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Prédominance féminine de l’anorexie mentale : l’horloge biologique | Thierry Payet

L’anorexie mentale est une maladie multifactorielle qui touche principalement les femmes. Et si la prédominance féminine de ce trouble du comportement alimentaire pouvait s’expliquer par une dérégulation de leur horloge interne ?  C’est ce que suggère une récente étude menée par des chercheurs des chercheurs de l’université de Rouen Normandie. Zoom sur les conclusions de leurs travaux.

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L’anorexie mentale : un impact psychologique et physique

L’anorexie mentale désigne un trouble de la conduite alimentaire caractérisé par une restriction des apports alimentaires pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Ce comportement conduit à une perte de poids importante associée à une peur intense et permanente de grossir. L’anorexie mentale est une maladie multifactorielle qui touche principalement la population féminine.

À savoir ! Les pics d’apparition de l’anorexie mentale se situent entre 13–14 ans et 16–17 ans. Mais l’anorexie mentale peut également apparaître dans l’enfance ou à l’âge adulte.
Importants et durables, les troubles liés à l’anorexie mentale ont des répercussions à la fois psychologiques et physiques. C’est ainsi que de nombreuses fonctions pilotées par l’horloge biologique circadienne sont perturbées comme la fonction intestinale, le sommeil, l’humeur, ou encore la fabrication d’hormones.

Se pose alors la question de savoir si l’anorexie a également un impact en amont sur la régulation du rythme circadien. C’est ce qu’ont cherché à vérifier des chercheurs de  l’université de Rouen Normandie.

Anorexie mentale et dérégulation de l’horloge biologique

Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont étudié un échantillon de souris souffrant d’un trouble similaire à l’anorexie mentale humaine. Ils ont ainsi observé que chez ces animaux « anorexiques », l’expression des gènes contrôlant leur horloge interne était perturbée :

  • Au niveau cérébral pour l’horloge centrale.
  • Au niveau gastro-intestinal pour les horloges périphériques.

Les scientifiques ont par ailleurs constaté une différence significative entre les souris mâles et les souris femelles avec :

  • Des variations de l’expression des gènes de l’horloge centrale moins intenses chez les souris mâles.
  • Des variations de l’expression des gènes de l’horloge intestinale uniquement chez les souris femelles.

De plus, vu que la composition du microbiote s’est révélée davantage modifiée chez les souris femelles anorexiques que chez les souris mâles, il semblerait que cette dérégulation de l’horloge biologique puisse également être liée à l’action de bactéries intestinales. Pour les scientifiques, il s’agira donc de déterminer si l’altération de la composition bactérienne intestinale est une cause ou une conséquence de l’anorexie. D’autant que la composition du microbiote intestinal suit une évolution circadienne chez les souris des deux sexes.

Vers une meilleure compréhension du lien entre horloge interne et troubles du comportement alimentaire ?

Si ces résultats nécessitent d’être confirmés chez l’être humain, ils pourraient néanmoins aider à mieux comprendre pourquoi l’anorexie mentale prédomine chez les femmes. Forts de ces premières découvertes, les chercheurs envisagent désormais d’approfondir cette étude. L’objectif ? Comprendre les liens entre les perturbations centrales du rythme circadien et les zones cérébrales contrôlant le comportement alimentaire.

Les scientifiques travaillent enfin en parallèle sur un modèle de souris boulimique pour déterminer s’il existe également dans cet autre trouble du comportement alimentaire une dérégulation des gènes de l’horloge interne. Affaire à suivre !

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources

– Anorexie mentale : l’horloge interne des femmes pourrait les rendre plus vulnérables. www.inserm.fr. Consulté le 3 avril 2024.
– Anorexie mentale : définition et causes. www.ameli.fr. Consulté le 3 avril 2024.
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Un test salivaire remboursé en 2025 ? | Thierry Payet

Touchant une femme sur dix en âge de procréer, l’endométriose fait l’objet d’un diagnostic très invasif. Ces dernières années, des chercheurs ont donc développé un nouveau test de dépistage beaucoup plus confortable pour les patientes et basé sur l’analyse de la salive. D’après une récente déclaration de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, ce nouveau test salivaire devrait faire l’objet d’un remboursement en 2025. On fait le point.

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Un test rapide et fiable pour détecter l’endométriose

Touchant une femme sur dix en âge de procréer, l’endométriose se manifeste par de fortes douleurs pendant les règles et/ou par des troubles de la fertilité. Essentiel dans la prise en charge de cette maladie, le diagnostic reste cependant très invasif. En plus de l’examen clinique, les techniques utilisées s’appuient en effet sur l’imagerie et la chirurgie avec des échographies transvaginales, des IRM, des cœlioscopies etc… Autant dire que ces procédés s’avèrent loin d’être confortables pour les patientes en plus d’être longs et coûteux !

À savoir ! Pour certaines patientes, le délai pour obtenir un diagnostic reste long et s’étend parfois sur plusieurs années. En moyenne, l’endométriose est diagnostiquée avec un retard de sept ans.

D’où l’intérêt de développer une technique rapide, fiable et moins intrusive. C’est tout le sens des travaux de recherche menés ces dernières années. Sur la base de la découverte d’une signature moléculaire de l’endométriose dans la salive des patientes, des chercheurs ont ainsi mis au point un test de dépistage salivaire de l’endométriose.

Intitulé Endotest®, ce test rapide s’avère beaucoup plus confortable pour les femmes et répond à un véritable besoin. Certaines formes d’endométriose sont en effet difficiles à détecter avec les technologies actuelles, insuffisamment spécifiques et sensibles. Quant à l’intensité des symptômes de la maladie, elle n’est pas forcément corrélée à la gravité des lésions. Certaines formes d’endométriose peuvent ainsi passer inaperçues. Ce nouveau test se révèle par ailleurs intéressant pour une prise en charge plus rapide des femmes confrontées à des problèmes de fertilité.

