rétine démence

Repérer la démence grâce à un examen de la rétine ? | Thierry Payet

La démence touche plus de 55 millions de personnes dans le monde et entraîne des conséquences physiques, psychologiques et sociales non négligeables. D’où l’importance de pouvoir repérer cette affection le plus tôt possible afin de proposer une prise en charge adaptée. Une étude menée par des scientifiques bordelais de l’Inserm suggère qu’il serait possible de dépister la démence au moyen d’un simple examen de la rétine. Zoom sur les conclusions de leurs travaux.

rétine démence

De l’importance de repérer précocement la démence

La démence englobe plusieurs maladies affectant la mémoire, la pensée et la capacité à réaliser des tâches quotidiennes. Ses conséquences physiques, psychologiques et sociales sont loin d’être négligeables et s’aggravent avec le temps. Elle touche plus de 55 millions de personnes à travers le monde, principalement des personnes âgées.

Ce constat est d’autant plus inquiétant qu’il n’existe à ce jour aucun traitement de la démence. En parallèle, l’espérance de vie des populations augmente. D’où l’importance de pouvoir repérer cette affection le plus tôt possible afin de prévenir et d’atténuer au maximum les risques liés à la démence.

Aujourd’hui, la communauté scientifique sait que les personnes atteintes de démence présentent des lésions des vaisseaux sanguins de petit calibre associées à des altérations de la rétine. Mais jusqu’à présent, aucune étude n’a été menée à long terme sur les liens éventuels entre le réseau de vaisseaux sanguins de la rétine et la survenue d’une démence ultérieure. Forts de ce constat, des chercheurs bordelais se sont penchés sur le sujet.

À savoir ! Les vaisseaux sanguins, particulièrement ceux de petit calibre, peuvent s’altérer avec le vieillissement. Au niveau du cerveau, des lésions vasculaires sont ainsi associées à la plupart des démences du sujet âgé.

Repérer la démence grâce à un examen de la rétine ?

Sur l’hypothèse que certaines pathologies liées à l’âge présenteraient des mécanismes communs, les scientifiques se sont ainsi intéressés aux liens épidémiologiques et cliniques entre les maladies neurologiques et les maladies de l’œil.

Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs ont étudié les données de 500 personnes âgées d’au moins 72 ans et suivies pendant 10 ans dans le cadre de l’étude des « Trois Cités ». Lors du recrutement, ces personnes ne présentaient pas de troubles cognitifs. Lors du suivi, elles ont été soumises à des tests cognitifs et neurologiques ainsi qu’à différents examens, parmi lesquels un fond d’œil.

Après analyse des données, les scientifiques ont pu observer que des modifications de la vascularisation de la rétine observées lors d’un fond d’œil étaient associées à l’apparition d’une démence avec :

  • Un risque plus élevé de développer une démence dans les dix années suivantes pour les participants avec une tortuosité artérielle accrue au niveau de la rétine.
  • Un risque plus élevé de développer une démence mixte ou vasculaire selon le diamètre veineux.

Pour l’équipe de chercheurs bordelais, la présence d’anomalies de la micro vascularisation de la rétine pourrait potentiellement aider à identifier les personnes à risque de démence.

Vers un dépistage plus précoce et une meilleure prise en charge de la démence ?

Bien que cette association doivent être confirmée par de plus amples études, les auteurs sont convaincus que des anomalies vasculaires au niveau oculaire sont le reflet d’anomalies vasculaires dans le cerveau. Dès lors, ils soutiennent le bien-fondé de l’utilisation d’un examen de la rétine pour repérer précocement les personnes les plus à risque de démence. D’autant que cet examen ophtalmologique serait beaucoup plus facile d’accès, beaucoup plus rapide et moins onéreux qu’un examen d’imagerie cérébrale.

Prochaine étape pour les chercheurs ? Mener une étude similaire auprès d’un public plus jeune. Le but étant de proposer une prise en charge la plus précoce possible aux personnes à risque pour réduire les risques d’altération cognitive liés à la démence.

Rédiger et publié par Déborah L., le 16 Février 2024, Dr en Pharmacie

Sources

-Examiner la rétine permettrait de repérer la démence. www.inserm.fr. Consulté le 16 Février 2024.
Medicaments humain animal

Peut-on donner un médicament humain à son chien ? | Thierry Payet

En France, on recense pas moins de 7,5 millions de chiens, des animaux de compagnie ou de travail, qui comme nous peuvent tomber malades. Peut-on leur donner un médicament destiné à l’homme ? Nos médicaments représentent-ils un danger pour nos animaux ? Décryptage.

Medicaments humain animal

Les médicaments humains à usage vétérinaire

Dans une grande majorité de situations, les animaux sont soignés exclusivement avec des médicaments vétérinairesc’est-à-dire des médicaments spécifiquement développés pour soigner les maladies des animaux. Les animaux ont des maladies particulières, mais aussi une physiologie et un métabolisme différents des nôtres. Il existe cependant quelques situations particulières où des médicaments humains peuvent être utilisés chez l’animal. La réglementation en vigueur désigne ces médicaments, comme des médicaments humains pour usage vétérinaire. Ces médicaments sont tous soumis à une prescription par un vétérinaire et ne peuvent être dispensés que par un pharmacien d’officine. Le pharmacien indique alors sur l’emballage du médicament qu’il va être utilisé comme produit vétérinaire.

