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Prédominance féminine de l’anorexie mentale : l’horloge biologique | Thierry Payet

L’anorexie mentale est une maladie multifactorielle qui touche principalement les femmes. Et si la prédominance féminine de ce trouble du comportement alimentaire pouvait s’expliquer par une dérégulation de leur horloge interne ?  C’est ce que suggère une récente étude menée par des chercheurs des chercheurs de l’université de Rouen Normandie. Zoom sur les conclusions de leurs travaux.

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L’anorexie mentale : un impact psychologique et physique

L’anorexie mentale désigne un trouble de la conduite alimentaire caractérisé par une restriction des apports alimentaires pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Ce comportement conduit à une perte de poids importante associée à une peur intense et permanente de grossir. L’anorexie mentale est une maladie multifactorielle qui touche principalement la population féminine.

À savoir ! Les pics d’apparition de l’anorexie mentale se situent entre 13–14 ans et 16–17 ans. Mais l’anorexie mentale peut également apparaître dans l’enfance ou à l’âge adulte.
Importants et durables, les troubles liés à l’anorexie mentale ont des répercussions à la fois psychologiques et physiques. C’est ainsi que de nombreuses fonctions pilotées par l’horloge biologique circadienne sont perturbées comme la fonction intestinale, le sommeil, l’humeur, ou encore la fabrication d’hormones.

Se pose alors la question de savoir si l’anorexie a également un impact en amont sur la régulation du rythme circadien. C’est ce qu’ont cherché à vérifier des chercheurs de  l’université de Rouen Normandie.

Anorexie mentale et dérégulation de l’horloge biologique

Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont étudié un échantillon de souris souffrant d’un trouble similaire à l’anorexie mentale humaine. Ils ont ainsi observé que chez ces animaux « anorexiques », l’expression des gènes contrôlant leur horloge interne était perturbée :

  • Au niveau cérébral pour l’horloge centrale.
  • Au niveau gastro-intestinal pour les horloges périphériques.

Les scientifiques ont par ailleurs constaté une différence significative entre les souris mâles et les souris femelles avec :

  • Des variations de l’expression des gènes de l’horloge centrale moins intenses chez les souris mâles.
  • Des variations de l’expression des gènes de l’horloge intestinale uniquement chez les souris femelles.

De plus, vu que la composition du microbiote s’est révélée davantage modifiée chez les souris femelles anorexiques que chez les souris mâles, il semblerait que cette dérégulation de l’horloge biologique puisse également être liée à l’action de bactéries intestinales. Pour les scientifiques, il s’agira donc de déterminer si l’altération de la composition bactérienne intestinale est une cause ou une conséquence de l’anorexie. D’autant que la composition du microbiote intestinal suit une évolution circadienne chez les souris des deux sexes.

Vers une meilleure compréhension du lien entre horloge interne et troubles du comportement alimentaire ?

Si ces résultats nécessitent d’être confirmés chez l’être humain, ils pourraient néanmoins aider à mieux comprendre pourquoi l’anorexie mentale prédomine chez les femmes. Forts de ces premières découvertes, les chercheurs envisagent désormais d’approfondir cette étude. L’objectif ? Comprendre les liens entre les perturbations centrales du rythme circadien et les zones cérébrales contrôlant le comportement alimentaire.

Les scientifiques travaillent enfin en parallèle sur un modèle de souris boulimique pour déterminer s’il existe également dans cet autre trouble du comportement alimentaire une dérégulation des gènes de l’horloge interne. Affaire à suivre !

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources

– Anorexie mentale : l’horloge interne des femmes pourrait les rendre plus vulnérables. www.inserm.fr. Consulté le 3 avril 2024.
– Anorexie mentale : définition et causes. www.ameli.fr. Consulté le 3 avril 2024.
Printemps pollen

comment se préparer au printemps ? | Thierry Payet

Même si le gouvernement a mis en place un suivi en direct du taux de pollen journalier, vous pouvez trouver davantage de mesures pour vous préserver. Voici comment se préparer au printemps et faire face à l’allergie au pollen qui revient chaque année.