Une prise en charge à 100% du test salivaire à l’horizon 2025

En février 2022, une publication avait révélé les premiers résultats de l’Endotest®. En janvier 2024, la Haute Autorité de Santé s’est appuyée sur les résultats d’une étude menée sur 1000 femmes pour considérer ce test comme « prometteur » et « novateur ». Il revendique une fiabilité de 95 %, supérieure à tous les outils de dépistages existants. Néanmoins, pour pouvoir statuer ou non sur son remboursement pérenne, l’instance sanitaire insiste sur la nécessité de conduire de nouvelles études. En attendant de récolter des données complémentaires, un accès au test en troisième intention est possible dans le cadre d’un forfait intitulé « forfait innovation ».

À savoir ! Le « forfait innovation » désigne un dispositif de prise en charge dérogatoire et temporaire visant à faciliter l’accès à des technologies innovantes et non remboursées.

Le remboursement de l’Endotest® ne devrait plus trop se faire attendre. D’après une récente déclaration de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, son remboursement à 100% devrait être effectif en 2025. Tel est l’objectif du Ministère de la Santé qui envisage de prendre en charge 10 000 à 20 000 tests par an à près de 1 000 euros l’unité.

Vers une meilleure reconnaissance de l’endométriose ?

Pour Endomind, une association de malades de l’endométriose, ce projet de remboursement est une bonne nouvelle mais les quotas de tests remboursés sont pour elle « dramatiquement sous-évalués ». L’association estime en effet qu’au vu du nombre de patientes en attente de diagnostic depuis plusieurs années, la demande risque d’être très forte au début. Elle plaide donc pour une accessibilité du test à toutes les femmes qui en ont besoin, surtout celles vivant dans des déserts médicaux.

Le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités va également mettre en place une campagne d’information à travers l’envoi d’un kit de sensibilisation aux entreprises. Composé d’un guide, de quizz et d’affiches, ce kit vise à sensibiliser sur le sujet de l’endométriose et à lutter contre les stéréotypes autour de cette maladie qui concerne près de 1,5 millions de femmes en France.

À savoir ! Ce kit est disponible sur le site de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources

– Un test salivaire pour diagnostiquer l’endométriose devrait être remboursé « à partir de 2025 », annonce Catherine Vautrin.www.francetvinfo.fr. Consulté le 25 mars 2024.
– Endométriose : « objectif 2025 » pour le remboursement du test salivaire en troisième ligne. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 25 mars 2024.
– Diagnostic complexe d’endométriose : la HAS propose un accès au test salivaire Endotest® dans le cadre du forfait innovation. www.has-sante.fr. Consulté le 25 mars 2024.
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Un risque de maladies cardiovasculaires | Thierry Payet

A l’heure où la pollution plastique devient de plus en plus préoccupante pour la santé de notre planète, qu’en est-il de son impact sur la santé humaine ? Une équipe de scientifiques italiens a mené une étude démontrant que la présence de micro et nanoplastiques dans les plaques d’athérome artérielles était associée à un risque cardiovasculaire accru. On fait le point.

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Plastiques et pollution environnementale

Le plastique et tous ses dérivés (polyéthylène, polypropylène, polystyrène, polychlorure de vinyle) sont omniprésents dans nos sociétés modernes et leur production ne cesse d’augmenter. On les retrouve ainsi dans les emballages alimentaires, dans les fibres des vêtements, dans les jouets etc. Ils représentent pourtant un ennemi redoutable pour la préservation de notre planète. Contribuant largement au phénomène de pollution, ce sont chaque année 8 millions de tonnes de plastiques qui terminent dans l’océan.

Par ailleurs, au cours de leur transport, les plastiques se désagrègent en microplastiques (particules de moins de 5 millimètres) et en nanoplastiques (particules de moins de 1 000 nanomètres). Ces petites particules se retrouvent alors dans les sols, dans l’air, dans l’eau et sont capables de pénétrer dans les organismes humains et animaux par ingestion, inhalation ou contact cutané. Elles interagissent ensuite de façon toxique avec ces organismes. Leur présence a d’ailleurs été décelée dans des tissus du corps humain tels que le placenta, les poumons, le foie, mais aussi dans le sang, les urines et également le lait maternel. Or, le polyéthylène est connu pour être un perturbateur endocrinien. Quant au polychlorure de vinyle, il est connu pour être cancérogène de classe I pour deux formes de cancers du foie.

Selon des études précliniques récemment menées, les micro et nanoparticules de plastique constitueraient un nouveau facteur de risque de maladies cardiovasculaires. Des études in vitro ont en effet démontré les effets toxiques de ces particules de plastique qui favorisent par exemple le stress oxydatif et l’inflammation. Des études sur animaux ont quant à elles suggéré des effets néfastes sur le système cardiovasculaire comme une altération du rythme cardiaque et de la fonction cardiaque ou une fibrose myocardique.

Mais jusqu’à présent, aucune donnée clinique n’était disponible quant au lien éventuel entre micro/nanoparticules de plastique et le développement de maladies cardiovasculaires.

Micro et nanoplastiques dans les artères : quel impact sur la santé ?

Forts de ce constat, des scientifiques italiens ont mis en place une étude prospective observationnelle. L’objectif affiché ?  Vérifier si la présence de micro et nanoplastiques dans l’athérome de patients devant subir une intervention est associée ou non à un risque cardiovasculaire accru par rapport à des patients ayant un athérome exempt de ces particules de plastique.

Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs ont ainsi analysé l’athérome carotidien de 257 personnes, âgées de 18 à 75 ans, sur une période de 34 mois. Et ce sont 11 types de micro et nanoplastiques qui ont été recherchés par spectrométrie de masse et microscopie électronique.

En fin de suivi, les chercheurs ont pu faire les constats suivants :

  • Présence de polyéthylène dans l’athérome carotidien de 58,4 % des patients.
  • Présence de polychlorure de vinyle dans l’athérome carotidien de 12,1 % des patients.
  • Survenue d’un événement cardiovasculaire (de type infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux non létaux ou décès toutes causes) chez 20 % des patients présentant un athérome avec micro et nanoplastiques contre 7,5 % des patients présentant un athérome sans micro et nanoplastiques.
  • Quantités accrues de marqueurs inflammatoires chez les patients présentant un athérome avec microplastiques.