Cette situation n’est possible que lorsqu’il n’existe aucun médicament vétérinaire disponible pour soigner l’espèce animale et la maladie. Le propriétaire de l’animal malade doit avoir une ordonnance d’un vétérinaire et se procurer le médicament à la pharmacie. Dans tous les autres cas, l’animal est soigné avec un médicament vétérinaire. Il ne faut donc jamais utiliser un médicament humain chez un animal, sans avis ni ordonnance du vétérinaire. Et pour cause, de nombreux médicaments humains sont dangereux pour certaines espèces animales et parfois formellement contre-indiqués pour un usage vétérinaire. Seul le vétérinaire, professionnel de santé de l’animal, sait quels médicaments humains peuvent être utilisés sans risque pour l’animal.

À savoir ! Il ne faut pas non plus donner à son animal un médicament prescrit par un vétérinaire pour un autre animal, qu’il soit de la même espèce ou non

Des médicaments humains souvent dangereux pour l’animal

Chaque année, un grand nombre de chiens et de chats sont intoxiqués, parfois gravement, suite à la prise accidentelle ou volontaire, de médicaments humains. Plusieurs médicaments sont fréquemment la cause de ces intoxications :

  • L’ibuprofèneun anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) largement utilisé chez l’homme pour soulager les états inflammatoires. Chez le chien, l’ibuprofène peut entraîner des troubles gastro-intestinaux, des ulcères gastriques, voire une insuffisance rénale. De tels effets sont également retrouvés avec d’autres médicaments anti-inflammatoires ;
  • Le paracétamoltrès utilisé pour soulager la douleur et la fièvre chez l’enfant et l’adulte. Chez le chien, le paracétamol altère la fonction hépatique et chez le chat, c’est un poison mortel, même à faible dose !
  • Le tramadolautre médicament antalgique utilisé pour soulager les douleurs modérées. Chez l’animal, il peut provoquer des tremblements et même des convulsions ;
  • Les médicaments anxiolytiques peuvent chez certains animaux provoquer une baisse majeure de la tension artérielle et une sédation ;
  • Les médicaments antidépresseurs peuvent provoquer d’importants tremblements et des convulsions.

Des médicaments utilisé dans de nombreux contextes cliniques chez l’homme et parfois en vente libre, peuvent se révéler très dangereux chez l’animal.

Trois réflexes pour préserver la santé de son animal

Ces quelques exemples démontrent qu’un médicament humain peut entraîner de graves effets chez l’animal. Et l’animal peut y être exposé de deux façons :

  • En ingérant des médicaments laissés par l’homme à sa portée : des gélules tombées au sol, une boîte laissée ouverte sur une table basse, … ;
  • En ingérant des médicaments délibérément donnés à l’animal par son propriétaire, mal informé des risques.

Face à ces risques, trois réflexes sont essentiels :

  • Pas de médicament humain chez l’animal, même à faible dose, sans une ordonnance du vétérinaire ;
  • Tous les médicaments humains doivent être rangés dans une armoire à pharmacie, inaccessible aux animaux de compagnie ;
  • Pas de suppléments vitaminiques ou de compléments alimentaires à usage humain chez l’animal de compagnie. Là encore, l’avis du vétérinaire est incontournable.

Rédiger par Estelle B., le 14 Février 2024, Docteur en Pharmacie

Sources

– La pharmacie vétérinaire. cpcms.fr. Consulté le 14 Février 2024.
– Prudence avant de donner à un animal un médicament pour humains. www.anses.fr. Consulté le 14 Février 2024.
Ein Mann führt eine Überkopfkniebeuge auf einem Stuhl aus, während er eine Yogamatte hält.

Overhead Squat : l’exercice de fitness ultime au bureau, avec vidéo | Thierry Payet

Dans notre vie professionnelle trépidante, nous oublions souvent l’importance de l’exercice régulier. Le squat aérien est un exercice simple mais puissant conçu spécifiquement pour lutter contre les effets négatifs des longues périodes de position assise. Découvrez comment cet exercice peut non seulement améliorer votre santé physique, mais également augmenter votre clarté mentale et votre productivité.

Thérapie audiogénique Genique

Un traitement prometteur contre la surdité profonde de l’enfant | Thierry Payet

En France, on détecte chaque année une surdité bilatérale chez près d’un nouveau-né sur 1000. Et dans presque la moitié des cas, le trouble se révèle sévère et profond, ce qui perturbe considérablement l’acquisition du langage oral et le développement socio-affectif de l’enfant. Et s’il existait un espoir de traitement contre la surdité profonde de l’enfant ? C’est ce que suggère un nouvel essai clinique intitulé « Audiogène ». Inédit en France, il teste l’efficacité d’un nouveau médicament de thérapie génique: le SENS-501. Zoom sur les détails de ce projet innovant.

