Mieux comprendre les patients souffrant de douleur • Ostéosanté • 14 décembre 2023

Mieux comprendre les patients souffrant de douleur • Ostéosanté • 14 décembre 2023 | Thierry Payet

En tant qu’ostéopathe à Hambourg, je rencontre chaque jour des personnes qui luttent contre la douleur. La douleur est une expérience complexe et profonde qui va bien au-delà du simple physique. Des concepts antérieurs tels que l’auto-efficacité, la peur liée à la douleur et la tentative dite catastrophique de capturer ces expériences, montrent souvent une image trop simplifiée de la réalité des patients souffrant de douleur.

Dans ma contribution d’aujourd’hui, je voudrais présenter une nouvelle approche développée par Fernandez et ses collègues : le concept de «doutes physiques liés à la douleur« . Ce concept complète les idées existantes et se concentre sur la manière dont la douleur peut modifier notre relation avec notre propre corps.

Sécurité physique vs doute physique

À la base se trouve l’idée de « sécurité physique » – un sentiment profondément enraciné que notre corps fonctionnera et s’adaptera aux défis du futur. Cependant, en cas de douleur, de blessure ou de diagnostic, ce sentiment peut se transformer en doute. Vous commencez à vous demander si et comment votre propre corps peut agir dans le monde.

Les trois dimensions du doute physique

Perte de continuité : la vie n’a plus l’impression de continuer comme d’habitude.
Perte de transparence du corps : Le corps, qui était auparavant au second plan de nos vies, devient soudain le centre de notre attention.
Perte de confiance dans le corps : La confiance dans la fiabilité et la performance de son propre corps diminue.

Ces dimensions ne sont souvent pas directement tangibles, mais ont plutôt un effet subliminal sur notre existence. Ils combinent des croyances implicites et explicites et peuvent être à la fois adaptatifs et inadaptés.

Une nouvelle façon de communiquer

Ce concept en est encore à ses balbutiements et nécessite davantage de recherche et de développement. Mais cela a le potentiel d’améliorer fondamentalement la façon dont nous communiquons entre nous et avec nos patients. Elle ouvre de nouvelles perspectives pour mieux comprendre et traiter le monde complexe des patients souffrant de douleur.

Dans mon cabinet à Hambourg, j’intègre déjà ces considérations dans mes traitements. C’est une étape passionnante et importante pour mieux comprendre la personne à l’origine de la douleur et la soutenir de manière holistique.

Fernandez, AV, J. Hartvigsen, S. Ravn, P. Stilwell et A. Kongsted. « Reconceptualiser le comportement lié à la douleur : introduction du concept de doute corporel ». Journal européen de la douleur8 mars 2023, ejp.2105. https://doi.org/10.1002/ejp.2105.

Amnésie souvenirs d'enfance

Amnésie infantile – santé sur le Net | Thierry Payet

On a coutume de dire qu’on oublie tout ce qui se passe avant l’âge de 4 à 5 ans. Ce phénomène est appelé par les spécialistes l’amnésie infantile. Pour l’Observatoire B2V des mémoiresla neuropsychologue Bérengère Guillery revient sur ce phénomène qui a récemment fait l’objet d’une étude en lien avec l’autisme. Eclairage.

Amnésie souvenirs d'enfance

Qu’est-ce que l’amnésie infantile ?

Les enfants ne conservent généralement pas de souvenirs de ce qu’ils vivent avant l’âge de 4 ou 5 ans. Par ce phénomène appelé l’amnésie infantilel’histoire de nos premières années de vie ne se retrace que dans les albums photos ou les récits de nos parents. Comment expliquer ce phénomène ? Pourquoi la mémoire ne conserve les souvenirs qu’à partir d’un certain âge ? Si les enfants sont capables de se souvenir de certains détails du passé, une odeur, une chanson, ils oublient rapidement le contexte et le déroulé des événements du passé.

Biologiquement et physiologiquement, cette amnésie infantile s’explique par plusieurs phénomènes :

  • Le développement structurel et fonctionnel du cerveau et donc de la mémoire qui se poursuit après la naissance et jusqu’à l’âge adulte
  • Le développement des capacités cognitivesdes compétences essentielles pour forger et conserver les souvenirs
  • Les différences de perception sensorielle entre l’enfant et l’adulte, ce qui est important pour un adulte ne l’est pas forcément pour un enfant et vice versa.