Un risque accru de maladies cardiovasculaires

Publiés dans le Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterreces résultats démontrent pour la première fois l’impact des micro et nanoplastiques sur la santé humaine. Ces micro et nanoparticules étrangères contribueraient ainsi au déclenchement d’une inflammation.  Cette inflammation augmenterait elle-même le risque de rupture d’une plaque d’athérome, susceptible d’obstruer les vaisseaux sanguins. La présence de micro et nanoplastiques dans les plaques d’athérome carotidiennes serait ainsi associée à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires et de la mortalité.

Les auteurs de cette étude conviennent néanmoins que ces travaux comportent des limites comme le risque de contamination plastique en laboratoire ou le panel non représentatif de la population générale. De plus amples recherches seront donc à mener pour faire toute la lumière sur ce sujet.

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources

– Les micro et nanoplastiques dans les plaques d’athérome sont associés à un risque cardiovasculaire augmenté. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 12 mars 2024.
– Microplastiques et nanomatériaux. www.anses.fr. Consulté le 12 mars 2024.
Comment les sages-femmes interviennent-elles lors du Baby Blues?

Comment les sages-femmes interviennent-elles lors du Baby Blues? | Thierry Payet

Mise à jour: 11 mars 2024

Le parcours vers la maternité est une aventure riche en émotions : dégoût,  tristesse, baisse de moral, pleurs, angoisses, dépression mais il peut aussi être accompagné d’une période de défis et de bouleversements émotionnelsqu’on appelle le « baby blues ».

Dans ce contexte complexe, les sages-femmes émergent comme des figures essentielles. Elles offrent ainsi un soutien inestimable pour les nouvelles mamans confrontées à ces défis postnataux.

I- Qu’est-ce que le Baby Blues ?

Le baby blues est un phénomène fréquent et normal qui survient chez de nombreuses femmes après l’accouchement. Caractérisé par des sautes d’humeur, de l’anxiété, de la tristesse et des pleurs.

Il survient quelques jours après la naissance, entre le deuxième et le cinquième jour, avec un pic au troisième jour. Il disparaît totalement en deux semaines. Ce n’est pas une pathologie en soi, mais plutôt une réponse émotionnelle aux changements hormonaux, physiques et psychologiques associés à l’accouchement et à la maternité.


II- Qu’est ce que la dépression post natale ?

La dépression postnatale se manifeste généralement dans l’année suivant la naissance d’un ou plusieurs enfants. Une période plus à risque se situe entre le deuxième et le sixième mois. Elle peut se manifester chez une jeune femme qui était psychologiquement bien. Elle peut également être la conséquence d’un baby blues persistant ou aggraver, ou survenir chez une femme ayant déjà présenté un épisode dépressif pendant la grossesse.

Une prise en charge précoce permet d’éviter des conséquences parfois importantes pour la santé de la mère. Cela concerne également celle de l’enfant, notamment au niveau de son développement affectif et émotionnel. En effet, il existe de réels risques d’apparition de troubles psychopathologiques, lorsque le lien mère-enfant ne se fait pas.
Il est crucial d’aborder ouvertement cette question avec son entourage et de solliciter l’aide d’un professionnel de santé. La mère peut se tourner vers sa sage-femme, son médecin généraliste ou encore contacter la Protection Maternelle et Infantile (PMI).

Bon à savoir Selon les résultats de l’enquête nationale périnatale menée en 2021, la dépression post-partum touche 16,7 % des femmes deux mois après leur accouchement.


III- Baby blues Vs dépression post natale

Caractéristiques Baby blues Dépression post-partum
Prévalence Fréquent, touchant jusqu’à 80% des femmes Moins fréquente, affecte environ 10-15% des femmes
Moment d’apparition Quelques jours à deux semaines après l’accouchement Peut se développer dans les premières semaines à un an après l’accouchement
Symptômes principaux Sautes d’humeur, larmoiement, anxiété, fatigue, troubles du sommeil Sentiments persistants de tristesse, désespoir, culpabilité, perte d’intérêt pour le bébé, troubles du sommeil et de l’appétit
Durée des symptômes Temporaires, durent généralement quelques jours à deux semaines Persistants, peuvent durer des semaines à des mois sans traitement
Relation avec le bébé Affecte généralement positivement la relation mère-enfant, les symptômes n’interfèrent pas avec les soins du bébé Peut entraîner des difficultés dans la relation mère-enfant, notamment un manque d’attachement émotionnel ou des sentiments d’indifférence envers le bébé
Besoin de prise en charge Souvent auto-limitant, ne nécessite pas de traitement médical spécifique Nécessite une prise en charge médicale, un soutien psychologique et parfois des médicaments antidépresseurs
Impact sur la famille Généralement limité et temporaire, peut être géré avec le soutien de l’entourage Peut avoir des répercussions importantes sur la dynamique familiale, la santé du bébé et le bien-être de l’ensemble de la famille

IV- Comment les sages-femmes interviennent-elles ?

V- Quel accompagnement une sage-femme propose-t-elle lors du retour à domicile ?

La période de la grossesse et l’arrivée de votre bébé entraînent de nombreux changements, accompagnés de nombreuses questions et doutes. Une fois de retour à la maison, il est naturel de ressentir le besoin d’un soutien personnalisé.

Pour faciliter votre transition vers le domicile familial, un suivi assuré par une sage-femme est disponible. Il est vivement recommandé d’entrer en contact avec elle avant même de quitter la maternité.

Lors de chaque visite de la sage-femme, n’hésitez pas à partager vos défis logistiques ainsi que vos émotionstelles que la fatigue ou le sentiment de débordement face aux responsabilités quotidiennes.

Pour répondre à ce besoin, vous avez la possibilité de bénéficier de deux séances de suivi postnatal. Ces séances sont dispensées par une sage-femme, si nécessaire.

Ces rencontres offrent une occasion précieuse d’exprimer vos difficultés. Il peut s’agir du baby blues, de la tristesse ou d’autres préoccupations. Par exemple : l’allaitement, l’alimentation, les soins à apporter à votre bébé ou les troubles urinaires

Ces deux séances peuvent être programmées entre le huitième jour suivant la naissance et la quatorzième  semaine après l’accouchement. Elles peuvent avoir lieu soit au cabinet de la sage-femme, soit dans le confort de votre domicile.


