ?

A l’inverse, certains gènes étaient plus exprimés chez les souris mâles que chez les souris femelles, entre autres les gènes de l’inflammation et du vieillissement cellulaire. Que faut-il retenir de ces données ? Face à un régime trop riche, les souris femelles réagissent, au niveau de l’expression des gènes, en stimulant l’expansion des vaisseaux sanguins et en développant une meilleure santé métabolique que les souris mâles.

Ces mécanismes pourraient expliquer le risque majoré de complications notamment cardiovasculaires liées à l’obésité chez les hommes. En décryptant comment les souris femelles s’adaptent face au régime riche en graisses, les chercheurs pourraient développer de nouveaux traitements pour améliorer la santé des vaisseaux sanguins chez les sujets obèses, masculins comme féminins. La distribution du tissu graisseux et la qualité de sa vascularisation seraient des composantes essentielles du risque de complications cardiovasculaires. Reste dans un premier temps à transposer ces observations chez l’Homme.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Le profilage transcriptomique révèle des signatures moléculaires spécifiques au sexe des cellules endothéliales adipeuses dans des conditions obésogènes. Martina Rudnicki et al. 2023. iScience 26(1) : 105811. ScienceDirect
qu'est ce qu'une vertèbre déplacée

On me dit que j’ai une vertèbre déplacée, que faire ? | Thierry Payet

D’accord mais comment savoir si ma vertèbre est déplacée ou non ?

Après avoir lu cet article avec passion et attention, vous suspectez un déplacement réel de l’une de vos vertèbres ?
A moins que vous soyez sur une civière à la suite d’un accident de voiture avec une douleur horrible dans le dos (dans ce cas on laisse gérer les secours !) on vous conseille de vous rendre chez votre médecin traitant pour que ce dernier vous apporte son expertise médicale.
Peut-être que ce dernier préconisera des clichés qui permettront de mettre en évidence ou non un déplacement.
Attention, l’aspect irrégulier de votre colonne ne constitue pas un élément suffisant pour
« diagnostiquer » un déplacement vertébral.
Les colonnes sont parfois différentes avec des apophyses postérieures plus ou moins longues (les petits os que vous sentez/voyez le long de la colonne), des muscles dorsaux plus ou moins tendus, etc.
(Comme disait Pierre Perret y’en a des gros, des p’tis, …. Mais on s’égare !)

Quels sont les traitements pour les vertèbres déplacées ?

En cas de diagnostic médical avéré de déplacement vertébral, la prise en charge dépendra de sa localisation et de son stade évolutif.
Le début du traitement est à voir avec votre médecin (décidément central dans la santé, à vous de bien vous entendre avec le vôtre !

Parfois une prise en charge en kinésithérapie peut être préconisée afin de réaliser une rééducation adaptée.

Et c’est là qu’entre en jeu votre ostéopathe ! (Entrée fracassante et trompette s’il vous plait)
Alors évidement la prise en charge de votre ostéopathe ne permettra pas de guérir le glissement vertébral, toutefois votre ostéopathe peut vous aider à soulager les douleurs liées à ce dernier !
Plus haut, nous parlions de troubles posturaux pouvant être lié aux glissements, dans certains cas, l’ostéopathie peut aider à améliorer la posture et donc, pourquoi pas, limiter le glissement et/ou son évolution.

Et pour le bassin, nerfs, muscles déplacés c’est pareil ?

Impossible de vous quitter sans vous faire un petit mot sur ces autres expressions souvent entendues « J’ai le bassin déplacé/ décalé », « j’ai un nerf qui a bougé », etc.
Là aussi ces « diagnostiques » existent mais sont secondaires à des traumatismes, malformations, pathologies, etc.
Une asymétrie visuelle ne constitue pas un « diagnostic » en soit.
D’autres éléments doivent évidemment être pris en compte.
Je pense que ce genre de conclusions (souvent hâtives) sont en réalité des raccourcis, des images que l’on donne pour faciliter la compréhension.
Toutefois même si elles sont parlantes, elles peuvent inquiéter les personnes et donc les pousser à consulter sans que cela soit forcément nécessaire.