Thérapie audiogénique Genique

Surdité profonde de l’enfant

En France, on détecte chaque année une surdité (hypoacousie) bilatérale chez près d’un nouveau-né sur 1000. Et dans presque la moitié des cas, le trouble se révèle sévère et profond. À 3 ans, on estime que ce sont 3 enfants sur 1 000 qui souffrent d’une surdité sévère ou profonde. Et ce trouble de l’audition n’est pas sans conséquences sur l’acquisition du langage oral et le développement socio-affectif de l’enfant qui s’en trouvent considérablement affectés. D’où la nécessité de procéder à un diagnostic précoce de la surdité pour tous les enfants.

À savoir ! La surdité profonde se définit comme une perte auditive de plus de 90 décibels, c’est-à-dire que l’enfant n’entend pas du tout les voix.

La plupart des surdités néonatales sont d’origine génétique. Les scientifiques ont déjà identifié près de 130 gènes impliqués et dont la mutation provoque des anomalies du système auditif. Parmi ces gènes figurent le gène OTOF. Lorsqu’il subit une mutation, le gène OTOF bloque la synthèse de la protéine otoferline, impliquée dans la transmission de l’information nerveuse au niveau de la cochlée, ce qui provoque une forme particulière de surdité héréditaire, dite DFNB9.

À savoir ! Les mutations du gène de l’otoferline sont très rares. Elles constituent 1 à 8% des cas de déficience auditive néonatale. D’autres facteurs peuvent également expliquer les surdités néonatales comme une origine infectieuse ou l’administration de molécules toxiques pour l’oreille interne au cours de la grossesse.

A ce jour, il n’existe aucun traitement des surdités. Les enfants souffrant de surdité DFNB9 doivent s’équiper d’implants cochléaires bilatéraux pour pouvoir entendre. Or, même avec ces implants, leur capacité auditive n’est pas optimale. Et les enfants restent ainsi confrontés à des difficultés auditives lors de conversations ayant lieu dans les environnements bruyants. Ce qui a un impact négatif incontestable sur leurs apprentissages scolaires, leur développement cognitif et leurs relations sociales.

« Audiogène » : un essai clinique inédit de thérapie génique

Dans ce contexte, un essai clinique nommé « Audiogène » vient d’être mis en place pour la première fois en France sur un panel d’enfants âgés de 6 à 31 mois et atteints de surdité profonde DFNB9.

L’objectif de cet essai clinique ? Evaluer la sécurité d’emploi et l’efficacité d’un nouveau médicament de thérapie génique : le SENS-501. Développé par la Biotech Sensorion, ce médicament vise à restaurer l’audition en corrigeant l’anomalie génétique des cellules de l’oreille interne des enfants souffrant de surdité DFNB9.

Dans le détail, le médicament SENS-501 contient une copie du gène normal de l’otoferline. Mais pour que cette copie du gène puisse pénétrer dans les cellules de l’oreille interne, elle doit être transportée par un vecteur viral à-même de traverser la membrane cellulaire. Le vecteur viral est ici le vecteur adéno-associé (AAV). Et comme le gène OTOF est trop long pour un seul vecteur, il sera divisé en deux fragments d’ADN qui seront chacun transportés par un vecteur AAV. Les deux fragments d’ADN s’assembleront ensuite à l’intérieur des cellules de l’oreille interne.

À savoir ! Les vecteurs viraux AAV sont inoffensifs et fabriqués conformément aux plus hauts standards industriels.

Dans le cadre de l’essai clinique « Audiogène », il est prévu que le médicament SENS-501 soit injecté sous anesthésie générale et directement dans l’oreille interne des petits patients. Cette intervention sera réalisée par un chirurgien ORL référent. L’essai clinique compte tester différentes doses pour que la dose la plus optimale soit ensuite sélectionnée.

Un traitement prometteur contre la surdité profonde de l’enfant

Développé par un consortium de scientifiques français, cet essai clinique inédit est porteur d’espoir pour la prise en charge des jeunes patients souffrant de surdité en ce sens qu’il offre une alternative à l’implantation cochléaire. Et les travaux sur le sujet ne manquent pas dans le monde vu que d’autres essais cliniques similaires sont prévus ou sont actuellement en cours dans divers pays européens ainsi qu’en Chine et aux Etats-Unis.

À savoir ! L’essai clinique « Audiogène » regroupe des équipes de scientifiques de l’Institut de l’Audition, de l’Institut Pasteur, de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, de la biotech Sensorion et de la Fondation Pour l’Audition.

Et les instigateurs d’«Audiogène» ne comptent pas s’arrêter là. Ils prévoient déjà d’élargir les indications de ce traitement par thérapie génique à d’autres causes de surdité. Affaire à suivre !

Rédiger par Déborah L., le 05 Février, Dr en Pharmacie

– Audiogene, le premier essai clinique de thérapie génique en France qui vise à soigner la surdité de l’enfant. www.aphp.fr. Consulté le 05 Février 2024.
– Troubles de l’audition – Surdités. www.inserm.fr. Consulté le 05 Février 2024.
– La surdité et les causes de la perte auditive.www.ameli.fr. Consulté le 05 Février 2024.
Santé des femmes au travail : enjeux et solutions

Santé des femmes au travail : enjeux et solutions | Thierry Payet

Mise à jour: 8 février 2024

Dans le monde professionnel actuel, près de la moitié des «travailleurs» sont des femmes. Leur santé au travail mérite donc une attention particulière.