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Perturbateurs endocriniens et risques de prématurité | Thierry Payet

La journée de la prématurité qui s’est tenue en novembre dernier a été l’occasion pour le Sénat d’organiser un colloque sur le thème du risque de prématurité induit par l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Il faut dire que de nombreuses études ont pointé ces substances comme des facteurs de risque de prématurité et de maladies infantiles. On fait le point.

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Perturbateurs endocriniens : une exposition généralisée

Les perturbateurs endocriniens désignent des substances chimiques perturbant les fonctions hormonales de l’organisme comme la croissance, les fonctions reproductrices ou les fonctions thyroïdiennes. Ces substances dangereuses peuvent être présentes dans l’environnement ou entrer dans la composition de divers objets du quotidien.

À savoir ! Les perturbateurs endocriniens peuvent agir à différents niveaux en empêchant une hormone de se fixer sur son organe cible ou en perturbant sa production ou sa régulation. Ils participent ainsi au développement ou à l’évolution de nombreuses maladies.

Le bisphénol-A, le glyphosate ou encore les parabènes figurent parmi les perturbateurs endocriniens les plus connus. Mais il en existe bien d’autres et les études scientifiques sont de plus en plus nombreuses à étudier leur impact sur la santé, notamment sur la santé de l’enfant. Selon le Haut Conseil de santé publique (HCSP) et le Haut Conseil de l’enfance, de la famille et de l’âge (HCEFA), les effets des perturbateurs endocriniens représentent une véritable « épidémie silencieuse » sur l’organisme et le cerveau des enfants.

Entre 2014 et 2016, une enquête française nationale intitulée Estéban a suivi l’exposition à six familles de polluants dans les objets du quotidien de 1 104 enfants de 6 à 18 ans et de 2 500 adultes. Il en ressort que l’exposition aux perturbateurs endocriniens est généralisée en France avec un niveau d’imprégnation accru chez les enfants de 6 à 17 ans.

Exposition aux phtalates et risques de prématurité

Récemment, plusieurs travaux se sont intéressés aux effets des phtalatesune famille de perturbateurs endocriniens fréquemment retrouvés dans les produits cosmétiques, les plastiques ou les aliments utra-transformés. Un lien a ainsi été démontré entre les phtalates et un taux accru de naissances avant terme. En 2022, une synthèse de 16 études américaines menées entre 1983 et 2018 a été publiée dans la revue JAMA Pédiatrie. Elle a établi un lien entre prématurité et 11 métabolites urinaires de phtalates pendant la grossesse. Selon les auteurs de cette synthèse, la réduction de l’exposition aux phtalates permettrait donc de réduire le nombre de naissances prématurées :

  • De 6 % pour une réduction de 30 % de l’exposition aux phtalates.
  • De 12% pour une réduction de 50 % de l’exposition aux phtalates.
  • Et de 32% pour une réduction de 90 % de l’exposition aux phtalates.

À savoir ! On dénombre près de 55 000 cas de bébés prématurés chaque année en France.

Une autre étude, européenne cette fois-ci et intitulée « Génération R », a démontré que le taux de phtalates pendant la grossesse était lié à des risques de retard de croissance in utero et de prématurité.

Par ailleurs, l’analyse de liquide amniotique révélait dans une étude de 2011 la présence de phtalates, de pesticides et autres substances dangereuses. Et c’est une revue de plusieurs articles qui a permis en 2022 de synthétiser les effets du passage transplacentaire des perturbateurs endocriniens. Avec, pour les phtalates, des altérations placentaires au niveau de la morphologie, de la production hormonale ou de l’expression des gènes. Or, il faut savoir qu’avant la 20e semaine de grossesse, le neurodéveloppement précoce de l’embryon se fait essentiellement grâce aux taux en iode et en hormone thyroïdienne de la mère.

L’imprégnation du fœtus en perturbateurs endocriniens durant la grossesse crée ainsi un environnement favorable au développement ultérieur de pathologies comme les cancers du sein hormonodépendants, des testicules, de la prostatel’endométriose, diabète, obésité etc.

Vers une réévaluation des perturbateurs endocriniens ?

Dans ce contexte, la Société française d’endocrinologie exhorte à la réévaluation des substances reconnues comme perturbateurs endocriniens. Protéger la période de conception est également le fer de lance de la troisième Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens qui milite pour une politique nationale. De son côté, le Haut Conseil de santé publique a fait le choix d’intégrer un chapitre « environnement » au carnet de santé actuel. Quant à la Stratégie nationale de santé (2023-2033), elle inclura un volet « santé de l’enfant » pour protéger la période de la conception.

A l’échelle européenne, 28 pays ont d’ores et déjà intégré le partenariat de biosurveillance PARC (Partnership for the Assessment of Risks from Chemicals) jusqu’en 2027. Gageons que ces initiatives permettront de mieux documenter les risques liés à l’exposition aux perturbateurs endocriniens et de protéger davantage la santé des populations.

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources

– Moins de perturbateurs endocriniens : une voie efficace pour réduire la prématurité et les maladies infantiles. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 29 février 2024.

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Des anticorps face à la DMLA ! | Thierry Payet

Selon l’Assurance maladie, entre 25 et 30 % des personnes âgées de plus de 75 ans souffrent d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge, la DMLA. Maladie oculaire chronique, elle affecte la zone centrale de la rétine et altère progressivement les capacités visuelles. Un anticorps, développé pour traiter la forme humide de la DMLA, est désormais accessible à davantage de patients. Explications.

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DMLA sèche et DMLA humide

La dégénérescence maculaire liée à l’âgela DMLA, est une maladie chronique de l’œil. La partie de l’œil touchée est la zone centrale de la rétine, à la macula. La maladie est liée à l’âge et apparaît à partir de 50 ans. Plus l’âge avance, plus la proportion de personnes atteintes augmente. Généralement, la maladie se développe sur un œil, puis l’autre peut être touché dans un second temps. La DMLA est aujourd’hui la principale cause de malvoyance chez les personnes âgéesavec une perte progressive de capacité visuelle au centre du champ de vision.