La lumière pour retrouver ses souvenirs d’enfance

Au cours des premières années de vie, les enfants acquièrent ainsi progressivement l’ensemble des compétences qui leur permettront de créer et de conserver des souvenirs jusqu’à l’âge adulte. Parmi les compétences nécessaires, l’enfant doit pouvoir se situer précisément dans l’espace et dans le temps et se reconnaître comme une identité propre. Dans la petite enfance, l’enfant perço

it mal la frontière entre lui et les autres, entre lui et son environnement. Avoir des souvenirs, c’est aussi avoir la capacité de se projeter dans le futur et de regarder le souvenir comme un élément du passé.

Au final, l’amnésie infantile apparait être le témoin du développement progressif des capacités cérébrales et cognitives de l’enfant. Pour autant, différentes études ont examiné s’il était possible d’éviter cette étape et de se souvenir de tous les événements survenus depuis la naissance. Il y a quelques années, des chercheurs s’étaient notamment intéressés à l’effet de la lumière sur l’amnésie infantile. Plus récemment, une étude s’est penchée les liens entre l’amnésie infantile et le développement cérébral des enfants atteints d’autisme ou de troubles du spectre autistique.

L’amnésie infantile influencée par l’immunité et l’autisme ?

Dans cette étude, des chercheurs irlandais ont travaillé sur un modèle de souris. Ils ont montré que l’activation du système immunitaire de la mère au cours de la grossesse pouvait modifier le développement cérébral des enfants et agir comme une protection par rapport à la perte de mémoire. Ils ont également montré que les souvenirs d’enfance oubliés pouvaient être remis à jour chez l’adulte, en utilisant la lumière pour activer des voies neuronales spécifiques. Ainsi, les souvenirs d’enfance ne seraient pas totalement oubliés, mais seulement enfouis quelque part au fond de notre mémoire.

Pour les chercheurs, l’amnésie infantile serait due à un défaut de récupération des souvenirsles voies neuronales pour y accéder n’étant pas naturellement stimulées. De plus, les premières étapes de développement du cerveau au cours de l’enfance pourraient déterminer cette amnésie infantile, d’une manière différente chez les enfants autistes et chez les enfants sans troubles autistiques. Ces étapes seraient conditionnées – au moins en partie – par l’environnement immunitaire maternel pendant la grossesse, et donc potentiellement par la survenue d’infections.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Pourquoi n’arrivons-nous pas à nous souvenir de notre enfance ? 4 Questions à Bérengère Guillery. presse.signesetsens.com. Consulté le 20 novembre 2023.
– Les états cérébraux autistiques détiennent la clé pour déverrouiller les souvenirs d’enfance. www.tcd.ie. Consulté le 20 novembre 2023.
bilans de santé en entreprise

Pourquoi les Actions de Prévention en entreprise sont essentielles en 2023 ? | Thierry Payet

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Aujourd’hui, la santé des salariés est au cœur des préoccupations des entreprises et constitue un enjeu majeur pour leurs dirigeants.

Déployer des actions de prévention (vaccination, dépistage, sensibilisation…) est à ce jour un investissement stratégique pour les entreprises.

En effet, dans un monde du travail en constante évolution, marqué par des défis tels que le stress, une charge de travail importante ou des conditions précaires, les campagnes de sensibilisation et les bilans de santé en entreprise jouent un rôle clé afin d’assurer une meilleure Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT).

Médicalib vous en dit plus à ce sujet.



JE – Actions de prévention en entreprise : quels avantages ?

Le déploiement d’actions de prévention offre plusieurs avantages, tant pour les employeurs que pour les salariés, à savoir :

  • Détection précoce des problèmes de santé avant ou à l’apparition des symptômes. C’est une opportunité pour les employés de faire le point sur leur santé, de déceler une éventuelle pathologie et de recevoir des conseils appropriés.
  • Limitation des risques : risques psychosociaux (RPS), risques de troubles musculosquelettiques (TMS), risques de contaminations (grippe, covid). Permet de proposer un environnement plus sain aux salariés.
  • Réduction de l’absentéisme
  • Amélioration de la productivité et du succès de l’entreprise : bonne santé rime souvent avec concentration et efficacité. En effet, un employé en bonne santé est un employé plus engagé, plus productif et moins souvent absent.
  • Renforcement de la culture d’entreprise : en se préoccupant de la santé de ses employés, une entreprise renforce en parallèle l’engagement de ses collaborateurs.

II – Action de prévention au travail : quels défis ?

Parmi les principaux défis on relève :

  • Coût et logistique : l’organisation de dépistages, de campagnes de vaccinations… peut être coûteuse pour l’employeur et nécessite une bonne logistique.
  • Intervention de professionnels qualifiés
  • Confidentialité des données récoltées
  • Participation des employés : il n’est pas toujours évident de savoir comment l’encourager.

