L'origine des douleurs cervicales et comment en finir avec le mal de cou ?

L’origine des douleurs cervicales et comment en finir avec le mal de cou ? | Thierry Payet

Les douleurs localisées au niveau du cou sont gênantes et invalidantes. Il peut y avoir plusieurs origines à ce type de douleurs. Lors d’une consultation d’ostéopathie, votre ostéopathe dresse un bilan et réalise des tests pour rechercher la cause de ces douleurs.

Nous dresserons tout d’abord « le portrait anatomique » de la zône des vertèbres cervicales, pour décrire leur spécificité et leur fragilités.

Puis, nous expliquerons certaines origines de douleurs de cervicales, origines qui peuvent être : posturales, lésionnelles, traumatiques. Cet article est didactique et ne remplace pas une consultation avec votre praticien ou votre médecin traitant.

Portrait des cervicales

explications douleurs cervicales

Au nombre de sept, les vertèbres cervicales constituent la charpente osseuse du cou. La vertèbre la plus supérieure, l’atlas, soutient la tête et garantit sa bonne rotation en lien avec la deuxième cervicale, l’axis. Ces deux vertèbres ont une structure et une forme bien spécifique ; elles sont les clés qui nous permettent de tourner facilement la tête des deux côtés.

Les cervicales inférieures (de C3 à C7) vont évidemment accentuer cette mobilité. Les cervicales en portant la tête sont garantes de sa stabilité. Elles sont sollicitées quasi constamment dans l’orientation de celles-ci et dans son interaction avec l’environnement via la vue, l’odorat, le goût. Elles sont articulées entre elles, comme toutes les vertèbres, par un disque intervertébral, structure fibro-cartilagineuse qui assure les mouvements et l’élasticité du cou.

Les cervicales se situent dans une zone anatomique où l’on retrouve :

– l’émergence des nerfs cervicaux, le plexus brachial qui va innerver le bras ;

– les gros vaisseaux qui vont alimenter en oxygène et drainer toute la zone céphalique : une restriction cervicale peut être à l’origine de maux de tête.

– l’œsophage, la trachée, l’appareil phonatoire ;

– le système musculo-squelettique, vertèbres et muscles de la zone.

Ainsi, les douleurs cervicales peuvent être associées à des vertiges, une fatigue visuelle, des maux de tête, des acouphènes, une raideur de nuque. Cet article aborde les causes ostéopathiques de la cervicalgie, il existe bien sûr des causes pathologiques de cervicalgies, comme l’arthrite, les tumeurs de la zone cervicale, la méningite, les fractures et luxations de vertèbre cervicale. Ces causes ne sont pas abordées ici et nécessitent une prise en charge médicale.

 

Mal au cou…Musculaire ?

Le cou porte des muscles puissants tels que le trapèze supérieur, qui va soutenir les épaules et se projeter jusqu’aux dorsales inférieures. Le Sterno-cléido-mastoidien est le muscle impliqué dans le torticoli et, lors de sa contraction, il induit une flexion de la tête, une rotation et une inclinaison. Ce syndrome aigu qui dure quelques jours, survient souvent le matin au réveil et représente le symptôme, sa cause varie fortement.

Dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes fortement exposés aux écrans, que ce soit dans le contexte du travail ou des loisirs. Les yeux, face à l’écran, vont accommoder sans cesse entre celui-ci, le clavier et la feuille de papier. La vision de près qui est constante lors du travail sur écran, est aussi très éprouvante pour le cristallin. On observe également que les yeux clignent six fois par minute contre seize en temps normal. Le cou va donc compenser la fatigue oculaire et entrainer la tête vers l’avant, les muscles vont contre balancer cette sollicitation vers l’avant et des tensions profondes vont générer des douleurs.

influence inclinaison de la tete sur le mal au cou

 

De plus, la zone oculaire est liée par des boucles réflexes à la zone sous-occipitale, par le biais des muscles sous-occipitaux, ce qui va entraîner des blocages à la base du crâne, générer une névralgie d’Arnold (voir notre article ici) et influencer la rotation cervicale.