Les spécialistes distinguent plusieurs formes de DMLA, qui toutes débutent par une maculopathie liée à l’âge sèche précoce, la MLA. Chez certaines personnes, la MLA reste stable tout au long de la vie, mais chez d’autres, elle évolue en trois formes distinctes :

  • La DMLA atrophique ou sèchela plus fréquente à partir de 65 ans ;
  • La DMLA humide ou exsudative ;
  • Des formes mixtes.

Si actuellement, aucun traitement n’existe face à la DMLA sèche, des options thérapeutiques sont disponibles pour lutter contre l’évolution de la DMLA humide.

Des anticorps ciblant les vaisseaux de la rétine

Dans la DMLA humide, la maladie se caractérise par le développement anormal de vaisseaux sanguins au niveau de la macula. Ces petits vaisseaux sanguins, fragiles, laissent échapper du sérum et/ou du sang, brouillant la vue et provoquant des hémorragies intra-rétiniennes. Pour lutter contre cette forme de DMLA, les ophtalmologistes s’appuient sur des biothérapies, c’est-à-dire des anticorps ciblant les facteurs de croissance des petits vaisseaux anormaux (des anti-VEGF).

Parmi les anticorps développés, figure le brolucizumabqui avec les autres anticorps de la même famille, constitue désormais le traitement de première intention de la DMLA humide. Grâce à ce traitement, l’évolution de la maladie est ralentie et la vision maintenue, voire améliorée. En revanche, ces anticorps ne permettent pas de guérir définitivement la maladie. Récemment, le brolucizumab a reçu de la Haute Autorité de Santé un avis favorable pour une extension d’indication. En pratique, cet avis permet à un nombre plus important de patients de bénéficier de cette biothérapie coûteuse.

Coupler la biothérapie à la photothérapie dynamique

L’anticorps brolucizumab est administré directement au niveau de l’œil, lors d’une injection intra-vitréenneréalisée par le médecin ophtalmologiste. L’injection est effectuée sous anesthésie locale. Pendant les trois premiers mois, le patient reçoit une injection par mois. Puis l’efficacité du traitement est évaluée par le médecin pour déterminer l’intérêt de poursuivre ou non les injections.

Lorsque la biothérapie n’est pas assez efficace pour ralentir la progression de la DMLA humide, l’ophtalmologiste peut proposer au patient d’associer les injections intra-vitréennes avec une photothérapie dynamique. Cette technique repose sur l’administration par voie veineuse d’un colorant, la vertéporfine, qui se fixe sur les vaisseaux anormaux de la rétine. Après l’administration du colorant, l’œil est exposé à une lumière laser infrarouge, qui provoque la formation de caillots sanguins dans les vaisseaux anormaux colorés. Les vaisseaux touchés vont stopper leur croissance et régresser progressivement.

Face à la DMLA, un dépistage et un diagnostic précoces sont essentiels pour mettre en œuvre les traitements de la DMLA humide.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– BEOVU (brolucizumab) – Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). www.has-sante.fr. Consulté le 19 février 2024.
– Votre livret d’information sur votre traitement par Beovu® (brolucizumab). ansm.sante.fr. Consulté le 19 février 2024.
– Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). www.ameli.fr. Consulté le 19 février 2024.
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Repérer la démence grâce à un examen de la rétine ? | Thierry Payet

La démence touche plus de 55 millions de personnes dans le monde et entraîne des conséquences physiques, psychologiques et sociales non négligeables. D’où l’importance de pouvoir repérer cette affection le plus tôt possible afin de proposer une prise en charge adaptée. Une étude menée par des scientifiques bordelais de l’Inserm suggère qu’il serait possible de dépister la démence au moyen d’un simple examen de la rétine. Zoom sur les conclusions de leurs travaux.

rétine démence

De l’importance de repérer précocement la démence

La démence englobe plusieurs maladies affectant la mémoire, la pensée et la capacité à réaliser des tâches quotidiennes. Ses conséquences physiques, psychologiques et sociales sont loin d’être négligeables et s’aggravent avec le temps. Elle touche plus de 55 millions de personnes à travers le monde, principalement des personnes âgées.

Ce constat est d’autant plus inquiétant qu’il n’existe à ce jour aucun traitement de la démence. En parallèle, l’espérance de vie des populations augmente. D’où l’importance de pouvoir repérer cette affection le plus tôt possible afin de prévenir et d’atténuer au maximum les risques liés à la démence.

Aujourd’hui, la communauté scientifique sait que les personnes atteintes de démence présentent des lésions des vaisseaux sanguins de petit calibre associées à des altérations de la rétine. Mais jusqu’à présent, aucune étude n’a été menée à long terme sur les liens éventuels entre le réseau de vaisseaux sanguins de la rétine et la survenue d’une démence ultérieure. Forts de ce constat, des chercheurs bordelais se sont penchés sur le sujet.

À savoir ! Les vaisseaux sanguins, particulièrement ceux de petit calibre, peuvent s’altérer avec le vieillissement. Au niveau du cerveau, des lésions vasculaires sont ainsi associées à la plupart des démences du sujet âgé.

Repérer la démence grâce à un examen de la rétine ?

Sur l’hypothèse que certaines pathologies liées à l’âge présenteraient des mécanismes communs, les scientifiques se sont ainsi intéressés aux liens épidémiologiques et cliniques entre les maladies neurologiques et les maladies de l’œil.

Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs ont étudié les données de 500 personnes âgées d’au moins 72 ans et suivies pendant 10 ans dans le cadre de l’étude des « Trois Cités ». Lors du recrutement, ces personnes ne présentaient pas de troubles cognitifs. Lors du suivi, elles ont été soumises à des tests cognitifs et neurologiques ainsi qu’à différents examens, parmi lesquels un fond d’œil.

Après analyse des données, les scientifiques ont pu observer que des modifications de la vascularisation de la rétine observées lors d’un fond d’œil étaient associées à l’apparition d’une démence avec :

  • Un risque plus élevé de développer une démence dans les dix années suivantes pour les participants avec une tortuosité artérielle accrue au niveau de la rétine.
  • Un risque plus élevé de développer une démence mixte ou vasculaire selon le diamètre veineux.