III – Vaccination et dépistage en entreprise : Medicalib vous accompagne

Medicalib vous propose des actions de prévention clés en main. Medicalib vous accompagne dans l’organisation et le déploiement de campagnes.

  • Campagnes de sensibilisation : vaccination contre la grippe saisonnière, prévention contre le diabète, le cholestérol et l’hypertension artérielle (HTA)
  • Santé des femmes : prévention contre le cancer du sein, les cancers gynécologiques, l’endométriose et accompagnement de la ménopause.
  • Bien-être au travail : prévention des risques psychosociaux (RPS) et troubles musculosquelettiques (TMS).

Ostéopathie pour douleurs abdominales et constipation • Ostéosanté • 23 novembre 2023

Ostéopathie pour douleurs abdominales et constipation • Ostéosanté • 23 novembre 2023 | Thierry Payet

Une revue systématique et une méta-analyse ont examiné l’efficacité du traitement de manipulation ostéopathique (OMT) chez les adultes atteints du syndrome du côlon irritable (SCI).

Dans la méta-analyse, l’OMT a montré des résultats statistiquement significatifs pour les douleurs abdominales et la constipation par rapport au traitement fictif/à l’absence d’intervention.

Une recherche documentaire a été menée dans les bases de données suivantes : PubMed, Embase, Cochrane, Cinahl, Scopus, PEDro et ClinicalTrials.gov. Sur 350 articles, six études (cinq ECR et un ECR en cours) ont été considérées comme éligibles.

La qualité des preuves sur les symptômes du SCI était généralement jugée « faible » pour les douleurs abdominales et la constipation. L’OMT s’est avérée sûre dans le traitement du syndrome du côlon irritable, sans effets indésirables majeurs.

Dans la méta-analyse, l’OMT a montré des résultats statistiquement significatifs pour les douleurs abdominales par rapport au traitement fictif/absence d’intervention (taille de l’effet ES = -1,14 [-1,66, -0,62]; p < 0,0001) et constipation (ES = -0,66 [-1,12, -0,20]; p = 0,005).

L’OMT peut être efficace chez les patients atteints du syndrome de l’intestin irritable, mais les résultats doivent être interprétés avec prudence en raison de la faible qualité méthodologique des études.

Qu’est-ce qui a été examiné et, si nécessaire, traité ?

Dans une étude, la zone épigastrique et le gros intestin en relation avec l’intestin grêle et les niveaux pariétaux et la suture occipito-mastoïdienne.

Dans une autre étude, tant les techniques directes (pression de la main sur chaque segment de la colonne vertébrale pendant 90 secondes) que les techniques indirectes (pression sur le segment avec les mains, les genoux ou la poitrine) ainsi que les viscères ont été traitées.

Dans une étude, le sacrum et les zones viscérales sensibles étaient régulièrement traités en appuyant et en faisant vibrer les doigts.

Une autre étude a utilisé des techniques directes (pression de la main sur chaque segment de la colonne vertébrale pendant 90 secondes) et indirectes (pression sur le segment avec les mains, les genoux ou la poitrine). Les frottements, vibrations, inhibitions ou rebonds dans la projection abdominale du point de connexion où se situent les zones trigger ont été standardisés.

Consultez également OSTÉOPATHIE ET ​​INTESTIN IRRITABLE

Buffone F, Tarantino AG, Belloni F, Spadafora A, Bolzoni G, Bruini I, Bergna A, Vismara L. Efficacité du traitement manipulateur ostéopathique chez les adultes atteints du syndrome du côlon irritable : une revue systématique et une méta-analyse. Santé (Bâle). 31 août 2023;11(17):2442.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37685480/

Toucher doux pour les prématurés et les nouveau-nés • Ostéosanté • 8 novembre 2023

Toucher doux pour les prématurés et les nouveau-nés • Ostéosanté • 8 novembre 2023 | Thierry Payet

10h30

En tant qu’ostéopathe expérimenté à Hambourg, j’ai souvent observé des athlètes et des passionnés de fitness venir dans mon cabinet avec différents types de blessures. Les blessures sportives sont malheureusement un problème courant, mais la bonne nouvelle est que l’ostéopathie est une méthode extrêmement efficace pour traiter les blessures sportives et peut aider à prévenir de futures blessures.

cancer colorectal, diabète

Pronostic du cancer colorectal et impact sur le diabète | Thierry Payet

Le diabète de type 2 constitue une véritable épidémie au niveau mondial. En France, près de 4 millions de personnes sont traitées pour un diabète de type 2, et sans doute autant ignorent qu’elles sont diabétiques. Au-delà des complications du diabète, cette maladie métabolique peut-elle impacter l’évolution de certains cancers ? Une étude vient d’être publiée dans la revue Cancer et démontre un lien entre le diabète de type 2 et le pronostic du cancer colorectal. Explications.

