Femme enceinte et constat de mortalité maternelle

Mortalité maternelle : Des chiffres mondiaux alarmants | Thierry Payet

La mortalité maternelle est le triste constat alarmant que dresse l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans un rapport publié le 23 février dernier, qui révèle qu’en 2023, une femme enceinte ou venant d’accoucher décède toutes les deux minutes dans le monde.

Femme enceinte et constat de mortalité maternelle

Mortalité maternelle : un constat alarmant à l’échelle mondiale

A la fois magique et sensible, la grossesse n’est pas sans danger et le risque de mort maternelle existe bien. La « mort maternelle » désigne le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après l’accouchement pour une cause déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a nécessités.

À savoir ! La mort maternelle n’est pas accidentelle, ni fortuite.

S’il faut se réjouir que la mortalité maternelle ait été réduite d’un tiers en 20 ans, la situation reste aujourd’hui préoccupante. Qui aurait en effet imaginé qu’en 2023, une femme décèderait toutes les deux minutes dans le monde de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement ? C’est le constat alarmant que dresse l’ONU dans un rapport publié le 23 février dernier. Certes, des progrès considérables ont été engagés depuis les années 2000, mais ils ont marqué le pas depuis 2015. Et la pandémie de Covid-19 ainsi que le contexte politico-économique mondial actuel ne vont pas dans le sens d’une amélioration de la situation.

Une trentaine de pays ont réussi à faire baisser leur taux de mortalité maternelle entre 2016 et 2020, mais certaines régions du globe restent concernées par des hausses inquiétantes (Europe, Amérique du Nord, Amérique Latine, Caraïbes, Venezuela, Chypre, Grèce, États-Unis). C’est malheureusement l’Afrique subsaharienne qui en pâtit le plus. En 2020, elle regroupait 70 % de la mortalité maternelle, les régions les plus pauvres et souffrant le plus des conflits étant les plus touchées.

Un manque criant d’accès aux soins

Ces chiffres interrogent sur les principales causes de ces décès maternels. Multiples, elles pourraient en fait être évitées si les femmes concernées pouvaient accéder à des soins de qualité :

  • Hémorragies sévères
  • Hypertension artérielle
  • Infections liées à la grossesse
  • Complications d’avortements à risque
  • Affections sous-jacentes susceptibles d’être aggravées par la grossesse (VIH/sida, paludisme).

Mais tel n’est pas le cas et le manque d’accès aux soins s’avère criant. Que ce soit en amont de la grossesse, pendant la grossesse ou après l’accouchementencore trop de femmes ne bénéficient pas des soins indispensables à leur état. Près d’un tiers d’entre elles n’ont pas droit à la moitié des contrôles prénataux recommandés ou ne profitent pas des soins postnataux essentiels.

Ces chiffres soulignent l’importance de répondre de façon urgente aux besoins de millions de femmes d’avoir accès à des services de santé indispensables pendant leur grossesse et après leur accouchement. Mais comment faire dans un contexte de pénurie mondiale de sages-femmes ? 900 000 manquent toujours à l’appel et à ce rythme, c’est un million de femmes en plus qui verront leur vie menacée d’ici 2030 ! Gageons que des efforts considérables seront menés d’ici-là pour permettre au plus grand nombre d’envisager une grossesse et un accouchement sereins.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources

– Tendances de la mortalité maternelle de 2000 à 2020 : estimations de l’OMS, de l’UNICEF, du FNUAP, du Groupe de la Banque mondiale et de l’UNDESA/Division de la population. qui.int. Consulté le 1er mars 2023

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