Pour l’équipe de chercheurs bordelais, la présence d’anomalies de la micro vascularisation de la rétine pourrait potentiellement aider à identifier les personnes à risque de démence.

Vers un dépistage plus précoce et une meilleure prise en charge de la démence ?

Bien que cette association doivent être confirmée par de plus amples études, les auteurs sont convaincus que des anomalies vasculaires au niveau oculaire sont le reflet d’anomalies vasculaires dans le cerveau. Dès lors, ils soutiennent le bien-fondé de l’utilisation d’un examen de la rétine pour repérer précocement les personnes les plus à risque de démence. D’autant que cet examen ophtalmologique serait beaucoup plus facile d’accès, beaucoup plus rapide et moins onéreux qu’un examen d’imagerie cérébrale.

Prochaine étape pour les chercheurs ? Mener une étude similaire auprès d’un public plus jeune. Le but étant de proposer une prise en charge la plus précoce possible aux personnes à risque pour réduire les risques d’altération cognitive liés à la démence.

Rédiger et publié par Déborah L., le 16 Février 2024, Dr en Pharmacie

Sources

-Examiner la rétine permettrait de repérer la démence. www.inserm.fr. Consulté le 16 Février 2024.
Santé des femmes au travail : enjeux et solutions

Santé des femmes au travail : enjeux et solutions | Thierry Payet

Mise à jour: 8 février 2024

Dans le monde professionnel actuel, près de la moitié des «travailleurs» sont des femmes. Leur santé au travail mérite donc une attention particulière.

En effet, entre usure physique et psychique, troubles musculosquelettiques, risques de cancers, et violences sexuelles et sexistes, les enjeux sont majeurs et les défis, nombreux.

Comment donc améliorer le bien-être des femmes au travail ?

Médicalib vous en dit plus à ce sujet.



JE – Santé des femmes au travail : usure physique et psychique

Dans le monde professionnel d’aujourd’hui, les femmes sont exposées à de nombreux risques pouvant impacter leur santé et leur bien-être. Le dernier baromètre Santé au travail de Malakoff Humanis (septembre 2023), confirme d’ailleurs que la santé des femmes a tendance à se détériorer.

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à travailler en horaires décalés, au contact du public, ainsi qu’à effectuer des gestes répétitifs.
De nombreux métiers occupés par les femmes (métiers de la santé, métiers du secteur hygiène et propreté…) les exposent à une charge physique et émotionnelle importante, ainsi qu’aux incivilités et aux violences.1

L’usure physique et psychique des femmes au travail mérite donc une attention particulière et le déploiement d’actions concrètes.

Source : Agir sur la santé au travail des femmes – plaquette d’information – CROCT Bretagne – mai 2019

UN – Charge de travail et manque de soutien

De nombreuses femmes jonglent entre leurs responsabilités professionnelles et familiales, ce qui peut entraîner une surcharge de travail et un stress chronique.

Un rapport parlementaire datant de juillet 2023 dresse d’ailleurs un constat alarmant : les femmes sont « 2 fois plus touchées par la dépression et 3 fois plus par les troubles anxieux ». Par ailleurs, l’absence de politiques de soutien, comme des horaires flexibles ou des possibilités de télétravail, exacerbe les défis rencontrés par les femmes, augmentant leur usure physique et mentale.

B- Manifestations possibles de l’usure

Parmi les manifestations de l’épuisement, on peut retrouver :

  • une fatigue persistante,
  • des douleurs musculosquelettiques,
  • tu stresses
  • de l’anxiété,
  • un équilibre précaire entre responsabilités professionnelles et personnelles
  • une dépression.

II – Santé des femmes au travail : troubles musculosquelettiques (TMS)

« 60% des personnes atteintes de TMS sont des femmes. »2 Il convient donc de considérer ce risque avéré, qui impacte non seulement la santé et le bien-être des individus mais également la productivité des organisations.

Les femmes soumises à des postures contraignantes, des mouvements répétitifs, et à la manipulation de charges lourdes sont susceptibles de développer certains types de TMS, tels que le syndrome du canal carpien, la tendinite, ou l’épicondylite, en raison de facteurs biomécaniques, hormonaux et psychosociaux.

Il convient donc de prévenir ces troubles avant leur installation en adaptant les postes de travail, en éduquant aux bonnes postures…

La prise de conscience et l’action proactive sont en effet essentielles pour réduire l’incidence des TMS chez les femmes au travail. En identifiant les facteurs de risque, en mettant en œuvre des stratégies de prévention efficaces, et en assurant une gestion adéquate, il est possible de minimiser l’impact de ces troubles sur la vie professionnelle et personnelle.


III – Santé des femmes en entreprise : risques de cancers liés au travail

Dans le cadre de leur exercice professionnel, les femmes peuvent être exposées à des substances cancérigènes. En effet, certains secteurs comme l’industrie chimique, la santé, ou la beauté, présentent un risque accru d’exposition à des agents cancérigènesincluant les solvants organiques, les radiations, ou certaines poussières fines.

La protection des femmes passe donc par une sensibilisation aux dangers spécifiquement liés à leur métier et par le déploiement d’actions de prévention (port d’équipements de protection individuelledéploiement par l’employeur d’une surveillance médicale adaptée incluant des dépistages réguliers en vue de détecter précocement tout type de cancer…)

Bon à savoir : Le travail de nuit augmente d’un quart le risque de cancer du sein. 3

IV – Santé des femmes en entreprise : lutter contre les violences

On ne peut parler de santé des femmes en entreprise sans évoquer les violences sexuelles et sexistes (harcèlement, agressions, et comportements discriminatoires) auxquelles elles peuvent être confrontées. En effet, ces violences peuvent avoir d’importantes répercussions sur leur santé mentale, leur carrière et leur bien-être.

Afin de pouvoir bien et mieux accompagner ce fléau, le déploiement de politiques claires et de procédures de signalement accessibles s’impose. Cela est indispensable pour faire évoluer les mentalités et encourager une culture de respect et d’égalité au sein des entreprises. Par ailleurs, proposer un soutien et un accompagnement des victimes offre une certaine sécurité aux salariées.