cancer colorectal, diabète

Diabète et cancer colorectal

Depuis plusieurs années, des liens étroits ont été mis en évidence entre le diabète de type 2 et les cancers. Les sujets diabétiques présentent notamment un risque augmenté de développer certains cancerspar rapport aux sujets non diabétiques :

Les mécanismes à l’origine de ces liens font l’objet de nombreuses études à travers le monde pour mieux comprendre comment le diabète influence le risque de cancer. Dans le cas du cancer colorectal, les mécanismes mis en avant par les scientifiques sont l’augmentation de la sécrétion d’insuline, le ralentissement du transit intestinal et l’augmentation des acides biliaires. L’obésité, fréquemment associée au diabète de type 2 pourrait également expliquer le risque accru de cancers.

Le diabète capable d’influencer le pronostic et la récidive du cancer colorectal

Mais les liens entre le diabète et le cancer ne se limitent pas au risque de développer un cancer. Le diabète pourrait également influencer l’évolution et donc le pronostic des cancers. Dans la publication de la revue scientifique Cancerdes chercheurs taïwanais se sont intéressés aux données de 59 202 patients atteints d’un cancer colorectal de différents stades. Tous les patients ont subi une chirurgie pour retirer la tumeur.

Parmi ces patients, 9 448 ont développé une récidive de leur cancer colorectal et 21 031 sont décédés (de leur cancer ou d’une autre cause) au cours de la période de suivi de l’étude. En déterminant si ces patients étaient ou non diabétiques, les chercheurs ont observé que les patients diabétiques avaient un risque de mortalité plus élevé que les patients non diabétiques. La mortalité comprenait la mortalité due au cancer et la mortalité due à d’autres causes. Par ailleurs, les patients diabétiques avaient un risque de récidive de leur cancer augmenté de 10 à 11 % par rapport aux non diabétiques.

Un suivi renforcé pour les sujets diabétiques atteints d’un cancer colorectal

Plus précisément, l’augmentation de la mortalité chez les patients diabétiques était plus importante quand les patients présentaient des complications du diabètepar rapport aux patients sans complications diabétiques. Les patients atteints de diabète compliqué avaient ainsi 85 % de risques supplémentaires de décéder quelle que soit la cause du décès et 41 % de risques supplémentaires de décéder de leur cancer colorectal.

Dans cette étude, les chercheurs démontrent ainsi l’existence d’un lien entre le diabète de type 2, l’existence de complications diabétiques et le risque de mortalités par cancer et toutes causes confondues. Ces associations étaient plus fortes dans deux cas :

  • Pour les femmes ;
  • Pour les patients atteints d’un cancer colorectal de stade précoce.

Ces nouvelles données confirment les liens étroits entre le diabète de type 2 et le cancer colorectal, impliquant la nécessité d’une surveillance renforcée chez les patients diabétiques atteints d’un cancer colorectal.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Le diabète affecte-t-il la survie des personnes atteintes d’un cancer colorectal ? Kuo-Liong Chien et al. Consulté le 26 octobre 2023
– Diabète et cancer : une association pernicieuse. Karim Gariani et Christel Tran. 2010. Revue Médicale Suisse. www.revmed.ch. Consulté le 26 octobre 2023
grossesse paracétamol

Grossesse et paracétamol : foetus en danger ! | Thierry Payet

De nombreux médicaments sont déconseillés voire contre-indiqués pendant la grossesse. Qu’en est-il du médicament le plus utilisé pour soulager les douleurs, le paracétamol ? Son utilisation entraîne-t-elle des risques pour le fœtus ou pour la mère ? Faut-il absolument soulager les douleurs ? Santé Sur le Net décrypte ces questions.

grossesse paracétamol

Douleurs et grossesse

Au cours de la grossesseil n’est pas rare que la femme enceinte présente des douleurs :

  • D’une intensité plus ou moins forte ;
  • D’une durée brève ou au contraire longue ;
  • A différents endroits du corps ;
  • Liées ou non à la grossesse.