En effet, entre usure physique et psychique, troubles musculosquelettiques, risques de cancers, et violences sexuelles et sexistes, les enjeux sont majeurs et les défis, nombreux.

Comment donc améliorer le bien-être des femmes au travail ?

Médicalib vous en dit plus à ce sujet.



JE – Santé des femmes au travail : usure physique et psychique

Dans le monde professionnel d’aujourd’hui, les femmes sont exposées à de nombreux risques pouvant impacter leur santé et leur bien-être. Le dernier baromètre Santé au travail de Malakoff Humanis (septembre 2023), confirme d’ailleurs que la santé des femmes a tendance à se détériorer.

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à travailler en horaires décalés, au contact du public, ainsi qu’à effectuer des gestes répétitifs.
De nombreux métiers occupés par les femmes (métiers de la santé, métiers du secteur hygiène et propreté…) les exposent à une charge physique et émotionnelle importante, ainsi qu’aux incivilités et aux violences.1

L’usure physique et psychique des femmes au travail mérite donc une attention particulière et le déploiement d’actions concrètes.

Source : Agir sur la santé au travail des femmes – plaquette d’information – CROCT Bretagne – mai 2019

UN – Charge de travail et manque de soutien

De nombreuses femmes jonglent entre leurs responsabilités professionnelles et familiales, ce qui peut entraîner une surcharge de travail et un stress chronique.

Un rapport parlementaire datant de juillet 2023 dresse d’ailleurs un constat alarmant : les femmes sont « 2 fois plus touchées par la dépression et 3 fois plus par les troubles anxieux ». Par ailleurs, l’absence de politiques de soutien, comme des horaires flexibles ou des possibilités de télétravail, exacerbe les défis rencontrés par les femmes, augmentant leur usure physique et mentale.

B- Manifestations possibles de l’usure

Parmi les manifestations de l’épuisement, on peut retrouver :

  • une fatigue persistante,
  • des douleurs musculosquelettiques,
  • tu stresses
  • de l’anxiété,
  • un équilibre précaire entre responsabilités professionnelles et personnelles
  • une dépression.

II – Santé des femmes au travail : troubles musculosquelettiques (TMS)

« 60% des personnes atteintes de TMS sont des femmes. »2 Il convient donc de considérer ce risque avéré, qui impacte non seulement la santé et le bien-être des individus mais également la productivité des organisations.

Les femmes soumises à des postures contraignantes, des mouvements répétitifs, et à la manipulation de charges lourdes sont susceptibles de développer certains types de TMS, tels que le syndrome du canal carpien, la tendinite, ou l’épicondylite, en raison de facteurs biomécaniques, hormonaux et psychosociaux.

Il convient donc de prévenir ces troubles avant leur installation en adaptant les postes de travail, en éduquant aux bonnes postures…

La prise de conscience et l’action proactive sont en effet essentielles pour réduire l’incidence des TMS chez les femmes au travail. En identifiant les facteurs de risque, en mettant en œuvre des stratégies de prévention efficaces, et en assurant une gestion adéquate, il est possible de minimiser l’impact de ces troubles sur la vie professionnelle et personnelle.


III – Santé des femmes en entreprise : risques de cancers liés au travail

Dans le cadre de leur exercice professionnel, les femmes peuvent être exposées à des substances cancérigènes. En effet, certains secteurs comme l’industrie chimique, la santé, ou la beauté, présentent un risque accru d’exposition à des agents cancérigènesincluant les solvants organiques, les radiations, ou certaines poussières fines.

La protection des femmes passe donc par une sensibilisation aux dangers spécifiquement liés à leur métier et par le déploiement d’actions de prévention (port d’équipements de protection individuelledéploiement par l’employeur d’une surveillance médicale adaptée incluant des dépistages réguliers en vue de détecter précocement tout type de cancer…)

Bon à savoir : Le travail de nuit augmente d’un quart le risque de cancer du sein. 3

IV – Santé des femmes en entreprise : lutter contre les violences

On ne peut parler de santé des femmes en entreprise sans évoquer les violences sexuelles et sexistes (harcèlement, agressions, et comportements discriminatoires) auxquelles elles peuvent être confrontées. En effet, ces violences peuvent avoir d’importantes répercussions sur leur santé mentale, leur carrière et leur bien-être.

Afin de pouvoir bien et mieux accompagner ce fléau, le déploiement de politiques claires et de procédures de signalement accessibles s’impose. Cela est indispensable pour faire évoluer les mentalités et encourager une culture de respect et d’égalité au sein des entreprises. Par ailleurs, proposer un soutien et un accompagnement des victimes offre une certaine sécurité aux salariées.

V- Santé des femmes en entreprise : des actions concrètes avec Medicalib

La santé des femmes au travail est un enjeu crucial qui nécessite une prise de conscience collective et des actions concrètes. En adoptant des mesures préventivesen soutenant les victimes de violences, et en promouvant un environnement de travail sain et sûr, il est possible de faire une différence significative dans la vie des femmes professionnelles.