V- Santé des femmes en entreprise : des actions concrètes avec Medicalib

La santé des femmes au travail est un enjeu crucial qui nécessite une prise de conscience collective et des actions concrètes. En adoptant des mesures préventivesen soutenant les victimes de violences, et en promouvant un environnement de travail sain et sûr, il est possible de faire une différence significative dans la vie des femmes professionnelles.

Medicalib Prévention vous accompagne dans le déploiement d’actions de prévention au sein de votre entreprise : sensibilisation aux cancers gynécologiques, dépistages et vaccination, information sur l’endométriose et la ménopause…


Perturbateur-endocrinien

Perturbateurs endocriniens, vers un suivi renforcé ! | Thierry Payet

D’après un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé paru en 2012, près de 800 substances chimiques seraient des perturbateurs endocriniens, avérés ou suspectés. Ces substances sont partout, dans l’eau, dans l’air, dans la terre, dans les emballages, dans les aliments et donc dans notre organisme, jusque dans le lait maternel. Comment sont suivis ces substances ? Comment sont identifiés leurs impacts sur la santé ? Santé Sur le Net fait le point sur les perturbateurs endocriniens.

Perturbateur-endocrinien

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

Tout le monde a entendu parler au moins une fois d’un perturbateur endocrinien. Mais que cache cette désignation ? Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances, qui est capable d’altérer les fonctions endocrines de l’organismec’est-à-dire les fonctions hormonales. Potentiellement, ces substances sont donc capables de modifier toutes les fonctions physiologiques de l’organisme, puisqu’elles sont toutes sous le contrôle d’au moins une hormone.

Où se trouvent ces perturbateurs endocriniens ? Absolument partout. Dans les objets et produits de la vie courante : produits d’hygiène et de soins, cosmétiques, produits ménagers, détergents, produits phytosanitaires, produits alimentaires, emballages, … mais aussi dans l’environnement, l’eau, l’air, le sol, …. Et donc inévitablement, en bout de chaîne, ils se retrouvent dans notre organisme. Désormais, quel que soit notre mode de vie, nous sommes tous imprégnés par des perturbateurs endocriniens, les adultes comme les enfants, et même parfois les fœtus in utero !

Quel est l’impact sur la santé des perturbateurs endocriniens ?

Au-delà de leur omniprésence, ce qui inquiète dans les perturbateurs endocriniens, ce sont leurs effets néfastes sur la santé. Comme ils perturbent les fonctions hormonales de l’organisme, et donc les grandes fonctions physiologiques, leurs effets sont nombreux et multiples sur la fonction de reproduction, la fonction thyroïdienne, la fonction surrénalienne, le métabolisme, le développement neurologique et cérébral, etc.

De nombreuses études se penchent sur leurs conséquences sur la santé et les pointent du doigt notamment  dans différents problèmes de santé :

  • L’infertilité ;
  • La puberté précoce ;
  • L’obésité ;
  • Les maladies thyroïdiennes ;
  • Les troubles du neurodéveloppement, comme les troubles du spectre de l’autisme ;
  • Des malformations congénitales ;
  • Des cancers hormono-dépendants ;
  • Des troubles de l’immunité et des maladies auto-immunes.

Mais les scientifiques se heurtent à un écueil majeur : il est très difficile d’étudier l’effet d’un perturbateur endocrinien. En effet, quotidiennement, nous sommes exposés à différents perturbateurs endocriniens, à des doses différentes et selon différents modes d’exposition. Comment évaluer l’effet de l’un d’eux pris isolément ? De plus, les effets de ces perturbateurs endocriniens peut se manifester des mois, voire des années après l’exposition. L’étude de leur impact sur la santé impose de multiples défis.

21 effets sur la santé prioritaires à surveiller

Face à ces défis, les autorités de santé publique surveillent et suivent les perturbateurs endocriniens, à court, moyen et long terme. Santé Publique France a publié le 28 décembre 2023 les résultats d’une nouvelle étude, lancée en 2021, l’étude PEPS’PE. A partir de l’ensemble des données connues sur les perturbateurs endocriniens, cette étude vise à prioriser certains effets sanitairesqui seraient directement associés à l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Près de 60 effets sur la santé ont été évalués dans cette étude, qui a mobilisé près de 500 experts et acteurs impliqués dans le suivi des perturbateurs endocriniens en France et dans le monde.

A l’issue des travaux menés par les experts, 21 effets sur la santé ont été considérés comme prioritaires à surveiller dans les années à venir. Parmi ces effets, 8 concernent la fonction reproductive :

  • La cryptorchidie (défaut de migration d’un testicule lors de la vie fœtale) ;
  • L’hypospadias (malformation de la verge) ;
  • La puberté précoce ;
  • Cancer des testicules;
  • L’altération de la qualité du sperme ;
  • L’endométriose ;
  • L’infertilité ;
  • La baisse de la fécondité.

Les autres effets prioritaires concernent des effets métaboliques, des troubles du neurodéveloppement, l’asthme et certains cancers :

A ce stade, les experts ne disposent pas toujours d’assez de preuves pour établir avec certitude le rôle des perturbateurs endocriniens. La surveillance de ces substances est capitale au regard de l’enjeu majeur de santé publique qu’ils représentent.

Rédiger par Estelle B., le 02 Février 2024, Docteur en Pharmacie

Sources

– Vers un élargissement de la surveillance des effets sanitaires des perturbateurs endocriniens.www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 02 Février 2024.
– Que sait-on des effets des perturbateurs endocriniens sur la santé ? www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 02 Février 2024.
– Que sont les perturbateurs endocriniens ? www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 02 Février 2024.
Anniversaire du décès du Dr.  Viola Frymann • Ostéosanté • 23 janvier 2024

Anniversaire du décès du Dr. Viola Frymann • Ostéosanté • 23 janvier 2024 | Thierry Payet

Voici une photo d’un atelier sur l’ostéopathie pour enfants à Riga, en Lettonie, en 1990, auquel Viola Frymann m’a invitée. Elle avait la compétence de réunir des experts interdisciplinaires. L’atelier était génial, Dr. Frank Willard, Dr. Peter Springall (neurologue), Dr. Claude Valenti (ophtalmologiste) et le Dr. Yuri Moskalenko a complété le contenu pédagogique pratique de Viola Frymann.