La grossesse peut engendrer certaines douleurs spécifiques chez les femmes enceintes, comme les douleurs ligamentaires, les crampes musculaires, les lombalgies ou encore les douleurs liées aux contractions utérines à l’accouchement. Mais les femmes enceintes peuvent être confrontées à d’autres situations douloureuses qui n’ont en apparence rien à voir avec leur état :

  • Une blessure ou un traumatisme ;
  • Des crises de migraine ;
  • Des douleurs liées à une pathologie préexistante ;
  • Une infection ;

Comment la femme enceinte doit-elle réagir en cas de douleurs ? Certaines craignent de prendre des médicaments antalgiques pendant la grossesse. Pourtant, les douleurs ne doivent pas être prises à la légère et être soulagées efficacement pour le bien-être et la santé de la mère et de l’enfant. La prise en charge des douleurs aiguës ou chroniques est importante. En effet, les douleurs sévères chroniques sont associées à un risque d’hypertension artérielle, d’anxiété et de dépression, des troubles susceptibles d’impacter négativement le déroulement de la grossesse.

Quels traitements contre la douleur pendant la grossesse ?

Face aux douleurs de la femme enceinte, pour limiter le recours aux médicaments antalgiquesil est primordial d’identifier la cause des douleurs, surtout si ces douleurs persistent au-delà de quelques jours. Il est conseillé de consulter un médecin pour rechercher et déterminer la cause des douleurs. Parfois, en traitant la cause, les douleurs disparaissent en quelques jours sans traitement antalgique. C’est le cas par exemple du déficit en magnésium fréquent chez la femme enceinte et qui provoque des douleurs musculaires et articulaires. Une supplémentation en magnésium supprime les douleurs !

En cas de douleurs, il faut si possible en comprendre la cause et dans tous les cas soulager les douleurs.

Le paracétamol, le médicament antalgique de choix chez la femme enceinte ?

Le paracétamol est un antalgique de palier 1 (non opioïde) mais aussi un antipyrétique (soulage la fièvre). C’est sans aucun doute le médicament antalgique le plus utilisé pour soulager les douleurs légères à modérées chez l’enfant et l’adulte, y compris chez la femme enceinte. Son utilisation est possible tout au long de la grossesse. Si les études ont montré qu’il n’entraîne aucun risque de malformations fœtales, est-il pour autant sans danger pour l’enfant à naître ? De récents travaux semblent montrer qu’il influencerait le développement de certains troubles.

À savoir ! Puis-je prendre du paracétamol en allaitant ? La quantité de paracétamol ingérée par l’enfant via le lait maternel est faible. D’après les calculs des pharmacologues, l’enfant n’ingère que jusqu’à 4% de la dose pédiatrique (en mg/kg/jour). A ce jour, aucun effet notable n’a été recensé suite à l’utilisation du paracétamol au cours de l’allaitement. Une étude a été publiée, suite à des analyses effectuées sur une quarantaine d’enfants allaités par des mères sous paracétamol. Le paracétamol est actuellement recommandé dans le traitement des douleurs légères à modérées chez les femmes allaitantes.

Le paracétamol est-il dangereux pour le fœtus ?

Les études publiées sur les effets du paracétamol au cours de la grossesse sont nombreuses dans la littérature scientifique et se montrent globalement rassurantes, à tous les stades de la grossesse. Aucun risque de malformation ou de toxicité fœtale ou néonatale n’a été mis en évidence.

Des récentes études semblent incriminer la prise de paracétamol au cours de la grossesse dans le développement de troubles comportementaux chez l’enfant. Ainsi, une étude anglaise a porté sur 7 796 femmes enceintes, interrogées à la 18ème et à la 32ème semaine de grossesse sur leur prise de paracétamol au cours des trois derniers mois. D’éventuels troubles du comportement ont été dépistés chez les enfants à l’âge de 7 ans.

Les résultats montrent que la consommation de paracétamol au cours de la grossesse est associée à une probabilité supérieure de problèmes comportementaux à la naissance, de signes d’hyperactivité et de troubles émotionnels chez l’enfant. Cette étude semble indiquer un lien entre l’utilisation du paracétamol pendant la grossesse et la survenue de troubles comportementaux dans l’enfance. Le paracétamol pourrait perturber le développement cérébral de l’enfant, provoquant ces troubles. Ces résultats nécessitent des investigations complémentaires, d’autant plus qu’aucune donnée sur l’indication, la posologie et la durée du traitement n’a été prise en compte dans l’étude.

Parallèlement, les résultats de 13 études menées sur le paracétamol, impliquant plus d’un million de personnes, ont été compilés et semblent indiquer que l’exposition prénatale au paracétamol pourrait accroître le risque d’asthme chez l’enfant. Les enfants, nés d’une mère ayant pris du paracétamol durant la grossesse, ont un risque supérieur de développer un asthme, surtout si l’exposition à cette substance a eu lieu au premier trimestre. Une surveillance particulière de ces enfants pourrait être nécessaire, en particulier s’ils présentent d’autres facteurs de risque d’asthme (antécédents familiaux, allergies).

