Nevralgie - Urgence Ostéopathes

Sciatique et hernie discale | Thierry Payet

« La sciatique » est fourni à titre indicatif à l’attention de tout lecteur qu’il soit patient, médecin, ostéopathe ou étudiant. Il est publié dans le but de renseigner et non de diagnostiquer, certains passages ont été vulgarisés afin d’en faciliter la compréhension. Les principales données proviennent de “sciatica”(1) et ont été traduites. Nous avons apporté d’autres éléments dont les références sont elles, fournies en fin de phrase.


LA SCIATIQUE

Quelques chiffres sur la sciatique

La sciatique, ou sciatalgie, est une douleur irradiante généralement depuis la fesse, qui descend le long du nerf sciatique. Bien qu’elle puisse être dûe à divers dérangements mécaniques sur le trajet du nerf, dans la plupart des cas (85%) elle est associée à une compression de celui-ci à la sortie du canal lombaire, en rapport avec un désordre discal.(2) À ce jour la sciatique est plus fréquente entre 40 et 50 ans, et certaines etudes estiment que 40% de la population est ou sera touchée.(3)

Anatomie du nerf sciatique

À la sortie de la colonne vertébrale, plusieurs racines nerveuses (L4 L5 S1 S2) fusionnent pour former l’origine du nerf sciatique. Par conséquent, les dérangements vertébraux et/ou discaux en relation avec une douleur sciatique, sont souvent proches des vertèbres L3-L4-L5-S1. De ce fait le conflit sur le nerf est souvent de type compressif par le disque, ou par les remaniements osseux d’une ou plusieurs vertèbres (arthrose), ou enfin une inflammation locale des tissus mous. Par ailleurs, les autres principaux sites de compression du nerf sciatique sont la fesse, et la partie postéro-externe du genou, où l’état de tension des muscles peut directement nuire au nerf sciatique.

La douleur

D’apparition brutale ou progressive, la douleur est typiquement forte a type de coup de couteau dans la région fessière mais peut aussi bruler sur le côté de la cuisse, en fonction de la racine nerveuse touchée. Enfin, elle est le plus souvent unilatérale et accompagnée d’une douleur lombaire basse ou du bassin, dans les nombreux cas ou elle est dûe à un problème de la région lombaire.

Syndrome du muscle piriforme

Cas particulier de sciatique, les etudes tendent à le révéler plus fréquent qu’on ne le pense. Ainsi, le muscle piriforme hyper-tendu, situé dans la région de la fesse, comprimerait dans ce cas le nerf sciatique et provoquerait des douleurs typiques dans le cadran externe de la fesse. Aussi, cette douleur est plus ou moins accompagnée d’irradiations descendant dans la cuisse, en fonction de l’intensité de la douleur. Par ailleurs, une position assise prolongée est souvent un facteur aggravant de la douleur, typique du syndrome piriformien.(4)

Autres causes de sciatique (non-exhaustif)

Certaines sciatiques peuvent être associées à des blessures musculaires des ischio-jambiers (arrière cuisse), une fin de grossesse difficile avec prise de poids importante (compression des racines nerveuses), ou après l’accouchement en raison d’une position lithologique tenue très longtemps dans certains cas.

Traitements conservatifs de la sciatique, dont l’ostéopathie

En conclusion, les crises de sciatiques ne connaissent aucun remède hautement efficace. Les différentes approches permettent néanmoins d’améliorer le confort, dans l’attente de sortir de la crise hyperalgique:

– Souvent employés, les Anti-inflammatoires sont d’une efficacité modérée.(5)
– La kinésithérapie conventionnelle, incluant notamment le stretching et la mobilisation des lombaires par des exercices doux ont une efficacité discutable pour accélérer le rétablissement, et il est difficile de définir un programme ou un protocole supérieur aux autres. Cependant, certaines etudes les ont montré comme secures et nettement supérieurs au repos, ainsi toute activité physique n’aggravant pas les symptômes et tendant à la fois à mobiliser la region lombaire et stimuler les muscles de la région abdominale, est conseillée.(6,7,8)
– L’acupuncture a été plusieurs fois démontrée comme inefficace pour la prise en charge spécifique des sciatiques. (5,9)
– Les manipulations vertébrales seules ont montré des résultats faibles et inconstants, mais diminuent la douleur à très court terme. (5, 9)
– Des résultats intéressants sur les radiculalgie cervicales ont été apportés en combinant techniques d’énergie musculaire, manipulations vertébrales, mobilisation des tissus mous, et mobilisation neurale (tension-glissement des nerfs), donc très proche d’une prise en charge ostéopathique globale, mais malheureusement des etudes comparables sur la région lombaire n’ont pas encore été menées.(10) Malgré tout, certaines études sur une population de sciatalgiques ont testé une prise en charge moins complète mais présentant certaines similarités mêlant mobilisation, technique de relâchement des tissus, programme d’exercice, et education thérapeutique: celles-ci ont montré des bénéfices intéressants sur la douleur et la qualité de vie à court terme, suggérant que l’adjonction d’ostéopathie et de kinésithérapie régulières donnerait des résultats satisfaisants. (11,12)


Références :

1. Ropper, A. H., & Zafonte, R. D. (2015). Sciatica. New England Journal of Medicine, 372(13), 1240-1248.
2. Porchet F, Wietlisbach V, Burnand B, Daeppen K, Villemure JG, Vader JP. Rela- tionship between severity of lumbar disc disease and disability scores in sciatica
3. Konstantinou K, Dunn KM. Sciatica: review of epidemiological studies and prevalence estimates. Spine (Phila Pa 1976) 2008;33:2464-72.
4. Hopayian K, Song F, Riera R, Sam- bandan S. The clinical features of the piriformis syndrome: a systematic review. Eur Spine J 2010;19:2095-109.
5. Lewis RA, Williams NH, Sutton AJ, et al. Comparative clinical effectiveness of management strategies for sciatica: sys- tematic review and network meta-analy- ses. Spine J 2013 October 4 (Epub ahead of print).
6. Vroomen PC, de Krom MC, Wilmink JT, Kester AD, Knottnerus JA. Lack of ef- fectiveness of bed rest for sciatica. N Engl J Med 1999;340:418-23.
7. Surkitt LD, Ford JJ, Hahne AJ, Pizzari T, McMeeken JM. Efficacy of directional preference management for low back pain: a systematic review. Phys Ther 2012; 92:652-65.
8. Kennedy DJ, Noh MY. The role of core stabilization in lumbosacral radiculopa- thy. Phys Med Rehabil Clin N Am 2011;22: 91-103.
9. Luijsterburg PA, Verhagen AP, Ostelo RW, van Os TA, Peul WC, Koes BW. Ef- fectiveness of conservative treatments for the lumbosacral radicular syndrome: a systematic review. Eur Spine J 2007;16: 881-99.
10. Boyles, R., Toy, P., Mellon, J., Hayes, M., & Hammer, B. (2011). Effectiveness of manual physical therapy in the treatment of cervical radiculopathy: a systematic review. Journal of Manual & Manipulative Therapy, 19(3), 135-142.
11. National, G. C. U. (2016). Low Back Pain and Sciatica in Over 16s: Assessment and Management. National Institute for Health and Care Excellence (UK).
12. Riley, J.A.. (2011). Manual therapy treatment of lumbar radiculopathy: A single case report. South African Journal of Physiotherapy. 67. 10.4102/sajp.v67i3.54.


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