Medicalib Prévention vous accompagne dans le déploiement d’actions de prévention au sein de votre entreprise : sensibilisation aux cancers gynécologiques, dépistages et vaccination, information sur l’endométriose et la ménopause…


Une seule santé

Une approche plus globale de la santé | Thierry Payet

On estime qu’au moins 60% des maladies humaines infectieuses dans le monde ont une origine animale. Mais saviez-vous que la santé des êtres humains, la santé des animaux et la santé des écosystèmes étaient étroitement liées ? C’est la thèse du concept « One Health » (« Une seule santé ») qui promeut une approche pluridisciplinaire et globale des enjeux sanitaires.

Une seule santé

La santé humaine n’est pas un sujet isolé

D’après l’OMS, la santé se définit comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Mais force est de constater que cette définition de la santé reste uniquement centrée sur l’être humain et ne fait pas état de la santé animale ni de la santé environnementale.

Ou, près de 60 % des maladies infectieuses apparues dans le monde proviennent d’animaux sauvages ou domestiques. Depuis 30 ans, plus de 30 nouveaux agents pathogènes humains ont été détectés, dont 75 % sont d’origine animale.

Il faut dire que la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale sont étroitement liées : la santé des uns dépend de celle des autres. Tout déséquilibre dans cette interdépendance risque donc provoquer l’apparition et la propagation de nouvelles maladies humaines et animales. Preuves en sont les nombreuses épidémies survenues ces dernières années, comme celles causées par les virus de la Covid-19, Zika ou Ebola.

Par ailleurs, les activités humaines, l’urbanisation, l’accroissement de la population mondiale et l’intensification des transports constituent autant d’exemples de facteurs fragilisant les écosystèmes. Quant au changement climatique, il atteste d’une dégradation durable de la santé environnementale. Ce terrain favorise ainsi l’émergence de nouveaux agents pathogènes dans des zones géographiques jusque-là épargnées.

« One Health » : une approche plus globale de la santé

Dans ce contexte, l’OMS plaide pour une approche visant à optimiser la santé des êtres humains, des animaux et des écosystèmes en les faisant coexister, plutôt qu’en les considérant de façon séparée. L’idée est d’appréhender la santé de tous les organismes vivants dans un écosystème donné. Intitulée « One Health » (« Une seule santé »), cette approche sanitaire globale tient compte des liens complexes et interdépendants qui les unissent ainsi que des perturbations de l’environnement générées par l’activité humaine.

Dans cette optique, l’approche « One Health » favorise la collaboration entre les acteurs de la santé publique, de la santé animale et de la santé végétale et environnementale. Des experts en sciences humaines et sociales, ainsi que des économistes, apportent également leur contribution pour avoir une vision globale des problématiques.

Grâce à cette réflexion multidisciplinaire, « One Health » ambitionne de développer de nouvelles méthodes de suivi et de lutte contre les maladies émergentes à travers le monde. La pandémie de COVID-19 survenue en 2020 a en effet provoqué une nette prise de conscience quant à la nécessité de mettre en place un système de surveillance plus global et intégré.

À savoir ! Conçue dans les années 2000, l’approche « One Health » a fait l’objet en 2010 d’un accord tripartite entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).

« One Health » : des applications concrètes

L’approche « One Health » s’applique à une large diversité de sujets sanitaires et environnementaux tels que la sécurité sanitaire des aliments, les maladies d’origine alimentaire (salmonellose, listeriose), les maladies à transmission vectorielle (dengue, paludisme, les zoonoses, la pollution de l’eau, la pollution de l’air etc…

À savoir ! Les zoonoses désignent des maladies infectieuses causées par des germes qui se propagent entre les animaux et l’Homme, comme par exemple Ebola, la grippe aviaire ou la rage.

En France, l’ANSES, l’agence en charge de la sécurité sanitaire environnementale et alimentaire, travaille déjà sur de nombreuses thématiques à l’échelle de notre pays. Tout l’enjeu des années à venir consistera à renforcer la collaboration entre les différents pays pour espérer réduire le risque de pandémies futures.

Mais le challenge s’annonce de taille car il nécessite des changements structurels majeurs pour faciliter la communication, la collaboration et la coordination à l’échelle mondiale. A cela s’ajoutent les lacunes en termes de bases de données, de ressources informatives, de surveillance et de prévention des risques. Pour parer ces difficultés, l’OMS a dévoilé en octobre 2022 un Plan d’action en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Destiné aux dirigeants politiques, ce plan d’action détaille les infrastructures et les financements nécessaires à la mise en application de l’approche « One Health ». En parallèle, un groupe d’experts dispensera des conseils scientifiques à ces organisations pour les accompagner et les aider à faire des choix éclairés en termes de bonnes pratiques, de système de surveillance et de prévention des risques de zoonoses.

Gageons que dans les prochaines années, la mise en pratique de l’approche « One Health » permettra de limiter l’apparition de nouvelles maladies et de trouver des solutions durables aux problématiques sanitaires et environnementales actuelles !