Des études complémentaires sont désormais nécessaires pour approfondir les effets éventuels du paracétamol sur l’enfant à naître. Actuellement, ce médicament antalgique est le seul autorisé tout au long de la grossesse, pour soulager les douleurs faibles à modérées. Les résultats obtenus dans ces études ne démontrent pas de lien de causalité direct entre la prise de paracétamol et les troubles de la santé observés. Si ces données se montrent rassurantes, elles incitent les femmes enceintes à utiliser le paracétamol avec parcimonie.

Le paracétamol en pratique chez la femme enceinte

Les autorités sanitaires recommandent l’utilisation du paracétamol quel que soit le terme de la grossesse. Mais la prise de paracétamol doit respecter quelques règles de prudence :

  • Demander l’avis d’un professionnel de santé pour rechercher la cause des douleurs ;
  • Utiliser la posologie minimum efficace pour soulager les douleurs ;
  • Prendre le médicament sur la durée la plus brève possible ;
  • Limiter la fréquence des traitements à base de paracétamol au cours de la grossesse ;
  • Si les douleurs ne sont pas suffisamment soulagées ou persistent, consulter pour une éventuelle alternative thérapeutique.

Et bien sûr, respecter la posologie maximale autorisée du paracétamol, car ce médicament est associé à des effets indésirables graves (toxicité hépatique) en cas de surdosage. L’atteinte du foie (hépatite toxique) est liée au surdosage en paracétamol, que ce soit pendant ou en dehors de la grossesse.

Quelles alternatives au paracétamol pendant la grossesse ?

Parallèlement au paracétamol, il existe d’autres médicaments antalgiques de palier 1, l’aspirine et les antiinflammatoires non stéroïdiens. Mais sont-ils autorisés pendant la grossesse ?

Puis-je prendre de l’aspirine ou de l’ibuprofène contre les douleurs ?

L’aspirinele plus ancien remède contre la douleur, est déconseillé pendant la grossesse et formellement contre-indiqué à partir de 24 semaines d’aménorrhéecar il entraîne des risques de saignements chez la mère et le fœtus, ainsi que des problèmes circulatoires.

À savoir ! L’aspirine peut être prescrite à des doses faibles au cours de la grossesse, en particulier pour réduire le risque de fausse-couche. Mais ce médicament n’est pas antalgique à cette posologie. Il faut des doses plus importantes (> 500 mg/jour) pour soulager les douleurs.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont déconseillés au début de la grossesse et formellement contre-indiqués à partir du 6ème mois de grossesse. Ils peuvent en effet provoquer des complications gravissimes pour le fœtus : la mort fœtale in utero ou à la naissance, une insuffisance rénale et/ou cardiopulmonaire. Ces effets peuvent survenir même après une seule prise de médicament.

A noter ! Les antalgiques opiacés (morphine et dérivés) peuvent être prescrits sous contrôle médical régulier et avec une surveillance rapprochée de la grossesse. Ces médicaments sont réservés à des contextes cliniques particuliers (douleurs très intenses chez des femmes souffrant de pathologies importantes).

A ce jour, l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) recommande de privilégier le paracétamol pour le traitement des douleurs chez la femme enceinte à tous les stades de la grossesse. En cas de douleurs non soulagées par le paracétamol, d’autres médicaments peuvent être envisagés par le médecin. Quelle que soit la situation, les femmes enceintes doivent éviter toute automédication et prendre conseil auprès d’un professionnel de santé (médecin, sage-femme, pharmacien) avant de prendre un médicament. Pour en savoir plus sur les médicaments et la grossesse, elles peuvent également consulter le site internet du Centre de Référence sur les Agents Tératogènes : JE LES MET EN CAISSE.

Les alternatives non médicamenteuses peuvent également contribuer à soulager certaines douleurs de la femme enceinte, par exemple des séances de kinésithérapie en cas de douleurs lombaires. Demandez conseil à votre médecin.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Paracétamol – Grossesse et allaitement. www.le-crat.fr. Consulté le 13 juillet 2023.
– Traitement de la douleur durant la grossesse. ansm.sante.fr. Consulté le 13 juillet 2023.
1ostéopathie viscérale

Entretien d’expert avec Torsten Liem sur l’ostéopathie viscérale • Ostéopathie à Hambourg | Thierry Payet

Publié dans: Médecine Ostéopathique 2023; 23(2), 39-40.

Quelle est votre compréhension de l’ostéopathie viscérale ?