Printemps pollen

Définition de l’allergie au pollen et son impact sur la qualité de vie

L’allergie au pollen est une réaction excessive du système immunitaire au contact des éléments volatils de la pollinisation au printemps. Cette allergie est aussi appelée “ rhume des foins “ dans les cas les plus communs. En France, elle affecte près d’un adulte sur trois et 20 % des enfants de plus de 9 ans, selon l’Anses. Le pollen est transporté par le vent (pollens anémophiles) ou les insectes (pollens entomophiles). Les pollens anémophiles sont émis en grandes quantités par des plantes telles que :

  • Les bétulacées : bouleau, charme, aulne, noisetier
  • Les platanacées : platane
  • Les fagacées : chêne, hêtre, châtaigner
  • Les salicacées : peuplier, saule
  • Les cupressacées : cyprès, thuya, genévrier
  • Les oléacées : frêne, olivier, troène

L’allergie au pollen déclenche généralement les éternuements, une congestion nasale, des démangeaisons oculaires, une conjonctivite et de la toux. Elle peut aussi affaiblir considérablement l’immunité générale et provoquer une grosse fatigue. Ces symptômes altèrent la qualité de vie des personnes concernées. Dans les cas les plus graves, elle peut déclencher des crises d’asthme accompagnées d’essoufflements, de toux et de sifflements au niveau de la respiration.

À savoir ! N’attendez pas pour consulter : l’allergie aux pollens nécessite un diagnostic rapide. Les traitements proposés permettent de soulager rapidement les symptômes.

Se préparer pour le printemps et lutter contre l’allergie au pollen

Soulager l’allergie

Verser traiter efficacement l’allergie au pollenplusieurs approches sont envisageables, de la médecine conventionnelle aux solutions naturelles. Les antihistaminiques et les corticostéroïdes sont souvent prescrits pour soulager les symptômes. Cependant, il est parfois possible d’avoir recours à la désensibilisation (l’immunothérapie allergénique ITA). Il faudra alors réaliser un suivi chez un allergologue. Du côté des solutions naturelles, une cure de probiotiques en février et mars peut renforcer le microbiote responsable de l’immunité. Certains aliments inflammatoires comme le lactose et le gluten devraient être évités, tandis que des aliments riches en oméga-3, en vitamines E et C, ainsi qu’en probiotiques peuvent être privilégiés. La quercétine, présente dans des aliments comme le curcuma ou en gélule, peut également être bénéfique. L’utilisation d’huiles essentielles comme la lavande vraie et l’eucalyptus radié peut aider à réduire les crises d’éternuements et à dégager les voies respiratoires. Réalisez des inhalations régulières et utilisez du sérum physiologique matin et soir pour nettoyer les yeux.

Les gestes de prévention pendant le printemps

Pour appréhender le printemps, quelques gestes de prévention sont recommandés :

  • À l’intérieur, il est conseillé de rincer les cheveux le soir pour éliminer le pollen, d’aérer la maison avant le lever et après le coucher du soleil. Et d’éviter les substances irritantes ou allergisantes telles que le tabac et les parfums d’intérieur.
  • À l’extérieur, il est recommandé d’éviter les activités entraînant une sur-exposition au pollen, comme la tonte du gazon. Privilégier le début ou la fin de journée pour les balades en nature. Le port de lunettes de protection et de masque peut également être utile. S’attacher les cheveux permet d’éviter que le pollen s’y dépose. Pour finir, maintenir des vitres de voiture fermées lors des déplacements.

Les causes d’une augmentation des allergies printanières

Selon le Réseau national de surveillance aérobiologique, la moitié de la population sera touchée par l’allergie au pollen en 2050, en raison du changement climatique et de la pollution atmosphérique. La pollution urbaine augmente la toxicité des pollens en fragilisant leur surface et en libérant des volatiles plus allergisants. La météorologie influence également la pollinisation, avec des variations liées à la chaleur, l’humidité, les pluies et le vent. Le réchauffement climatique contribue à des saisons polliniques précocesplus intenses et plus longues. Les allergies n’affectent plus uniquement les personnes atopiques (les personnes prédisposées génétiquement à l’allergie) mais plus largement la population générale. Cette augmentation repose aussi sur les modifications du paysage urbain qui favorisent l’apparition d’espèces allergisantes. En effet, la plantation d’arbre allergisant et la sélection des espèces a créé un climat allergisant dans les villes. Ailleurs, c’est le manque de diversité qui provoque des séquences allergisantes plus importantes.

Sources

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L’importance de la solidarité dans la lutte contre Parkinson | Thierry Payet

À l’occasion de la journée mondiale contre la maladie de Parkinson, les organisateurs démontrent l’importance de la solidarité dans la lutte contre Parkinson. Ce moment de soutien permet d’avancer dans la recherche des soins et l’accompagnement des personnes touchées : patients et proches aidants.

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Les actions prévues pour la journée mondiale de la maladie de Parkinson

À l’occasion de la journée internationale de la maladie de Parkinson, chaque année des rencontres et activités sont organisées à travers la France. Grâce aux Comités France Parkinson, beaucoup d’événements sont programmés pour sensibiliser et informer sur cette pathologie. Ces initiatives visent à approfondir la compréhension de la maladie, de ses traitements et des soutiens disponibles. Les participants peuvent ainsi découvrir les bonnes pratiques pour améliorer le parcours de soins et la vie des personnes atteintes par la maladie. Mais cette journée ne se limite pas à la seule dimension médicale ; elle offre également des occasions d’échanges entre individus touchés par la maladie, favorisant ainsi la solidarité et la convivialité. Conférences, tables rondes et collectes de dons rythment cette journée dédiée à la lutte contre la maladie de Parkinson. Le champ d’action s’étend au niveau mondial dans plus de 80 pays et les dates des événements autour de la maladie de Parkinson peuvent être programmés tout au long du mois d’avril.

La maladie de Parkinson : un défi croissant pour la santé publique

La maladie de Parkinson démontre une réalité préoccupante en France. Elle touche environ 200 000 personnes, soit 1 adulte sur 250. Chaque année, 25 000 nouveaux cas sont diagnostiqués, représentant un nouveau cas toutes les 2h30 selon France Parkinson. Elle constitue la deuxième cause de handicap moteur après l’AVC. Cette maladie connaît une croissance alarmante à l’échelle mondiale, passant de 2,6 millions de patients en 1990 à 6,3 millions en 2015. Elle devrait atteindre 12,9 millions en 2040, selon les estimations de France Parkinson. La Journée mondiale du Parkinson, instaurée en 1997 par l’European Parkinsons Disease Association (EPDA), rappelle chaque 11 avril la découverte de cette maladie en 1817 par James Parkinson, médecin britannique.

Comprendre la maladie de Parkinson : symptômes et mécanismes

La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative progressive qui altère le système nerveux central. Elle se manifeste principalement par des symptômes moteurs comme la rigidité musculaire, les tremblements, la bradykinésie (lenteur des mouvements volontaires). Dans les cas les plus atteints, elle peut entraîner la perte d’équilibre et des chutes répétées. Ces manifestations découlent de la perte de neurones dopaminergiques dans le cerveau. cela perturbe les voies de signalisation responsables des mouvements volontaires. Outre les symptômes moteurs, cette maladie peut induire d’autres troubles. La dépression, l’anxiété, les problèmes de sommeil et les difficultés cognitives en sont des exemples. Mais bien que sa cause exacte demeure inconnue, des facteurs génétiques, environnementaux dont les perturbateurs endocriniens et produits chimiques pourraient être davantage impliqués qu’une cause naturelle de vieillissement.

Les avancées et les défis à venir dans la prise en charge de la maladie

Les avancées récentes dans la recherche sur la maladie de Parkinson suscitent un optimisme croissant. Des développements prometteurs, tels que l’immunothérapie avec UB312 de Vaxxinity qui cible la réduction des niveaux d’alpha-synucléine. Et récemment, des chercheurs du CNRS et de l’université de Bordeaux ont mis au point une neuroprothèse conçue par des neuroscientifiques français et suisses pour corriger les troubles de la marche, ouvrant de nouvelles perspectives de traitement. En effet, ces innovations présentent un espoir pour les patients atteints de la maladie et soulignent l’importance de l’investissement continu dans la recherche pour trouver des solutions plus efficaces.

Rédigé par Camille V.

Sources

– 11 avril : Journée mondiale de la maladie de Parkinson www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr. Consulté le 3 avril 2024.
– France Parkinson : – Campagne de sensibilisation 2022www.youtube.com. Consulté le 3 avril 2024.
– Le vaccin contre la maladie de Parkinson cible l’alpha-synucléine toxique dans un essai de phase 1 parkinsonsnewstoday.com. Consulté le 3 avril 2024.
Mann führt in einer ruhigen Innenumgebung eine Yoga-Pose mit dem Großen Armkreis aus.

Renforcez votre noyau tout en travaillant en 2024 | Thierry Payet

Dans un monde de plus en plus dominé par le travail sédentaire, la recherche d’équilibre et d’activité physique est plus importante que jamais. En tant qu’ostéopathe expérimenté et passionné par le bien-être physique, je partage chaque semaine des exercices pratiques qui s’intègrent facilement dans la vie de tous les jours. Cette semaine, nous nous concentrons sur les cercles des gros bras, un exercice simple mais efficace conçu spécifiquement pour combattre la tension causée par une position assise prolongée.

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Un nouveau médicament face aux effets de la ménopause | Thierry Payet

Bouffées de chaleur, fatigue, changement d’humeur, … entre 45 et 55 ans, ces premiers signes annoncent souvent l’arrivée de la ménopause. Même si cette étape de la vie des femmes n’est pas une pathologie, les symptômes associés peuvent être gênants au quotidien. Actuellement, quelques conseils d’hygiène de vie sont recommandés et parfois un traitement hormonal est instauré. Le développement d’un nouveau candidat médicament pourrait bouleverser cette prise en charge. Explications.

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La ménopause, des symptômes qui bouleversent le quotidien des femmes

Ménopause est un phénomène naturel, qui survient chez toutes les femmes, à partir d’un certain âge. Progressivement, les ovaires stoppent leur sécrétion d’hormones et l’ovulation s’arrête. Les menstruations disparaissent, avec les cycles menstruels. Cette étape de la vie des femmes n’est pas sans conséquences sur leur vie quotidienne. Nombreuses sont celles qui notent la survenue de signes plus ou moins gênants :

  • Des bouffées de chaleur et des bouffées vasomotrices (sensation de chaleur intense associée à une rougeur du cou et du visage) ;
  • Des sueurs nocturnes ;
  • Des troubles urinaires ;
  • Des maux de tête ;
  • Une fatigue ;
  • Une irritabilité ;
  • Des douleurs articulaires.

Pour soulager ces symptômes, des mesures hygiéno-diététiques sont conseillées à toutes les femmes :

  • Un arrêt du tabac et une réduction de la consommation d’alcool ;
  • Une alimentation saine, équilibrée et diversifiée ;
  • Une activité physique régulière ;
  • Un contrôle du poids corporel, en particulier chez les femmes touchées par le surpoids et l’obésité.

Du THS au premier médicament sans action hormonale ?

Parallèlement à ces mesures hygiéno-diététiques, des traitements médicamenteux existent. Il s’agit de traitements hormonaux de substitution, appelés les THS, composés de dérivés d’œstrogènes et/ou de progestatifs. Ces traitements ne sont pas prescrits à toutes les femmes, car ils exposent à des effets indésirables et des risques pour la santé (augmentation du risque de cancer du seinde cancer de l’endomètre ou de cancer de l’ovairerisque d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou de thrombose veineuse (phlébite ou embolie pulmonaire )). Leur prescription nécessite une évaluation médicale pour évaluer le bénéfice du traitement par rapport aux risques encourus.

En pratique, le THS est souvent réservé aux femmes ménopausées à un âge précoce, aux femmes présentant des signes de la ménopause très gênants au quotidien ou encore aux femmes ayant un risque élevé d’ostéoporose. Dernièrement, des chercheurs ont développé un nouveau candidat médicamentle premier sans mode d’action hormonal. Cette molécule, l’élinzanétant, agit sur les symptômes vasomoteurs modérés à graves de la ménopause, c’est-à-dire les bouffées de chaleur et les bouffées vasomotrices.

Des essais cliniques très prometteurs

Les essais cliniques menés sur ce nouveau candidat médicament, sur un échantillon de 796 femmes, ont abouti à des résultats très prometteurs. Les femmes ayant utilisé ce traitement souffraient moins de troubles vasomoteurs, avec une réduction de la sévérité des symptômes, et ce, dès la première semaine. Elles ont vu leur sommeil s’améliorer significativement, de même que leur qualité de vie. Administré par voie orale une fois par jour, l’élinzanétant pourrait permettre d’améliorer le quotidien de nombreuses femmes, dont la vie quotidienne est fortement impactée à la ménopause.

Le laboratoire qui développe ce candidat médicament devrait prochainement déposer des demandes de mise sur le marché auprès des autorités de santé américaines et européennes.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– L’élinzanétant de Bayer a atteint tous les critères d’évaluation principaux et secondaires clés des études de phase III OASIS 1 et 2. www.bayer.com. Consulté le 27 mars 2024.
– Efficacité et sécurité de l’élinzanétant, un antagoniste sélectif des récepteurs de la neurokinine-1,3 pour les symptômes vasomoteurs : un essai clinique de recherche de dose (SWITCH-1). journaux.lww.com. Consulté le 27 mars 2024.
– Ménopause et périménopause. www.ameli.fr. Consulté le 27 mars 2024.
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Un test salivaire remboursé en 2025 ? | Thierry Payet

Touchant une femme sur dix en âge de procréer, l’endométriose fait l’objet d’un diagnostic très invasif. Ces dernières années, des chercheurs ont donc développé un nouveau test de dépistage beaucoup plus confortable pour les patientes et basé sur l’analyse de la salive. D’après une récente déclaration de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, ce nouveau test salivaire devrait faire l’objet d’un remboursement en 2025. On fait le point.

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Un test rapide et fiable pour détecter l’endométriose

Touchant une femme sur dix en âge de procréer, l’endométriose se manifeste par de fortes douleurs pendant les règles et/ou par des troubles de la fertilité. Essentiel dans la prise en charge de cette maladie, le diagnostic reste cependant très invasif. En plus de l’examen clinique, les techniques utilisées s’appuient en effet sur l’imagerie et la chirurgie avec des échographies transvaginales, des IRM, des cœlioscopies etc… Autant dire que ces procédés s’avèrent loin d’être confortables pour les patientes en plus d’être longs et coûteux !

À savoir ! Pour certaines patientes, le délai pour obtenir un diagnostic reste long et s’étend parfois sur plusieurs années. En moyenne, l’endométriose est diagnostiquée avec un retard de sept ans.

D’où l’intérêt de développer une technique rapide, fiable et moins intrusive. C’est tout le sens des travaux de recherche menés ces dernières années. Sur la base de la découverte d’une signature moléculaire de l’endométriose dans la salive des patientes, des chercheurs ont ainsi mis au point un test de dépistage salivaire de l’endométriose.

Intitulé Endotest®, ce test rapide s’avère beaucoup plus confortable pour les femmes et répond à un véritable besoin. Certaines formes d’endométriose sont en effet difficiles à détecter avec les technologies actuelles, insuffisamment spécifiques et sensibles. Quant à l’intensité des symptômes de la maladie, elle n’est pas forcément corrélée à la gravité des lésions. Certaines formes d’endométriose peuvent ainsi passer inaperçues. Ce nouveau test se révèle par ailleurs intéressant pour une prise en charge plus rapide des femmes confrontées à des problèmes de fertilité.

Une prise en charge à 100% du test salivaire à l’horizon 2025

En février 2022, une publication avait révélé les premiers résultats de l’Endotest®. En janvier 2024, la Haute Autorité de Santé s’est appuyée sur les résultats d’une étude menée sur 1000 femmes pour considérer ce test comme « prometteur » et « novateur ». Il revendique une fiabilité de 95 %, supérieure à tous les outils de dépistages existants. Néanmoins, pour pouvoir statuer ou non sur son remboursement pérenne, l’instance sanitaire insiste sur la nécessité de conduire de nouvelles études. En attendant de récolter des données complémentaires, un accès au test en troisième intention est possible dans le cadre d’un forfait intitulé « forfait innovation ».

À savoir ! Le « forfait innovation » désigne un dispositif de prise en charge dérogatoire et temporaire visant à faciliter l’accès à des technologies innovantes et non remboursées.

Le remboursement de l’Endotest® ne devrait plus trop se faire attendre. D’après une récente déclaration de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, son remboursement à 100% devrait être effectif en 2025. Tel est l’objectif du Ministère de la Santé qui envisage de prendre en charge 10 000 à 20 000 tests par an à près de 1 000 euros l’unité.

Vers une meilleure reconnaissance de l’endométriose ?

Pour Endomind, une association de malades de l’endométriose, ce projet de remboursement est une bonne nouvelle mais les quotas de tests remboursés sont pour elle « dramatiquement sous-évalués ». L’association estime en effet qu’au vu du nombre de patientes en attente de diagnostic depuis plusieurs années, la demande risque d’être très forte au début. Elle plaide donc pour une accessibilité du test à toutes les femmes qui en ont besoin, surtout celles vivant dans des déserts médicaux.

Le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités va également mettre en place une campagne d’information à travers l’envoi d’un kit de sensibilisation aux entreprises. Composé d’un guide, de quizz et d’affiches, ce kit vise à sensibiliser sur le sujet de l’endométriose et à lutter contre les stéréotypes autour de cette maladie qui concerne près de 1,5 millions de femmes en France.

À savoir ! Ce kit est disponible sur le site de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources

– Un test salivaire pour diagnostiquer l’endométriose devrait être remboursé « à partir de 2025 », annonce Catherine Vautrin.www.francetvinfo.fr. Consulté le 25 mars 2024.
– Endométriose : « objectif 2025 » pour le remboursement du test salivaire en troisième ligne. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 25 mars 2024.
– Diagnostic complexe d’endométriose : la HAS propose un accès au test salivaire Endotest® dans le cadre du forfait innovation. www.has-sante.fr. Consulté le 25 mars 2024.
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Mieux comprendre et traiter le coma avec l’inflammation cérébrale | Thierry Payet

A l’heure actuelle, le corps médical ne dispose d’aucun médicament pour aider à améliorer l’état des patients se trouvant dans le coma. Publiée dans la revue Cerveauune récente étude toulousaine est néanmoins porteuse d’espoir. Elle est en effet parvenue à mettre en évidence chez des patients dans le coma des zones du cerveau touchées par des inflammations. Cette étude inédite est ainsi porteuse d’espoir pour la prise en charge des patients dans le coma. On fait le point.

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Une prise en charge « passive » des patients dans le coma

Le coma désigne la perte rapide et complète de la conscience d’un individu provoquée par une agression cérébrale sévère. Il peut s’agir :

  • D’une agression cérébrale traumatique (comme un traumatisme crânien).
  • Ou d’une agression cérébrale anoxique (suite à un arrêt cardiaque par exemple le cerveau n’est plus alimenté en oxygène et cesse son activité).

Associé à une mortalité significative, le coma fait l’objet d’une récupération variable et peut être à l’origine d’handicaps neurologiques considérables.

A l’heure actuelle, le corps médical ne dispose d’aucun médicament efficace pour faciliter le retour à la conscience des patients se trouvant dans le coma. Les médecins réanimateurs s’en tiennent donc à une prise en charge qu’ils qualifient de « passive ». Ils font en sorte de maintenir les fonctions vitales du patient dans le coma et de l’accompagner en attendant une récupération neurologique spontanée.

La communauté scientifique sait que la conscience n’est pas localisée dans une zone précise du cerveau mais qu’elle se distribue à travers un large réseau de communication entre neurones. Or, ce réseau de communication neuronale ne fonctionne plus chez les patients dans le coma. Il semble dès lors essentiel de comprendre les raisons de ce dysfonctionnement. Des équipes de médecins du CHU de Toulouse et de chercheurs Inserm ont suggéré que les mécanismes de l’inflammation cérébrale chez les patients dans le coma pourraient être en cause. Ils ont ainsi mis sur pied une étude inédite pour le vérifier.

Lien entre inflammation cérébrale et coma

Pour mener à bien cette étude inédite, les scientifiques ont constitué une cohorte en y incluant dix-sept patients entre 2018 et 2022. Onze d’entre eux se trouvaient dans le coma suite à un accident traumatique, et six d’entre eux se trouvaient dans le coma après une anoxie. Tous hospitalisés en réanimation au CHU de Toulouse, ils ont passé un examen d’imagerie TEP-scan.

À savoir ! Le TEP Scan désigne une technique innovante d’imagerie moléculaire in vivo réalisée par émission de positons.

Cet examen d’imagerie moléculaire a consisté à utiliser un radiotraceur (18F-DPA 714) se fixant sur des cellules immunitaires spécifiques du cerveau appelées « cellules microgliales ». Dans des conditions inflammatoires, ces cellules se modifient et le radiotraceur permet donc de localiser l’inflammation et d’en mesurer l’intensité.

Pour la première fois, les scientifiques ont pu observer par imagerie les niveaux d’inflammation du cerveau des patients dans le coma. En les comparant aux clichés de personnes en bonne santé, ils ont pu dresser les constats suivants :

  • Présence d’une inflammation cérébrale significative au niveau des zones du cerveau impliquées dans le traitement des informations conscientes.
  • Selon l’origine du coma (traumatisme ou anoxie), les zones d’inflammation sont différentes en termes d’intensité et de localisation.

Vers une meilleure prise en charge des patients dans le coma ?

Publiés dans la revue Cerveauces résultats inédits sont une première in vivo et apportent un nouvel éclairage quant au rôle de l’inflammation cérébrale dans le coma. Ils livrent ainsi au monde scientifique des renseignements précieux pour mieux comprendre la grande hétérogénéité des profils de récupération des patients dans le coma. Ces résultats sont également porteurs d’espoir car ils ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques et d’évaluation pronostique de la récupération des patients.

Forte de ces premiers résultats, l’équipe de scientifiques envisage de mener une étude de phase 2 sur un panel plus important de patients. Cette étude serait plus complète car elle associerait des mesures biologiques aux résultats d’imagerie avec pour objectif final de tester des médicaments contre l’inflammation. Nul doute que ces travaux permettront une avancée majeure dans la stratégie de prise en charge des patients dans le coma. Affaire à suivre !

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources

– Une nouvelle étude révèle des perspectives prometteuses pour comprendre et traiter le coma.www.chu-toulouse.fr. Consulté le 19 mars 2024.
– Coma : une étude en réanimation sur l’inflammation cérébrale ouvre des perspectives prometteuses.www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 19 mars 2024.
Mann im orangefarbenen Pullover leidet unter Rückenschmerzen und demonstriert Rückenschmerz-Resilienz.

Influence du mode de vie et de l’ostéopathie • 2024 | Thierry Payet

13 mars 2024

12h37

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est une maladie chronique causée par le reflux du contenu de l’estomac dans l’œsophage. Ce reflux est généralement associé à un dysfonctionnement du sphincter inférieur de l’œsophage. Des études sur la thérapie manipulatrice indiquent qu’elle joue un rôle important dans le traitement co-adjuvant du reflux ainsi que dans la prévention et le traitement du reflux.

Elle était pleine d’inspiration et d’énergie. Je me souviens encore comment, en marchant avec elle, je devais m’efforcer de la suivre et en même temps de suivre sa conversation.

Person macht Crunches auf einer Yogamatte in einem Raum mit modernem Dekor.

Renforcez votre noyau tout en travaillant en 2024 | Thierry Payet

À l’ère du numérique, où l’on passe de nombreuses heures assis, il est crucial de permettre à notre corps de faire suffisamment d’exercice. Nos vidéos d’exercices hebdomadaires vous offrent un moyen simple mais efficace de relancer votre circulation et de prévenir les plaintes typiques. Cette semaine, nous nous concentrons sur un exercice qui non seulement profite à votre dos, mais renforce également vos muscles abdominaux : les redressements assis.