Rédiger par Déborah L., le 31 Janvier 2024, Dr en Pharmacie

Sources

– Une seule santé. www.who.int. Consulté le 31 Janvier 2024.
– One Health : une seule santé pour les êtres vivants et les écosystèmes.www.anses.fr. Consulté le 31 Janvier 2024.
– « One Health » – Une seule sante. sante.gouv.fr. Consulté le 31 Janvier 2024.
– Lancement du Plan d’action conjoint « Une seule santé » pour répondre aux menaces sanitaires touchant les êtres humains, les animaux, les végétaux et l’environnement (who.int): www.who.int. Consulté le 31 Janvier 2024.
Perturbateur-endocrinien

Perturbateurs endocriniens, vers un suivi renforcé ! | Thierry Payet

D’après un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé paru en 2012, près de 800 substances chimiques seraient des perturbateurs endocriniens, avérés ou suspectés. Ces substances sont partout, dans l’eau, dans l’air, dans la terre, dans les emballages, dans les aliments et donc dans notre organisme, jusque dans le lait maternel. Comment sont suivis ces substances ? Comment sont identifiés leurs impacts sur la santé ? Santé Sur le Net fait le point sur les perturbateurs endocriniens.

Perturbateur-endocrinien

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

Tout le monde a entendu parler au moins une fois d’un perturbateur endocrinien. Mais que cache cette désignation ? Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances, qui est capable d’altérer les fonctions endocrines de l’organismec’est-à-dire les fonctions hormonales. Potentiellement, ces substances sont donc capables de modifier toutes les fonctions physiologiques de l’organisme, puisqu’elles sont toutes sous le contrôle d’au moins une hormone.

Où se trouvent ces perturbateurs endocriniens ? Absolument partout. Dans les objets et produits de la vie courante : produits d’hygiène et de soins, cosmétiques, produits ménagers, détergents, produits phytosanitaires, produits alimentaires, emballages, … mais aussi dans l’environnement, l’eau, l’air, le sol, …. Et donc inévitablement, en bout de chaîne, ils se retrouvent dans notre organisme. Désormais, quel que soit notre mode de vie, nous sommes tous imprégnés par des perturbateurs endocriniens, les adultes comme les enfants, et même parfois les fœtus in utero !

Quel est l’impact sur la santé des perturbateurs endocriniens ?

Au-delà de leur omniprésence, ce qui inquiète dans les perturbateurs endocriniens, ce sont leurs effets néfastes sur la santé. Comme ils perturbent les fonctions hormonales de l’organisme, et donc les grandes fonctions physiologiques, leurs effets sont nombreux et multiples sur la fonction de reproduction, la fonction thyroïdienne, la fonction surrénalienne, le métabolisme, le développement neurologique et cérébral, etc.

De nombreuses études se penchent sur leurs conséquences sur la santé et les pointent du doigt notamment  dans différents problèmes de santé :

  • L’infertilité ;
  • La puberté précoce ;
  • L’obésité ;
  • Les maladies thyroïdiennes ;
  • Les troubles du neurodéveloppement, comme les troubles du spectre de l’autisme ;
  • Des malformations congénitales ;
  • Des cancers hormono-dépendants ;
  • Des troubles de l’immunité et des maladies auto-immunes.

Mais les scientifiques se heurtent à un écueil majeur : il est très difficile d’étudier l’effet d’un perturbateur endocrinien. En effet, quotidiennement, nous sommes exposés à différents perturbateurs endocriniens, à des doses différentes et selon différents modes d’exposition. Comment évaluer l’effet de l’un d’eux pris isolément ? De plus, les effets de ces perturbateurs endocriniens peut se manifester des mois, voire des années après l’exposition. L’étude de leur impact sur la santé impose de multiples défis.

21 effets sur la santé prioritaires à surveiller

Face à ces défis, les autorités de santé publique surveillent et suivent les perturbateurs endocriniens, à court, moyen et long terme. Santé Publique France a publié le 28 décembre 2023 les résultats d’une nouvelle étude, lancée en 2021, l’étude PEPS’PE. A partir de l’ensemble des données connues sur les perturbateurs endocriniens, cette étude vise à prioriser certains effets sanitairesqui seraient directement associés à l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Près de 60 effets sur la santé ont été évalués dans cette étude, qui a mobilisé près de 500 experts et acteurs impliqués dans le suivi des perturbateurs endocriniens en France et dans le monde.

A l’issue des travaux menés par les experts, 21 effets sur la santé ont été considérés comme prioritaires à surveiller dans les années à venir. Parmi ces effets, 8 concernent la fonction reproductive :

  • La cryptorchidie (défaut de migration d’un testicule lors de la vie fœtale) ;
  • L’hypospadias (malformation de la verge) ;
  • La puberté précoce ;
  • Cancer des testicules;
  • L’altération de la qualité du sperme ;
  • L’endométriose ;
  • L’infertilité ;
  • La baisse de la fécondité.

Les autres effets prioritaires concernent des effets métaboliques, des troubles du neurodéveloppement, l’asthme et certains cancers :

A ce stade, les experts ne disposent pas toujours d’assez de preuves pour établir avec certitude le rôle des perturbateurs endocriniens. La surveillance de ces substances est capitale au regard de l’enjeu majeur de santé publique qu’ils représentent.

Rédiger par Estelle B., le 02 Février 2024, Docteur en Pharmacie

Sources

– Vers un élargissement de la surveillance des effets sanitaires des perturbateurs endocriniens.www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 02 Février 2024.
– Que sait-on des effets des perturbateurs endocriniens sur la santé ? www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 02 Février 2024.
– Que sont les perturbateurs endocriniens ? www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 02 Février 2024.
Ein fitter Mann, der in einem Wohnzimmer Yoga macht.