Elle était pleine d’inspiration et d’énergie. Je me souviens encore comment, en marchant avec elle, je devais m’efforcer de la suivre et en même temps de suivre sa conversation.

Aujourd’hui, à l’occasion de l’anniversaire du décès de mon professeur Viola M. Frymann DO, je vous propose un avant-propos inspirant qu’elle a écrit en 2008 comme avant-propos d’un livre sur l’ostéopathie infantile de Christoph Plothe et moi-même.

Vous pouvez également regarder gratuitement une conférence très inspirante à partir d’ici. Viola Frymann de 2007 à l’OSD de Berlin lors d’un congrès : https://osteopathie-liem.de/viola-frymann/ voir.

Préface de Viola Frymann DO

L’art et la science de l’ostéopathie trouvent leur origine dans une époque de grande souffrance pour le Dr. Andrew Taylor Still, le fondateur de cette méthode de guérison. Il a servi pendant la guerre civile américaine et a découvert qu’il n’était pas suffisamment préparé pour soigner les soldats qui mouraient sous ses yeux d’infections aiguës.

Et à son retour à la maison, il a dû voir trois de ses enfants mourir des suites d’une méningite, malgré les meilleurs soins médicaux possibles à l’époque. Il commence alors ses études intensives sur le corps humain. Il a examiné les moindres détails de sa structure, ainsi que son lien avec sa fonction, et est finalement parvenu aux conclusions suivantes :

Premièrement, le patient est une unité dont la structure et la fonction sont interdépendantes. Deuxièmement, cela s’exprime dans le corps à travers la capacité inhérente à s’auto-guérir. Par exemple, pensez à une plaie qui a été recousue puis bandée. Une semaine plus tard, le bandage est retiré et les points de suture sont retirés. La blessure est guérie. Mais qui l’a guérie ? C’est le corps du patient lui-même qui l’a fait. La même chose se produit en cas de fracture, d’infection ou d’un autre problème. Troisièmement, le corps dispose d’un système immunitaire capable de vaincre les infections.

En 1894, le Dr. J’enseigne toujours ces principes à Kirksville, Missouri. Et il a développé des techniques ostéopathiques qui restaurent la structure optimale du corps et ses fonctions. Les patients se sont rapidement sentis nettement mieux. Sa bonne réputation se répandit rapidement et il fut bientôt connu dans tout le pays. Au fil des années, l’ostéopathie a intégré de nombreux autres développements de la médecine, mais ces trois principes restent encore aujourd’hui la base de la thérapie. Et déjà en 1899 un des Dr. Les étudiants de Still ont trouvé une inspiration stimulante qui n’a rien perdu de sa pertinence, à savoir que ces principes s’appliquent également au domaine du crâne : au fil des années, William Garner Sutherland a développé l’ostéopathie crânienne, le mécanisme respiratoire principal.

Mais vous vous demandez probablement : pourquoi devrais-je emmener mon enfant chez un ostéopathe ? Eh bien, votre enfant a-t-il eu un accouchement long ou problématique ? A-t-il été difficile de démarrer l’allaitement ? Était-ce juste une approche hésitante du mamelon ? Est-ce qu’il a « craché » après avoir mangé ? Votre bébé a pleuré et vous avez dû le porter pour le calmer ? Si votre réponse à ces questions est oui, il est très probable que votre enfant subisse un stress structurel au sein du système musculo-squelettique qui interfère avec le fonctionnement normal des tissus. Il peut donc être particulièrement important qu’un tel enfant soit présenté à un ostéopathe spécialisé en ostéopathie pédiatrique dans la région crânienne. Il doit procéder dans les plus brefs délais à une évaluation structurelle de l’enfant afin de rétablir sa santé et son bien-être.

Peut-être que votre enfant a bien géré ces problèmes liés à la naissance et qu’il se développe normalement. Mais maintenant, des problèmes surviennent soudainement dans la classe. L’enfant est inattentif, parle alors qu’il devrait écouter, met trop de temps à faire ses devoirs et se blesse car il ne voit pas le ballon s’approcher de lui pour l’attraper ou l’esquiver. L’ostéopathe va maintenant poser un diagnostic précis. Cela inclut la grossesse, le travail, les événements post-partum précoces ; et il se peut que certains des problèmes que nous venons de décrire trouvent leur origine dans cette période. Mais il est également possible qu’il existe des connexions neurologiques dans l’histoire développementale de votre enfant : une incapacité persistante à ramper ou à sauter, des problèmes visuels comme l’incapacité de suivre un objet avec les yeux (ce qui est essentiel pour lire par exemple), œil pour se concentrer sur un objet proche ou suivre un objet en mouvement rapide. Ces dysfonctionnements peuvent également résulter d’un traumatisme lors d’un accouchement long ou difficile. Ils doivent être soigneusement évalués par un ostéopathe et traités en conséquence. Même si votre enfant a reçu un diagnostic de maladie congénitale ou d’anomalie structurelle du cerveau et que la guérison ou le rétablissement ne relève pas uniquement du spectre des pouvoirs d’auto-guérison du corps, dans de nombreux cas, une évaluation ostéopathique minutieuse peut révéler que ces enfants il existe néanmoins un potentiel remarquable de changement positif. L’objectif est qu’ils développent pleinement leur potentiel et l’expérience a démontré que le résultat dépasse souvent nos plus grandes attentes. L’ostéopathie peut y apporter beaucoup.

Avec ce livre, Torsten Liem et Christof Plothe transmettent la confiance là où auparavant il y avait peut-être du découragement. Et bien que la foi soit la substance de nos espoirs, l’essence des choses invisibles, elles s’appuient sur la propre compétence thérapeutique du corps et sur le potentiel de changement positif, dont l’expérience a montré qu’elle profite toujours, même aux personnes sceptiques. En ce sens, le livre vous offrira de précieuses suggestions et sera un compagnon fiable dans le processus de guérison de votre enfant.

Viola Frymann