Femme ayant eu une prise de sang et apprenant ses fausses couches

L’origine des fausses couches : prise de sang | Thierry Payet

Selon les estimations, une femme sur dix a fait ou fera une fausse couche. Qu’elle soit précoce ou plus tardive, cette interruption brutale de la grossesse est un moment difficile à vivre pour le couple. Parmi leurs interrogations, la question de la cause de la fausse couche revient très souvent. Une étude danoise s’attache à donner des réponses à cette question, grâce à une simple prise de sang maternel. Explications.

Femme ayant eu une prise de sang et apprenant ses fausses couches

Quelles sont les causes des fausses couches ?

Les fausses couches représentent de loin la première cause d’arrêt de grossesse. Quelles en sont les causes ?  Dans plus de la moitié des cas, et surtout pour les fausses couches précoces, des anomalies dans le développement de l’embryon expliquent la survenue de la fausse couche. Ces anomalies peuvent être génétiques (anomalies au niveau des chromosomes) ou liées au développement embryonnaire.

Parfois, les fausses couches peuvent être en lien avec des pathologies maternellestelles que :

  • Un diabète mal contrôlé ;
  • Des pathologies thyroïdiennes ;
  • Des troubles hormonaux ;
  • Des maladies auto-immunes, comme le lupus  ;
  • Des troubles de la coagulation sanguine ;
  • Une maladie cœliaque ;
  • Des anomalies du col de l’utérus ou de l’utérus.

Une simple prise de sang pour comprendre la cause de la fausse couche ?

D’autres facteurs peuvent être à l’origine d’une fausse couche, précoce ou plus tardive, comme certaines infections virales (cytomégalovirus), parasitaires (toxoplasmose) ou bactériennes (listériose), l’exposition à des produits chimiques toxiques ou encore la prise de certains médicaments contre-indiqués pendant la grossesse. Enfin, l’âge maternel et les antécédents de fausse couche avec le même partenaire constituent des facteurs de risque de fausse couche. Pour pouvoir répondre à la question de l’origine de la fausse couche, des chercheurs danois ont mené une étude de cohorte prospective. Les études antérieures avaient révélé que l’analyse du noyau des cellules fœtales (détection des anomalies chromosomiques) pouvait permettre d’expliquer la fausse couche et de prédire le risque de nouvelle fausse couche ou au contraire d’une grossesse menée à son terme. Mais l’analyse du noyau nécessite le prélèvement de tissu fœtal, un prélèvement complexe à réaliser en routine.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont utilisé la petite fraction d’ADN fœtal qui circule dans le sang maternel. A partir de cet ADN, ils peuvent évaluer l’état du noyau des cellules de l’embryon. Pour la première fois, cette méthode a été validée à grande échelle sur 1 000 femmes adultes, admises dans 3 cliniques danoises entre novembre 2020 et mai 2022, présentant une fausse couche avant l’âge gestationnel de 22 semaines.

Une explication possible pour près de la moitié des fausses couches

Au moment de la fausse couche, l’âge gestationnel du fœtus variait de 35 à 149 jours. Les résultats collectés sur l’ADN fœtal présent dans le sang maternel étaient capables de révéler l’existence d’anomalies chromosomiques avec une sensibilité de 85 % et une spécificité de 93 %. Sur l’ensemble des fausses couches prises en compte, l’état du noyau des cellules fœtales permettait d’expliquer l’arrêt de la grossesse dans près de la moitié des cas.

Cette nouvelle étude révèle qu’une analyse tu as chanté maternelle dans les heures qui suivent la fausse couche pourrait permettre d’expliquer les anomalies chromosomiques en cause dans une certaine proportion de fausses couches. Une simple prise de sang pourrait ainsi offrir la possibilité de mettre en œuvre des traitements préventifs. Cette possibilité ne pourrait s’appliquer qu’à partir de la cinquième semaine de grossesse, puisqu’aucune trace d’ADN fœtal n’est présente dans le sang maternel avant ce terme. Il reste donc du chemin à parcourir pour expliquer toutes les fausses couches !

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– ADN fœtal acellulaire pour évaluation génétique dans l’étude COPL (Copenhagen Pregnancy Loss Study): une étude de cohorte prospective. www.thelancet.com. Consulté le 31 mai 2023

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