En forme à votre bureau • Blogue santé • 3 février 2024 | Thierry Payet

11 janvier 2024

17h09

L’ostéopathie est une forme de traitement holistique qui vise à identifier et traiter les causes des plaintes. Les techniques manuelles libèrent les tensions, améliorent la mobilité et augmentent le bien-être. L’ostéopathie traite les gens comme une unité du corps, de l’esprit et de l’âme et vise non seulement à soulager les symptômes, mais aussi à avoir un effet préventif. Les plaintes courantes telles que les maux de dos et les maux de tête peuvent être soulagées efficacement grâce à des traitements ostéopathiques. Le choix d’un ostéopathe qualifié est crucial pour la réussite du traitement.

Contaminants eau robinet

Comment réduire les contaminants dans l’eau du robinet ? | Thierry Payet

Nos sols sont de plus en plus pollués, il en est de même pour l’eau. L’agence régionale de santé s’occupe du contrôle de nos réseaux hydrauliques, mais il est parfois possible qu’il y ait des résidus. Des méthodes supplémentaires existent pour réduire les contaminants dans l’eau du robinet de façon naturelle.

Contaminants eau robinet

Quels sont les éléments contrôlés dans l’eau du robinet ?

Le réseau d’eau potable s’étend dans toute la France et doit être scrupuleusement contrôlé. Puisque la qualité de l’eau est une garantie de sécurité sanitairel’eau du robinet est l’un des aliments les plus contrôlés. Elle fait l’objet d’un suivi rigoureux au quotidien.

Cependant, l’eau du robinet garde des traces de certains métaux lourds et d’autres particules. Des taux sont déterminés par l’ARS (Agence régionale de santé) sous la directive européenne 98/83/CE du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. Le contrôle s’effectue pour les paramètres suivants :

  • La qualité microbiologiquela recherche d’éventuels germes pathogènes est réalisée régulièrement afin d’éviter la présence de bactéries, virus et parasites. Cela peut venir d’une défaillance du traitement dans le réseau.
  • La concentration des nitrates est due principalement à une présence naturelle. Mais elle peut être contaminée à hauteur plus élevée par l’activité humaine comme les rejets urbains ou industriels et la pollution agricole.
  • Les pesticides ou produits phytosanitaires peuvent se retrouver dans l’eau du robinet. Leur présence est accentuée par ruissellement de l’eau et l’infiltration des produits néfastes dans le sol.
  • La radioactivité présente dans l’eau du robinet dépend de la situation géologique des terrains qu’elle traverse. Les régions granitiques peuvent présenter une radioactivité naturellement plus élevée. Le contrôle s’évalue en fonction du taux de radionucléides naturels et artificiels.
  • Le plomb doit respecter un taux de 25 microgrammes par litre pour la consommation humaine.
  • Les substances émergentes sont également contrôlées. Elles correspondent aux nouveaux polluantsdont les résidus de médicaments : hormones, antidépresseurs, bêtabloquants…

Quelles solutions naturelles pour filtrer l’eau du robinet ?

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un rapport en avril dernier. Il dévoile une importante contamination de pesticides dans l’eau du robinet sur le territoire. Il est possible de vérifier la qualité de l’eau potable selon sa région géographique. Cependant, en cas de doute, il existe des solutions naturelles pour filtrer l’eau du robinet et limiter les risques d’exposition.

Dotée d’un système de filtration avancé, elle permet de retenir des métaux comme le plomb ou le cuivre ainsi que certains pesticides et le chlore. Elle élimine également les mauvaises odeurs ou le goût prononcé de chlore résultant du traitement des eaux. Par ailleurs, elle garantit une eau fraîche et pure.

C’est une technique de filtration qui vient d’Asie. Elles permettent d’assainir l’eau en limitant le chlore, les nitrates et le calcaire. Elles apportent aussi une légère protection antibactérienne et sont antioxydantes. Le goût de l’eau devient neutre. Les perles ont une durée de vie de 10 ans.

Le Binchotan est un charbon végétal traditionnellement employé au Japon. Placé dans une carafe, il filtre efficacement les résidus de chlore et de pesticides. Il favorise la minéralisation de l’eau en libérant des éléments minéraux comme le magnésium, le fer, le potassium et le calcium présents naturellement dans l’eau. Il offre ainsi une source d’eau plus saine et enrichie.

À savoir ! Vous pouvez vous renseigner sur la qualité de l’eau dans votre lieu de résidence sur le site officiel du Ministère des Solidarités et de la santé.

Installer un filtre à eau sur son robinet

Il existe 3 types de filtres qui s’adaptent à votre installation sous l’évier ou sur le robinet directement.

  • Le système installé directement sur robinet possède une durée d’utilisation de 3 mois avant de changer le filtre.
  • Le filtre sous le robinet traite l’eau avant qu’elle arrive dans le système. Cette option permet d’adapter le filtre en fonction de votre zone géographique, selon les contaminants les plus présents. Cette solution sur mesure vous permet aussi de faire un contrôle régulier de l’eau.
  • Pour finir, l’osmoseur est la méthode la plus efficace, car elle retient une plus grande quantité d’éléments indésirables. Les filtres ne changent qu’une fois par an. Il est semblable à une petite station d’épuration à domicile.