D’une certaine manière, l’ostéopathie viscérale est l’application des principes ostéopathiques aux viscères avec des approches diagnostiques et thérapeutiques spécifiques aux zones organiques. Ceci doit être compris d’un point de vue historico-herméneutique, qui a commencé avec le traitement des organes dans les premiers jours de l’ostéopathie, par exemple avec McConnell 1899, Hazzard 1901, McConnell/Teall 1906, Feidler 1906, Gaddis 1922, Littlejohn 1930 et Lippincott 1949.

L’application des principes ostéopathiques aux organes comprend les connexions ligamento-fasciales des organes, les surfaces de glissement entre les organes, les réseaux vasculaires et neurologiques, leurs relations avec d’autres systèmes corporels, les dynamiques ontogénétiques spécifiques ainsi que les mobilités, motricités dépendantes de la respiration. ainsi que documenté par des études RMN et PET scans motilité hypothétique.

Selon vous, quels aspects pertinents pour la pratique dans le traitement ostéopathique des viscères devraient être soulignés ?

L’ostéopathie viscérale n’est jamais séparée de tous les autres systèmes du corps. Il existe donc aussi peu d’ostéopathie viscérale pure qu’une ostéopathie crânienne ou pariétale. Cette distinction est purement didactique. Enfin, l’ostéopathie se caractérise par la prise en compte et la mise en œuvre clinique de schémas relationnels de relations entre systèmes corporels et tissus, holarchies et réseaux dynamiques holoniques, et entre personne et contexte. Dans le contexte clinique des patients présentant des symptômes, il s’agit davantage de mécanismes d’action multiples en interaction et de schémas de dysfonctionnement somato-physiologiques-psychiques.

Les relations organe-émotion réductionnistes et rigides doivent être évitées, tout comme l’application irréfléchie des systèmes de guérison d’autres cultures anciennes, comme l’horloge organique de la médecine chinoise, dont les hypothèses contredisent de nombreuses découvertes en chronobiologie. Par exemple, se réveiller à 2 heures du matin n’a pas grand-chose à voir avec le foie. À ce stade, la mise en œuvre clinique de la connaissance des mécanismes d’action physiologiques et physiopathologiques est plus appropriée.

Quelles techniques sont principalement indiquées en traitement viscéral ?

De nombreuses approches de traitement peuvent être identifiées, y compris les techniques directes et indirectes, les techniques d’induction et les techniques utilisant les réflexes. Cependant, l’ostéopathie concerne moins la répétition de techniques de préhension apprises que le développement et l’application autonomes d’approches palpatoires basées sur des mécanismes d’action et des connaissances anatomo-physiologiques au moment du traitement. À ce stade, je voudrais mentionner l’intégration BEFNT (Balanced Entodermal-Fascial-Neural-Vascular Tension) que j’ai développée. L’intégration BEFNT est basée sur l’hypothèse que la dysfonction viscérale se présente souvent comme un schéma complexe ou dysfonctionnel dans lequel il existe une interaction entre les structures endodermiques, viscérofasciales (couverture et connexions des organes fasciaux) et neurovégétatives ainsi que les structures vasculaires. Ces interactions doivent être prises en compte pour le diagnostic viscéral et le traitement. Un équilibre de tension intégré de l’ensemble du schéma de dysfonctionnement viscéral est défini.

Tout d’abord, la tension endodermique est testée en appliquant une légère pression sur la structure endodermique, y compris le sphincter, pour évaluer sa résistance à la pression et à la densité et, si nécessaire, pour traiter en utilisant un point de tension endodermique équilibrée comprenant des vecteurs de force embryonnaires et une inhibition neuronale. La mobilité fasciale dépendante de la respiration est ensuite testée et traitée, en tenant compte de la paroi du vaisseau et du contenu du vaisseau en tant que structures de support résistantes à la traction ou à la flexion. La mobilité de l’organe est également testée activement – si nécessaire avec une légère compression de l’organe.

Au moyen du point de tension fasciale équilibrée, la tension des revêtements d’organes, des surfaces de glissement et des suspensions d’organes avec les artères associées (par la continuité des structures fasciales avec l’adventice des vaisseaux) est accompagnée dans le meilleur équilibre possible. Ceci est réalisé en rapprochant ou en éloignant doucement les références tissulaires, en suivant des micro-mouvements et/ou des tensions, en étirant ou en relaxant les voies nerveuses telles que le nerf vague, et en stimulant ou en inhibant les récepteurs et les centres nerveux associés. Le stockage/positionnement, les mouvements actifs et la respiration sont également utilisés. Une tension dynamique équilibrée (BDT) est ensuite effectuée. D’une part, il y a une synchronisation palpatoire avec les rythmes inhérents à l’organe et, d’autre part, il y a un léger renforcement de toute dynamique tissulaire dysfonctionnelle ou asymétrique qui se produit. De plus, un équilibre de tension liquidienne est établi et, si nécessaire, drainé veinolymphatique.