 

 Mal de cou…Vertébral ?

 

Les lésions du système vertébral occasionnent toujours des contractures ou des douleurs musculaires projetées, souvent au niveau du trapèze supérieur. Ainsi des douleurs superficielles pouvant sembler musculaires, peuvent être le symptôme d’une atteinte plus profonde :

Discale : la hernie cervicale. Celle-ci peut donner lieu à une compression nerveuse entre le disque et la racine : les symptômes feront partie des douleurs irradiantes au niveau du bras, délimitées au niveau d’un trajet nerveux.

origine vertébrale douleurs cervicales

Ligamentaire : en cas d’entorse cervicale, étirement des structures suite à un choc ou coup du lapin, après un accident de voiture, un traumatisme, la zone cervicale est souvent fortement impactée et des douleurs peuvent s’installer si le choc n’a pas été traité.

L’arthrose cervicale : cette usure et altération du cartilage entraîne des réactions osseuses de proximité qui peuvent à leur tour générer douleurs, raideurs et céphalées.

Les lésions intéressant les structures profondes peuvent donner les mêmes symptômes que des douleurs liées à une sur-sollicitation musculaire, d’où l’importance de prévenir de telles lésions (souvent le fruit de contraintes mécaniques prolongées) par une prévention en ostéopathie et au travail, par une adaptation et une attention à la posture lors du travail sur écran.

Pourquoi les douleurs à la nuque peuvent être le signe d’un « blocage » à distance ? 

Comme expliqué plus haut, les cervicales concentrent beaucoup d’informations et sont directement liées :

– Au regard, à la position de la tête dans l’espace. Toute fatigue visuelle, inadaptation des lunettes, travail prolongé sur écran, peut générer des cervicalgies. Votre ostéopathe travaillera donc à identifier la cause de vos maux, à libérer les compensations, et vous conseillera des actions à mettre en place.

– À notre respiration, notre façon de respirer : par le biais du nerf phrénique, qui émerge de la quatrième cervicale, et qui va assurer le mouvement du diaphragme, muscle qui contrôle le mouvement respiratoire. Une dysfonction cervicale peut donc perturber la fonction respiratoire, tout comme le contraire : une respiration saccadée, des apnées inconscientes liées au stress, vont retentir sur les cervicales via ce nerf, et la personne va compenser en respirant via les scalènes, ces muscles situées sur les côtés du cou, qui peuvent eux même engendrer des douleurs et des dysfonctions. La boucle est bouclée !

– Aux tensions dans la mâchoire : les douleurs localisées au niveau cervical peuvent être le symptôme d’un problème de mâchoire. En effet, l’articulation temporo-mandibulaire travaille en permanence, et sollicite les muscles les plus puissants du corps. Elle est directement liée à la posture globale du corps (tout comme l’œil est un puissant capteur postural), et a des relais musculaires présents au niveau du cou. De plus, elle est mécaniquement liée au crâne et peut donner des céphalées, tout comme un problème cervical.

– Aux viscères abdominaux, comme l’estomac, le foie : les organes sont liées mécaniquement aux cervicales par le biais du nerf vague, on peut donc avoir mal au cou après un repas trop abondant, ou des problèmes digestifs.

– Enfin, comme le corps est un système très complexe et propre à chacun, toute dysfonction ou presque peut entraîner une compensation et des douleurs au niveau cervical.

Quelques conseils pour ménager vos cervicales

– Ménager et être attentif à sa posture lors du travail sur écran : les yeux doivent être situés entre 50 à 70 cm de l’’écran. Le haut du moniteur doit se situer au niveau de la ligne des yeux. Les pieds sont à plat, et le dos est droit et maintenu par le fauteuil surtout au niveau lombaire.

– Faire vérifier sa vue régulièrement ;

– Dormir de préférence sur le dos ou sur le côté (en alternant les côtés). La position sur le ventre, les bras plus hauts que les épaules étant des positions à éviter (rotation contrainte, compression des structures).

– Opter pour un oreiller ergonomique.

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