Sources

– Qualité de l’eau potable. sante.gouv.fr. Consulté le 23 janvier 2024.
– Eau du robinet. sante.gouv.fr. Consulté le 23 janvier 2024.
En-tête 1 insomnie

Insomnie chronique : une nouvelle spécialité remboursée | Thierry Payet

Touchant 13% de la population française, l’insomnie chronique se caractérise par des symptômes présents depuis au moins 3 mois avec un impact significatif sur le fonctionnement de l’individu pendant la journée. La prise en charge repose avant tout sur mesures correctives non médicamenteuses. Mais quand cela ne suffit pas, une spécialité peut néanmoins être prescrite en seconde intention. Il s’agit du Quviviq (daridorexant) dont le remboursement vient d’être publié au Journal Officiel.

En-tête 1 insomnie

Qu’est-ce que l’insomnie chronique ?

Touchant 13 % de la population française, l’insomnie chronique concerne davantage les femmes que les hommes et voit sa prévalence augmenter avec l’âge. D’après les classifications internationales, l’insomnie chronique désigne :

  • Un trouble de l’endormissement
  • Ou un trouble du maintien du sommeil
  • Ou un trouble par réveil précoce

qui se manifeste au moins 3 fois par semaine pendant plus de 3 mois, avec des conséquences sur le fonctionnement en journée, et ce malgré un environnement favorable au sommeil. Qu’elle soit légère, modérée ou sévère, l’insomnie chronique a un retentissement sur la journée de la personne qui en souffre. Les symptômes sont fatigue et altération des performances psychomotrices avec le risque de survenue ou d’aggravation de pathologies somatiques ou psychiques.

À savoir ! L’insomnie chronique est à distinguer de l’insomnie à court terme caractérisée par des troubles du sommeil durant moins de 3 mois.

On estime que l’insomnie chronique serait liée à trois facteurs : un facteur prédisposant (comme un facteur génétique, biologique ou psychosocial), un facteur précipitant (comme un événement familial, médical, personnel ou professionnel) et un facteur d’entretien (comme des habitudes inadaptées ou des croyances erronées sur le sommeil).

Aucun traitement médicamenteux hypnotique n’est recommandé en première intention pour lutter contre l’insomnie chronique. Elle est alors prise en charge au moyen de mesures correctives non médicamenteuses comme une bonne hygiène du sommeil et des thérapies cognitivo-comportementales. A l’heure actuelle, le besoin médical est donc partiellement couvert.

À savoir ! Les thérapies cognitivo-comportementales associent différentes approches : éducative (hygiène de vie pour un meilleur sommeil), comportementale (organiser le temps passé à dormir), et cognitive. Ces méthodes sont couplées à des techniques de relaxation si besoin.

Le daridorexant en seconde intention contre l’insomnie chronique

Dans le cas où les thérapies cognitivo-comportementales ont échoué, une approche pharmacologique au moyen d’un traitement médicamenteux peut être proposée en seconde intention. Dans ce cas, la spécialité pouvant être prescrite est un hypnotique de dernière génération : le Quviviq (daridorexant), qui se distingue des autres hypnotiques par son mécanisme d’action.

À savoir ! Les hypnotiques, couramment surnommés « somnifères », sont des médicaments qui favorisent le sommeil. Ils aident à s’endormir et peuvent également contribuer au maintien du sommeil. Les somnifères les plus prescrits aujourd’hui appartiennent à la famille des benzodiazépines et molécules apparentés. Mais les benzodiazépines hypnotiques et molécules apparentées, comme tout autre traitement médicamenteux hypnotique, ne sont pas recommandés dans le traitement de l’insomnie chronique.

Le daridorexant agit en bloquant l’orexine, une substance fabriquée par le cerveau qui favorise l’éveil. Antagoniste des récepteurs de l’orexine 1 (ORX1) et de l’orexine 2 (ORX2), le daridorexant réduit ainsi l’état d’éveil et favorise le sommeil sans impacter les différents stades de sommeil.

Une nouvelle spécialité désormais remboursée

En pratique, la spécialité Quviviq se présente sous la forme de comprimés de 25 et 50 mg avec une posologie maximale quotidienne de 50 mg. La durée du traitement doit être la plus courte possible. La poursuite du traitement doit être évaluée dans les 3 mois suivant son démarrage puis de façon périodique par la suite. Quant à l’interruption du traitement, elle est possible sans nécessiter une diminution progressive de la dose.

Après avoir reçu un avis favorable de la part de la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé et une autorisation de mise sur le marché en 2022, la spécialité Quviviq fait désormais l’objet d’un remboursement. Récemment publié au Journal Officiel, le taux de ce remboursement s’élève à 30 %.

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources

– Insomnie chronique : le daridorexant remboursé. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 24 janvier 2024.
– Avis sur le daridorexant. www.has-sante.fr. Consulté le 24 janvier 2024.
– Les traitements de l’insomnie. www.vidal.fr. Consulté le 24 janvier 2024.
– Le traitement de l’insomnie. www.ameli.fr. Consulté le 24 janvier 2024.