1ostéopathie viscérale

2ostéopathie viscérale

Voir également

Liem T. Dobler T. Puylaert M. Guide de l’ostéopathie viscérale, 2020, 3e édition, Elsevier, Munich.

Guide de la vice-ostéopathie

Indice protection solaire

Quel indice de protection solaire choisir ? | Thierry Payet

L’heure des grandes vacances a enfin sonné ! Pour partir à la mer, à la campagne ou en montagne, il ne faut pas oublier de prendre sa crème solaire. Mais quel indice de protection solaire choisir : 15, 20, 30 ou 50 ? Santé Sur le Net vous explique l’indice solaire le plus adapté à votre situation.

Indice protection solaire

L’IPS, l’indice de protection solaire des produits solaires

L’exposition au soleil, en été comme en hiver, expose la peau aux dangers des rayonnements UVA et UVB (les deux types de rayonnements sont dangereux pour la santé). Il faut donc prendre les mesures nécessaires pour s’en protéger efficacement, et parmi les solutions les plus fréquemment utilisées figurent évidemment les crèmes solaires (disponibles également en gels, en lait ou en baume). Mais comment bien choisir sa crème solaire et notamment avec quel indice de protection ?

Deux acronymes figurent sur les produits solaires disponibles en France :

  • L’IPS ou Indice de Protection Solaire;
  • Le FPS ou Facteur de Protection Solaire (ou en anglais SFP verser Facteur de protection solaire).

Ces indices indiquent la quantité de soleil qu’il faudrait recevoir pour attraper un coup de soleil après avoir appliqué la crème solaire sur la peau. Ainsi, une crème solaire d’indice de protection 20 indique que la dose de soleil pour attraper un coup de soleil est multipliée par 20 une fois la crème appliquée.

Quatre niveaux de protection solaire

Actuellement, sont disponibles des crèmes et produits solaires avec quatre niveaux de protection solaire :

  • Une faible protection solaire pour les IPS 6 et 10 ;
  • Une protection moyenne pour les IPS 15, 20 et 25 (à noter qu’un certain nombre de crèmes de jour contiennent un filtre d’IPS 20 ou 25) ;
  • Une haute protection pour les IPS 30 et 50 ;
  • Une très haute protection pour l’IPS 50+ (à noter que la mention « écran total » n’est plus autorisée en France, car elle induisait le consommateur en erreur. Aucune crème ne protège à 100 % des effets du soleil !).

Mais quel indice de protection solaire faut-il choisir ? Pour faire le bon choix, il faut prendre en compte deux critères, d’une part le phototypec’est-à-dire son type de peau, et d’autre part les conditions d’exposition au soleil (durée et lieu de l’exposition). Quatre types de peau sont définis :

  • La peau extrêmement sensible au soleil: les personnes avec la peau très blanche, mais aussi les nourrissons, les enfants et les personnes ayant des antécédents de cancers cutanés ;
  • La peau sensible au soleilc’est-à-dire les personnes prenant souvent des coups de soleil en cas d’exposition ;
  • La peau intermédiaireavec les personnes à la peau claire bronzant facilement ;
  • La peau assez résistantepour les personnes à peau mate.

Un indice de protection solaire en fonction de sa peau et de l’exposition au soleil

En parallèle de ce type de peau, il faut tenir compte des conditions de l’exposition au soleil, le risque n’étant pas le même sur la plage que sur un glacier ! A partir de ces deux paramètres, il est possible de choisir le produit solaire avec l’indice de protection adapté :

  • Une très haute protection pour les peaux extrêmement sensibles avec une exposition importante (sur la plage ou lors d’activités extérieures) ou pour les peaux sensibles avec une exposition extrême (sous les tropiques ou sur les glaciers) ;
  • Une haute protection pour les expositions modérées des peaux extrêmement sensibles ou l’exposition extrême des peaux intermédiaires ;
  • Une protection moyenne pour les peaux sensibles avec une exposition modérée ou une exposition extrême des peaux assez résistantes ;
  • Une faible protection pour l’exposition importante des peaux assez résistantes.

Chez les enfants, il faut toujours utiliser une crème solaire avec un indice d’au moins 50. Et pensez à renouveler l’application de la crème toutes les deux heures quel que soit son indice de protection !

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Se protéger du soleil. www.ameli.fr. Consulté le 4 juillet 2023.
– Crème solaire : comment bien la choisir ?www.economie.gouv.fr. Consulté le 4 juillet 2023.
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