J’ai une vertèbre déplacée, ce qu’il faut retenir

  • Oui c’est possible et cela existe, même si c’est plutôt peu fréquent.
  • Il en existe plusieurs types avec plusieurs stades d’évolution
  • Attention aux « diagnostics » trop hâtifs !
    – Assurez-vous de prendre un maximum d’informations et de préférence sur des sites sérieux et sourcés (le mieux étant d’aller rendre visite à votre médecin pour que ce
    dernier vous conseille).
    – Attentions aux raccourcis et images parfois utilisées pour trouver l’origine d’une douleur, vous risqueriez d’avoir un « diagnostic déplacé »
  • Vertèbre déplacée ne rime pas forcément avec douleur et sensation de blocage
    Tout dépend du stade, de la localisation, des individus, etc.
  • Douleur et sensation de blocage ne riment pas forcément avec vertèbre déplacée !
    Il existe de très nombreuses étiologies pour un mal de dos et pas que les déplacements vertébraux.
  • Une prise en charge est possible par de nombreux professionnels dont votre ostéopathe
grain de beauté cancer peau vaccin mélanome

Un vaccin contre le mélanome en développement | Thierry Payet

Chaque année, le mélanome, un cancer cutané, est responsable de près de 2000 décès en France. Si les progrès diagnostiques et thérapeutiques ont permis ces dernières années d’améliorer le pronostic des stades localisés, les stades avancés et/ou métastatiques restent associés à un pronostic plus réservé. Récemment, les résultats d’un essai clinique de phase 2 mené sur un candidat vaccin contre le mélanome permettent d’envisager le développement d’un vaccin contre le mélanome thérapeutique, en association avec l’immunothérapie.

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Comment améliorer le pronostic des mélanomes de stades avancés ?

L’incidence du mélanome , le plus grave des cancers cutanés, ne cesse d’augmenter depuis quelques décennies. Si les progrès thérapeutiques, notamment l’arrivée de l’immunothérapie, ont permis d’améliorer le pronostic des stades localisés, les stades III et IV restent complexes à traiter avec des taux de survie à cinq ans de 16 (stade IV) à 60 % (stade III).

Dans ce contexte, mettre au point de nouvelles approches thérapeutiques contre les stades avancés de mélanome constitue un enjeu majeur pour la recherche sur ce cancer et un formidable espoir pour les patients et leurs familles. Le laboratoire Moderna développe actuellement un vaccin expérimental contre le mélanome personnalisé, basé sur la technologie ARNm (la même technologie que celle utilisée récemment pour développer les premiers vaccins contre la Covid-19). L’administration de ce vaccin thérapeutique a pour objectif de stimuler le système immunitaire du patient contre les cellules tumorales.

Un vaccin contre le mélanome capable avec l’immunothérapie de réduire le risque de récidive

Récemment, un essai clinique, randomisé, ouvert, a été lancé pour évaluer l’efficacité de ce vaccin contre la mélanome thérapeutique, en association avec un médicament d’immunothérapie, qui contribue également à stimuler le système immunitaire pour l’aider à mieux lutter contre les cellules tumorales. Dans cet essai, 157 patients atteints d’un mélanome de stade III ou IV après résection complète ont été inclus et répartis dans deux groupes :

  • Un groupe traité par l’association du vaccin (neuf doses au total sur une année) et de l’immunothérapie (200 mg toutes les trois semaines jusqu’à 18 cycles sur une année complète ;
  • Un groupe traité uniquement par immunothérapie, jusqu’à la récidive du mélanome ou l’arrêt du traitement pour une toxicité inacceptable.

Les résultats de cet essai clinique révèlent que le vaccin thérapeutique, associé à l’immunothérapie, permettait une réduction significative du risque de récidive de la maladie ou de décès, par rapport à l’immunothérapie seule. Sur le plan de la tolérance, 14,4 % des patients ayant reçu le vaccin et l’immunothérapie ont présenté des événements indésirables graves, contre 10 % chez les patients traités par immunothérapie seule.

Une stratégie personnalisée applicable à d’autres cancers ?

Le critère d’évaluation principal du vaccin, la survie sans récidive, était améliorée significativement à la fois sur le plan statistique et clinique. L’ajout du vaccin à l’immunothérapie permettait de réduire le risque de récidive ou de décès de 44 %, par rapport à l’immunothérapie seule. Cet essai constitue donc une première démonstration de l’intérêt d’un vaccin  basé sur la technologie à ARNm dans le traitement d’un cancer.

Les chercheurs pensent pouvoir lancer un essai clinique de phase 3 dans le courant de l’année 2023. Ces résultats ouvrent également de nouvelles perspectives pour le traitement d’autres cancers, à partir de la technologie ARNm. L’un des intérêts de cette technologie est de mettre au point une thérapie personnalisée, ciblée sur les caractéristiques génétiques de la tumeur du patient. L’intégralité des données de l’essai et des conclusions des chercheurs devraient être présentées lors d’une prochaine conférence en oncologie.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources